COMMENT EST NÉE LA MÉDIT-ACTION



Témoignage :

Carole :
Mon existence bascula au début de l’année 1992 à la suite d’une série d’événements incroyables. J’étais alors présentatrice de télévision (speakerine). Un matin, entre deux enregistrements, mon chef de service m’annonça que les speakerines allaient purement et simplement disparaître pour être remplacées par des bandes-annonces et des écrans publicitaires supplémentaires, rentabilité oblige. Mon licenciement m’affecta profondément, et l’intensité de ma peine m’étonna. Ce métier était devenu l’une de mes raisons de vivre, et j’acceptais très mal d’en être privée. Du jour au lendemain, je me retrouvai sans travail et sans statut social. Mon absence du petit écran semblait me rendre également invisible aux yeux du monde, qui ne me « reconnaissait » plus.

Mais je n’eus guère le temps de m’appesantir car, quelques jours plus tard, un événement bien plus grave allait définitivement modifier le cours de ma vie.

Laurent :
Le 24 janvier, je fus réveillé par un grondement étrange. Je quittai immédiatement la chambre et surgis dans le salon au milieu d’un brasier : un incendie s’était déclaré dans notre appartement !
Mon premier réflexe fut d’extirper Carole de son profond sommeil ; je la secouai en hurlant : « Il y a le feu, il y a le feu ! » Mais Carole, s’imaginant probablement au cœur d’un cauchemar, me marmonna de la laisser dormir... Je la soulevai et la portai jusqu’à l’entrée, poursuivi par les flammes. Après avoir alerté les pompiers et prêté secours à nos voisins, nous nous retrouvâmes tous les deux dans la rue, abasourdis et le visage couvert de suie. Impuissants, nous regardions notre vie partir en fumée, alors qu’à nos côtés, le capitaine des pompiers tentait de nous apaiser : « Vous avez beau- coup de chance, vous êtes des miraculés ! »

Les jours qui suivirent notre sortie de l’hôpital, nous les passâmes à fouiller les décombres qui jonchaient la cour de l’immeuble. Des heures durant, nous avons pioché, gratté, fourragé pour récupérer des photos, des papiers, des partitions, des vestiges de notre existence consumée.
À bout de forces et de ressources, nous sommes allés nous réfugier chez le père de Carole, au nord de Paris, à cent mètres du boulevard périphérique. Nous n’avions plus rien, nous n’étions plus rien. C’est du moins le sentiment que nous éprouvions à ce moment-là.

Alors que nous nous épuisions dans des démarches interminables pour reconstruire notre vie, trouver un travail et surtout un logement, la petite phrase du capitaine des pompiers me revint à l’esprit : « Vous avez de la chance, vous êtes des miraculés ». Mais, à l’époque, il faut bien l’avouer, nous étions surtout préoccupés par notre condition matérielle et notre survie. C’est alors qu’un troisième événement se produisit, tout aussi inconcevable que les deux précédents, mais bien plus réjouissant.

Un soir, chez le père de Carole, un musicien japonais du nom de Toshiro Mitsutomi se présenta. Il nous annonça très sérieusement qu’il voulait faire de Carole une star dans son pays ! Notre prophète japonais avait eu cette révélation à Tokyo, en dénichant par hasard un 45 tours intitulé Ose, que nous avions enregistré un an auparavant, et qui n’avait rencontré en France qu’un succès d’estime. Toshiro, lui, en était sûr : Ose ferait un tabac au Japon !

Les conditions financières étaient peu avantageuses, mais nous n’écoutâmes que notre cœur. La perspective d’échanger le canapé-lit de papa Serrat contre une aventure exotique nous ravit et l’emporta sur les considérations contractuelles. De toute façon, à cette époque, nous n’avions plus rien à perdre puisque nous avions déjà tout perdu !

Carole :
Nous avons été accueillis très chaleureusement par les Japonais. Nous, les rescapés SDF, fûmes parachutés au 20e étage d’un palace japonais, au cœur de Ginza, dans une chambre ensoleillée de fleurs et de corbeilles de fruits. Commença alors une double vie avec des allers-retours déconcertants. À Paris : Assedic, OPVH, ANPE, CV, avocats... À Tokyo : palaces, interviews, grands restaurants, chauffeur...
Dès mon second voyage à Tokyo, j’enregistrai un album. Toshiro avait raison d’y croire : ce disque fut un succès ! Je retrouvai la notoriété que j’avais perdue en France : je devins une vedette locale avec photos placardées dans le métro, grappes de fans et interviews minutées dans des suites d’hôtels somptueuses.

