Les outils des géants : Arnold Schwarzenegger

Arnold Schwarzenegger (FB : @arnold, TW/IG: @Schwarzenegger, schwarzenegger.com) est né à Thal, en Autriche, en 1947. À 20 ans, il dominait la discipline sportive du culturisme, devenant le plus jeune candidat à empocher le titre de M. Univers. Avec Hollywood en ligne de mire, il a émigré aux États-Unis en 1968 et remporté encore 5 titres de M. Univers et 7 de M. Olympia avant d’arrêter le culturisme au niveau compétition pour se consacrer au cinéma. Il avait choisi le pseudo Arnold Strong pour son premier rôle, mais c’est en 1982, avec Conan le Barbare, qu’il a vraiment percé. À ce jour, ses films ont généré plus de 3 milliards de dollars à l’international.
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Arnold Schwarzenegger (FB : @arnold, TW/IG: @Schwarzenegger, schwarzenegger.com) est né à Thal, en Autriche, en 1947. À 20 ans, il dominait la discipline sportive du culturisme, devenant le plus jeune candidat à empocher le titre de M. Univers. Avec Hollywood en ligne de mire, il a émigré aux États-Unis en 1968 et remporté encore 5 titres de M. Univers et 7 de M. Olympia avant d’arrêter le culturisme au niveau compétition pour se consacrer au cinéma. Il avait choisi le pseudo Arnold Strong pour son premier rôle, mais c’est en 1982, avec Conan le Barbare, qu’il a vraiment percé. À ce jour, ses films ont généré plus de 3 milliards de dollars à l’international.

Élu 38e gouverneur de Californie entre 2003 et 2010, Schwarzenegger a fait de cet État le leader mondial des énergies renouvelables et de la lutte contre le réchauffement climatique avec l’adoption de la loi Global Warming Solutions en 2006. Il a été le premier gouverneur à investir dans les infrastructures essentielles de la Californie à travers le Plan de croissance stratégique. Ses réformes politiques ont mis un terme à la pratique séculaire du redécoupage électoral en créant une commission indépendante et remis les dirigeants au centre de la scène en créant un système de primaires ouvertes.

Schwarzenegger est président du programme périscolaire national After-School All-Stars, et poursuit son activité politique à travers l’USC Schwarzenegger Institute for State and Global Policy, qui cherche à promouvoir sa vision de la post-partisanerie, dans laquelle les leaders sélectionnent des personnes plutôt que des partis et collaborent pour trouver les meilleures idées et solutions pour l’ensemble du peuple.


Pour la petite histoire
• Arnold est accro aux échecs. Il y joue tous les jours. Il alterne ses parte-naires de jeu et tient un journal annuel des parties. Certaines années, il aura annoté des milliers de parties. Un de ses documentaires préférés est Brooklyn Castle, un film traitant du jeu d’échecs dans une école classée en ZEP.
• La première fois que j’ai rencontré Arnold et que je me suis assis dans sa cuisine, je lui ai demandé comment je devais l’appeler. Il m’a répondu : « Comme il vous plaira. Gouvernator, Gouverneur, schnitzel, Arnold... Mais je crois qu’Arnold ira. »
• J’ai utilisé un dictaphone Zoom H6 pour enregistrer nos conversations, mais, lors de la première interview, j’avais également un Zoom H4n, au cas où. Arnold m’a demandé pourquoi. « Au cas où le dictaphone principal ne fonctionnerait pas. » Il s’est frappé le front et a regardé ses assistants assis dans la pièce. Le fait que je sorte un second dictaphone lui a fait bonne impression. Cal Fussman (page 446) a reçu la même réponse de Richard Branson. Quiconque a un emploi du temps chargé n’aime pas accorder trois heures d’interview pour rien.
« Je n’étais pas là pour rivaliser, mais pour gagner »
J’avais une photo d’Arnold âgé de 19 ans, prise juste avant qu’il ne remporte sa première compétition importante, M. Europe junior. À la question : « Vous avez l’air serein par rapport aux autres concurrents. D’où vous venait cette confiance ? », il a répondu :
« C’est ma vision qui me donnait confiance... Je suis persuadé que si on a une vision claire de son objectif, y parvenir devient plus facile. On sait pourquoi on s’entraîne 5 heures par jour, on sait pourquoi on repousse les limites de la douleur, pourquoi on doit manger davantage, lutter davantage, être plus discipliné... Je sentais que je pouvais gagner cette compétition et j’étais là pour ça. Je n’étais pas là pour rivaliser, mais pour gagner. »

