Le phénomène GTD (Getting Things Done)

© istock

 
Pourquoi les principes, assez simples, présentés dans S’organiser pour réussir ont-ils provoqué un tel remous ? Dans l’ensemble de concepts accessibles et de comportements familiers que je décris dans ce livre, qu’est-ce qui a pu soulever un tel enthousiasme ?

Il y a très certainement des raisons qui m’échappent dans ce succès : l’émergence des phénomènes et des tendances ne s’explique pas toujours aisément. J’ai toutefois réussi à cerner quatre facteurs qui ont contribué à populariser la méthode GTD.

En premier lieu, toutes les composantes de la méthode sont efficaces, logiques et faciles à comprendre.
En deuxième lieu, la méthode peut être appliquée à toutes les situations et n’exige pas de matériel particulier.
En troisième lieu, elle touche à des problèmes qui suscitent des préoccupations de plus en plus aiguës dans le monde entier.
En dernier lieu, elle reproduit une démarche profonde et intuitive dans laquelle la psyché humaine se reconnaît à plusieurs niveaux.

Une méthode dont chaque composante fonctionne
Le modèle GTD a été étudié, testé et peaufiné dans le contexte de situations réelles mettant en jeu des personnes réelles. À l’origine de ma démarche, je voulais surtout découvrir des techniques de gestion personnelle qui fonctionneraient à tous les coups. Chemin faisant, j’ai voulu savoir pourquoi une méthode donnée produisait des résultats ou pas. Je m’étais dit que, si je comprenais les principes qui rendaient une méthode efficace, je pourrais leur trouver une multitude d’applications dans des modèles qui me permettraient d’accroître ma productivité en même temps que ma liberté d’esprit et ma concentration.

J’en suis venu à être fasciné par la question du pourquoi après avoir dressé une liste exhaustive de toutes les idées que j’avais en tête. À la suite de cet exercice, j’ai perçu de manière très différente les tâches qui m’attendaient, et j’ai voulu comprendre pourquoi je les envisageais de manière plus claire. Rien n’avait changé dans mon environnement en tant que tel. Je m’étais contenté d’exprimer tout ce qui m’était venu à l’esprit de manière objective. Je me suis alors intéressé à l’hypothèse suivante : quand j’enregistrais une tâche uniquement dans mon esprit, quelque chose en moi me harcelait pour que je l’exécute sur-le-champ, ce qui créait une situation stressante et improductive. En couchant mes engagements sur papier, je m’étais débarrassé de l’emprise qu’ils avaient sur moi. Ce principe pouvait-il être appliqué avec les mêmes résultats à toutes les situations, dans le cadre de toutes nos relations, à tout moment ?

C’est la même démarche que j’ai suivie pour induire l’ensemble des principes de base qui constituent la méthode GTD. Je me suis demandé si ces principes recelaient quelque chose qu’on pouvait appréhender à un niveau plus fondamental – quelque chose qu’on pourrait donc généraliser à toutes nos activités pour rendre notre vie meilleure.

Il s’est avéré que tous les éléments fonctionnels de ma méthode étaient enracinés dans des vérités plus profondes, vérités touchant à l’ensemble de nos interactions avec le monde qui nous entoure. Voici quelques exemples.

Le traitement des « affaires en suspens » déposées dans votre « boîte d’entrée » est le moyen le plus efficace de vous approprier les nouveaux éléments qui interviennent dans votre environnement. Le tri et l’examen des tâches incomplètes vous permettent non seulement de maîtriser votre charge de travail, mais de vous attaquer à des questions apparemment moins immédiates, comme la gestion de grands projets ou la résolution de problèmes familiaux. La clarification de vos aspirations et de vos domaines de responsabilité professionnelle vous aide à canaliser beaucoup plus efficacement votre attention sur vos projets en cours. Appliquées à toutes les situations, ces pratiques équilibrent et réuni- fient les divers aspects de votre vie. Les applications et ramifications de chacune des composantes du modèle semblent illimitées.

Le succès de la méthode GTD chez les adeptes de haute technologie
L’une des preuves les plus éloquentes de l’efficacité de la méthode GTD me semble être l’expansion foudroyante, quasi virale, qu’elle a connue chez les utilisateurs de nouvelles technologies, des technologues et de l’information et de la communication et de blogs. Au moment où j’écris ces lignes, les blogs affichent pas moins de 50 nouveaux messages par jour se rapportant d’une manière ou d’une autre à la méthode GTD, et je ne parle que des sites anglophones. Bien que les principes sous-tendant la méthode soient tout à fait indépendants des logiciels, des ordinateurs et de la cohorte de nouveaux gadgets technologiques qui envahissent le marché, je crois comprendre pourquoi ils ont suscité autant d’enthousiasme dans ces milieux.

Tous les êtres humains sont plus ou moins paresseux, et les accros d’informatique et de technologies (du moins ceux que je connais) n’échappent pas à cette règle. Les programmeurs travaillent de longues heures pour inventer des programmes qui nous permettent de ne plus travailler de longues heures. L’informatique vise à rendre les tâches plus faciles, plus rapides, plus efficaces, plus cohérentes ; en d’autres termes, elle a pour but de nous aider à en faire plus moyennant moins d’efforts. Produire plus en travaillant moins : ce principe, qui est à la base de l’amélioration de la productivité, est aussi celui qui gouverne la méthode GTD.

Si cet extrait vous a intéressé,
vous pouvez en lire plus
en cliquant sur l'icône ci-dessous 

David Allen est l'un des théoriciens de la productivité et de l'efficacité professionnelle les plus influents du monde. Consultant en gestion et coach pour les cadres supérieurs, il donne des conférences et anime des séminaires sur l'efficacité professionnelle dans les plus grandes entreprises et organisations internationales.