Ce fut pour nous comme un déclic : lorsqu’on croit en quelque chose et qu’on est capable de communiquer sa passion et son optimisme à d’autres personnes, on trouve alors les moyens de réaliser ses rêves.

À travers les traditions du Japon, patrie du zen, des arts martiaux et du bouddhisme, nous avons pu apprécier des valeurs essentielles parfois oubliées : la compassion, l’attention, la maîtrise de ses émotions, la confiance en les autres, la réconciliation du corps et de l’esprit, la relation spirituelle entre l’homme et la nature, le sens de l’harmonie au quotidien.

Après tous ces événements incroyables, ces bas et ces hauts, ces pertes et ces découvertes, notre vision de la vie s’est transformée. Moi qui, jusqu’à présent, avais été soucieuse de paraître, je devenais en quête d’être. D’autres disques japonais suivirent, mais ils ne me ressemblaient plus : j’avais de plus en plus de mal à me reconnaître dans ce que je chantais.

Malgré notre attachement à nos collaborateurs et amis japonais, Laurent et moi décidâmes de nous réinstaller définitivement à Paris. Après avoir cherché une discipline, un enseignement qui résonnait en moi, je suivis une formation en sophrologie, sous la direction de médecins spécialistes : le Dr Patrick-André Chené et le Dr quellet. La sophrologie correspondait à mes attentes et faisait le lien avec les techniques que j’avais abordées au Japon.

La sophrologie a été créée en 1960 par le professeur Caycedo, neuropsychiatre d’origine colombienne. Voici la définition qu’il en donne : « La sophrologie est une science, ou mieux : une école scientifique qui étudie la conscience, ses modifications et les moyens physiques, chimiques ou psychologiques pouvant la modifier dans un but thérapeutique, prophylactique ou pédagogique. »

J’ai eu la chance de pouvoir suivre la formation du professeur Caycedo et d’obtenir mon diplôme en sophrologie. Cette formation m’a considérablement aidée dans ma vie professionnelle et affective. Les pratiques de connaissance intérieure m’ont aidée à prendre confiance, à élaborer un nouveau projet de vie, à assimiler des valeurs plus profondes, à m’accorder avec moi-même, avec mon mari, avec mon entourage.

Au cours de cette période, Laurent s’est quant à lui consacré à des recherches musicales très personnelles sur les sons, testant jour après jour et avec passion leur impact sur les émotions et la détente neuromusculaire.
Ce n’est pas un hasard si, à cette époque de renaissance, nous avons eu un enfant. J’ai vécu toute ma grossesse et mon accouchement dans la joie et l’harmonie. Je le dois d’abord au personnel attentif de la maternité des Lilas, mais aussi à la sérénité, à l’énergie et à la confiance puisées dans les techniques que j’avais apprises et que j’ai à cœur de transmettre.

Par la suite, j’ai eu envie de partager cet émerveillement avec d’autres femmes et je suis aujourd’hui devenue moi-même sophrologue dans cette même maternité des Lilas, où mes deux enfants ont vu le jour.
À cette époque, Laurent a également suivi des séminaires de communication, des formations aux massages et a beaucoup écrit, avec amour et humour, sur son thème de prédilection : comment être satisfait de sa vie.

Laurent :

Je me suis interrogé sur le sens, sur l’essence du bonheur. Comment des personnes issues d’un contexte social et éducatif à peu près similaire pouvaient avoir une relation au bonheur si différente ? J’avais envie de comprendre ce qui se tramait dans la tête et dans le cœur des gens, de découvrir quels mécanismes pouvaient les conduire – selon les cas – à l’échec ou à la réussite, à la frustration ou à la satisfaction.

Nous avons associé la sophrologie et les techniques orientales de respiration, de méditation et de visualisation à nos expériences, à nos recherches, à notre philosophie de vie et, plus encore, à notre sensibilité artistique, avec le désir de proposer des pratiques adaptées aux réels besoins des gens, en tenant compte de l’évolution de la société.

J’ai alors eu la « vision » d’organiser de grandes soirées de relaxation dans des lieux de culture populaire. Au cours de ces soirées intitulées « Cool Out », le public (ou plutôt les participants) de tous bords, de tous âges et de toutes classes sociales s’allonge sur des matelas pour suivre une séance de relaxation guidée par la voix de Carole et par la musique que je joue pour partie en live, parfois avec d’autres musiciens (indiens, égyptiens...).