Maçonnerie à l’européenne
En 1971, Arnold a monté une entreprise de maçonnerie avec son ami Franco Columbu, un culturiste italien champion de boxe et de musculation qui vivait en Allemagne. À l’époque, tout ce qui était européen avait une connotation exotique et était considéré meilleur (comme la mode des massages suédois). Ils ont donc passé une annonce dans le Times de Los Angeles : « Maçons européens experts en briques et en marbre. Construction de cheminées de style européen. »
« Franco jouait le méchant, et moi le gentil. Quand on se déplaçait chez quelqu’un, on entendait : “Regardez mon patio, il est tout fissuré. Est-ce que vous pouvez en refaire un neuf ?” Je disais oui. On allait chercher notre mètre, qui était en centimètres. À l’époque, personne ne comprenait rien au système métrique. On prenait les mesures et je disais par exemple : “4 mètres et 82 centi- mètres.” Les gens n’avaient aucune idée de ce qu’on racontait. On écrivait des chiffres en dollars et des mesures en mètres et centimètres carrés. Ensuite, j’allais voir le propriétaire : “Ça fait 5 000 $.” “Quoi ? 5 000 $ ? C’est scandaleux !” Je lui disais : “Vous vous attendiez à quoi ?” Et il répondait : “Plutôt 2 000 ou 3 000 $.” “Bon, je vais parler à mon collègue. C’est lui l’expert en maçonnerie, mais je suis sûr que j’arriverai à négocier un peu avec lui.” J’allais voir Franco et je lui criais dessus en allemand. “[Contenu en allemand] !!!” Et lui me gueulait dessus en italien. Puis il se calmait d’un coup et je retournais voir le proprié- taire : “Ouf... bon, j’ai réussi à le faire baisser à 3 800 $. Ça vous convient ?” Le type me remerciait : “Vous êtes extraordinaire”, et bla bla bla. “Bon, faites- nous un acompte de la moitié tout de suite et on ira chercher le ciment, les briques et tout le nécessaire pour commencer lundi.” Le propriétaire était ravi. Il nous donnait l’argent et on filait encaisser le chèque. On s’assurait que les sous étaient sur le compte avant de courir acheter le ciment, une brouette et toutes les fournitures nécessaires et de nous mettre au travail. On a fonctionné comme ça pendant deux ans. »

TF : Le « contenu en allemand » est hilarant. Si comme moi vous n’avez jamais entendu Arnold s’exprimer ou jurer dans sa langue natale, écoutez le segment qui commence à 29:30 sur fourhourworkweek.com/arnold.
« T’as mal au genou ? » et autres guerres psychologiques
« Quand j’ai commencé à faire des concours en Amérique [je sortais à mes rivaux :] “Dis-moi, tu t’es blessé au genou ou quoi ?” Les gars me regardaient : “Non, pourquoi ? Je n’ai pas mal au genou... mes genoux vont bien. Pourquoi cette question ?” Je leur sortais : “Ah, tes cuisses m’ont l’air plus fines. J’ai cru que tu aurais du mal à t’accroupir ou à tendre la jambe.” Et, pendant deux heures dans la salle de sport, je le voyais devant le miroir examiner ses cuisses... Les gens sont vulnérables à ce genre de chose. Évidemment, on utilise l’effet psychologique pendant une compétition. On demande à untel s’il a été malade récemment. Il paraît plus maigre. Ou alors : “Tu as mangé salé dernièrement ? On dirait que tu fais de la rétention d’eau. Tu avais l’air plus en forme il y a 15 jours.” C’est dingue, ça déstabilise complètement les gens. »

Comment Arnold est devenu millionnaire avant de percer au cinéma
« [Avant] je ne comptais pas sur le cinéma pour gagner ma vie. C’était mon intention, car j’avais vu au fil des ans des gens qui s’entraînaient dans les salles de sport et d’autres que j’avais rencontrés dans les cours de théâtre. Tous étaient fragiles parce qu’ils n’avaient pas d’argent et devaient accepter tout ce qui leur était proposé pour vivre. Je ne voulais pas me mettre dans cette situation. Je me suis dit que si je réussissais dans l’immobilier et que je rassemblais mes maigres économies gagnées lors des concours de culturisme, les interventions et les cours par correspondance, je pouvais investir dans un immeuble. Dans les années 1970, le taux d’inflation galopait et j’ai compris qu’un tel investissement était inégalable. Les immeubles que j’achetais 500 000 $ valaient 800 000 $ l’année d’après pour un investissement de 100 000 $ à peine. Le rendement était donc de 300 %... J’ai rapidement échangé mes immeubles contre des appartements et des bureaux sur Main Street, à Santa Monica, et ainsi de suite... J’ai profité [d’une décennie magique] et je suis devenu millionnaire grâce à mes investissements dans l’immobilier. C’était bien avant que je perce dans l’industrie du divertissement et le cinéma après Conan le Barbare. »

TF : Je repense à ma maxime préférée lors d’une négociation : « Celui qui a des états d’âme ne l’emportera pas. » Il a pu décliner de petits rôles parce qu’il avait de l’argent de ses opérations immobilières. Par ailleurs, Arnold fait des films ou joue dedans, mais il n’investit pas dedans. Il a compensé la volatilité potentielle de sa carrière en investissant tout d’abord dans l’immobilier. J’ai adopté une approche similaire en m’intéressant aux deux extrêmes : les start-ups de haute technologie (extrêmement volatiles) et la pierre, que je suis ravi de conserver à jamais, si besoin.

Évitez les auditions – faites-vous votre propre niche
« Je n’ai jamais passé d’audition. Vraiment jamais. Les rôles habituels ne m’ont jamais intéressé, parce que je n’ai pas le physique d’un homme ordinaire.

 

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 Couverture de livre

 Timothy FERRISS est un entrepreneur et auteur américain plusieurs fois best-seller du New York Times. Son précédent livre, La Semaine de 4 heures, a été publié dans 36 pays et s'est vendu à près de 2 millions d'exemplaires dans le monde. Le Tim Ferriss Show, son podcast, a été téléchargé plus de 100 millions de fois.