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Avoir des compétences, c’est bien. Avec une certaine autorité, c’est mieux. Pour beaucoup, l’autorité naturelle se résume à un je-ne-sais-quoi de charisme indéfinissable. Inné et acquis.
L’autorité naturelle, ça s’apprend !
Le paradoxe sonne comme une promesse. « L’autorité naturelle, ça se cultive », assure Jean-Louis Muller, expert en management stratégique. En effet, l’autorité naturelle repose sur un ou plusieurs piliers tels que le statut de quelqu’un, ses compétences ou sa capacité à faire partager une vision. « Bien sûr qu’il y a une part d’inné dans le charisme qui tient à l’origine d’un individu, ses origines sociales et son éducation, ou encore sa taille et sa corpulence, précise le coach. Mais il reste une très grande part d’acquis à la portée de quiconque. »
Autorité naturelle n’est pas autoritarisme
À charge pour le manager d’exercer son autorité intelligemment. Si l’autorité se définit d’abord comme le pouvoir de se faire obéir, elle implique aussi, plus largement, la capacité de se faire suivre. Dès lors, elle ne se décrète pas mais se construit dans la durée. L’autoritarisme, au contraire, est contre-productif. C’est même, souvent, un aveu de faiblesse. « Quand on est mal, souvent, on surjoue et on est agressif. Un petit chef est souvent mal dans sa peau. Or une autorité naturelle laisse de la place aux autres, laisse d’autres autorités émerger. » Attention à canaliser son agressivité.
Prenez de la hauteur Le manager doit parler à bon escient. C’est pourquoi l’autorité naturelle suppose aussi un certain détachement par rapport à des réalités parfois triviales de la vie de bureau. « Si vous voulez exercer votre autorité naturelle à un poste de chef, il faut savoir accepter quelques désagréments, poursuit notre formateur. Il faut savoir que l’on peut avoir un surnom ou être l’objet de critiques. Cependant il ne faut pas être blessé et se dire que ce n’est pas la personne qui est visée mais la fonction.»
Sachez où vous allez
Pour exercer son autorité naturelle, un meneur doit «tracer» vers un but précis. « Avoir de l’autorité, c’est vendre du futur », observe Jean-Louis Muller. Dès lors, le manager doit faire preuve de cohérence. Le capitaine doit tenir la barre. Il doit à la fois savoir ce qu’il veut et l’énoncer clairement à ses équipes. Sans s’excuser d’être là car il n’y a rien de pire qu’un manager désœuvré ou dépassé pour faire tanguer le navire. « Rien de tel que l’incertitude pour susciter le rejet. Par exemple si quelque chose ne se fait pas, si vous dites “Je n’ai pas pu”, vous êtes cuit ! Il faut feindre d’avoir décidé de ne pas faire ou avoir une vraie alternative à proposer. »
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Occuper l’open space !
Comment cultiver son charisme au quotidien? Pour cela, Jean-Louis Muller propose quelques trucs faciles à appliquer pour augmenter sa force de persuasion. « On peut d’abord utiliser la technique de la lenteur, explique le formateur. On charme davantage en parlant lentement, en pesant ses mots et en travaillant la musicalité de sa voix. » Il suggère, ensuite, de «saturer» l’espace. « Considérez que l’espace vous appartient. Dès que vous le pouvez, arrivez en avance quelque part pour reconnaître les lieux. C’est un effet habile de diversion. Pendant que vous prenez possession de l’espace, vous laissez moins de place aux idées négatives de votre interlocuteur.» La conquête, naturelle, commence.
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Céline CHAUDEAU est journaliste dans la presse spécialisée (et notamment Management) depuis de nombreuses années. Elle a cotôyé et interviewé les plus grands noms du management et nourri son livre de tous les conseils et expériences qu’ils ont partagé avec elle.