Il est étonnant de voir des gens arriver directement de leur bureau avec une mine préoccupée, fatiguée, puis se laisser aller à la détente profonde, à la communication sereine (et parfois avoir des révélations sur leur vie), pour repartir deux heures plus tard avec une expression radieuse sur le visage.

De les voir ainsi ressourcés grâce à nos programmes nous a donné le sentiment que notre mission, que notre vision était « accomplie » !

J’associe souvent une pratique (particulièrement la visualisation) à un leitmotiv musical, non seulement pour en amplifier l’effet, mais également pour faciliter la mémorisation. Il suffit de se rappeler du thème pour que la sensation de bien- être procurée par la pratique ressurgisse !

Il vous est certainement arrivé d’entendre par hasard une musique, une chanson qui vous rappelle un moment important de votre existence ou de votre jeunesse, retrouvant alors un flot de sensations qui s’étaient évaporées. Les mélodies sont autant de petites madeleines qui vous apportent un bien-être en réactivant votre mémoire.

En parallèle, et en suivant le travail clinique de Carole, j’ai continué à m’intéresser de près au comportement humain, à tenter d’aller plus loin dans la compréhension des mécanismes émotionnels, des rouages du stress.

Pourquoi êtes-vous si souvent contrarié, insatisfait, malheureux ? C’est la question que nous posions aux personnes que nous interviewions dans le cadre du protocole « Check-up » que nous avons mis au point. Pourquoi et comment naissent les disputes, les conflits ? Pourquoi un couple sur deux divorce- t-il ? Comment les membres d’une même famille aimante en arrivent-ils à se dissocier ? quel chemin conduit certains salariés jusqu’à la dépression ou au burn-out ?

À force de questionner, de chercher et à la lueur des consultations de Carole, nous avons repéré des automatismes et des schémas communs chez les êtres humains, aussi dissemblables semblent-ils.

Nous autres, les humains, avons finalement des réactions et des attitudes mentales assez similaires. Nous retrouvons ces mêmes comportements de défense, d’orgueil, d’inhibition, de domination ou de soumission (laquelle peut également être une forme de domination) qui nous empêchent d’être sereins et satisfaits de notre vie. Chacun a bien entendu ses spécificités, et chaque individu est unique, mais nous avons de nombreux dénominateurs communs.

Nous partageons cette faculté de créer notre propre stress. Comme vous le constaterez par vous-même en suivant les pratiques que nous vous proposons dans cet ouvrage, vous serez en mesure de cultiver vos propres ressources anti-stress naturelles afin de vous prémunir de ces effets délétères.

Chacun d’entre nous a le pouvoir de développer ses propres ressources anti-stress, de sécréter les hormones du plaisir et de la satisfaction, de même que nous pouvons égale- ment générer nos propres hormones du sommeil sans avoir besoin de faire appel à des substances chimiques toxiques. En effet, si nous sommes capables de générer des pensées « négatives », nous sommes tout aussi capables d’en générer des positives. question d’entraînement ; pour toute discipline, qu’elle soit sportive, artistique, manuelle, il faut pratiquer pour obtenir des résultats, et cela vaut aussi pour l’entraînement cérébral.

Toutes ces épreuves, ces enseignements, ces expériences ; toutes ces rencontres, ces réflexions, ces recherches nous ont permis de développer, de perfectionner notre travail et de vous proposer aujourd’hui ce livre-méthode conçu et écrit à quatre mains. C’est ce travail que nous allons partager aujourd’hui avec vous à travers cet ouvrage et le CD qui l’accompagne. Un programme de bien- être qui considère l’être humain dans sa globalité, en prenant en compte sa dimension corporelle, spirituelle, psychologique, sensorielle et également relationnelle.

L’être humain, c’est certain, a la volonté de se « ressourcer », de retrouver la nature, pas seulement celle qui l’entoure et qui est mise à mal, mais aussi la sienne, sa nature profonde, tout autant éprouvée. Ce désir se traduit par un intérêt croissant pour les pratiques de sagesse, les philosophies orientales, l’alimentation et la médecine naturelles, qui correspondent à un besoin d’authenticité, de pureté, à une soif d’amour, de paix intérieure et extérieure.

Si vous pratiquez la médit-action, vous n’aurez plus à appréhender, à douter, à « redouter » ce futur, ni à avoir peur d’échouer ou de souffrir. Ces peurs, ces blocages, ces pensées parasites font obstacle à notre évolution et nous empêchent de mener la vie que nous souhaitons.


Carole Serrat / Laurent Stopnicki

  

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