Les dents, outil de socialisation



Lors du phénomène d’élocution, c’est-à-dire lorsque l’on parle, les lèvres découvrent les dents de devant, celles dites du bloc incisivo-canin. Pendant de longues années, ce sont les dents du haut qui se découvrent, puis, sur le tard, celles du bas. Comme si l’on montrait aux autres notre dynamique de « devenir » dans nos jeunes années, puis notre dimension « devenue », ce qui est « advenu » de nous sur le tard, sur la fin de notre existence active au sein de la société. Les dents du haut, dans le bloc incisivo-canin, représentent notre capacité ou talent à se projeter dans le futur, dans l’avenir. Nous ne pouvons parler dans cette vision de « décodage dentaire », mais de psychomorphologie. Une littérature fournie en la matière exprime les liens entre la forme du visage, y compris celle des dents, et le caractère psychologique disponible ou manifeste de l’individu à son insu. Nous sommes là aux abords de l’inconscient, ce « ça » cher à Groddeck1, ensemble de données non sues, mais qui gèrent nos réactions aux choses du monde. Le mot « inconscient » aurait pu se traduire par « non su ». Le verbe savoir exprimant un ensemble de données intellectuellement disponibles, l’inconscient est alors l’en- semble des données existantes en nous, quelque par t, mais sans que nous le sachions. Ces données agissent ainsi à notre insu, sans notre contrôle. Cela est clairement la définition de l’instinct ! Pourtant, loin de n’être qu’un instinct de survie animale, toute une portion de l’inconscient affecte la psyché et notre « devenir » humain, agissant alors dans la relation humaine.

Les dents du fond de la bouche, les groupes molaires et prémo- laires, ne se découvrent pas lors de l’élocution. Il faut pour ce faire soit chanter à gorge déployée, soit rire aux éclats ! Et si dans le mode habituel on ne les découvre pas, on trouve là l’écho de cet inconscient, cet obscur en nous que nous ne montrons pas à l’autre, vu que nous ne le connaissons pas nous-mêmes la plupart du temps ! Les molaires représentent en première image, les données fondatrices de « qui nous sommes ». Ainsi, si les incisives peuvent être présentées comme notre « pedigree », mémoires de « qui je suis » et « d’où je viens », les molaires sont les catalogues fondamentaux de ce que nous avons fait de nous. Car même né de deux parents, donc sachant de qui je suis, je peux faire de moi tout autre chose. Ce n’est pas parce que nous sommes « de » eux que nous serons « comme » eux ! Cette différence évolutive est la liberté humaine par rapport à l’animal. Né d’un couple de zèbres, jamais le futur zèbre ne saura vivre comme un aigle ! Notre dimension biologique corporelle, qui est le résultat de nos parents et de nos aïeux, ne saurait nous priver de devenir quelqu’un de différent avec notre outil mental... Ainsi, qui je suis est tout d’abord une mise en fonction de ce que je suis !Toutes ces notions seront maintes fois revues au fil des pages, tant les dents nous offrent d’explorer notre carte identitaire. Mais continuons à les découvrir...

Anatomie de la dent
L’organe dentaire, même s’il est présent dans toutes les bouches humaines, reste très peu connu de l’intellect humain ! Nous avons dû apprendre des théorèmes mathématiques, mais jamais nous n’avons mémorisé un « savoir » de nos dents ! Et avant de vouloir savoir ce que « disent » nos dents, commençons par apprendre ce qu’elles « sont ».Toutes les données à venir décrivent une « normalité ». La notion de normalité en médecine et en dentisterie est une déduction statistique issue du nombre de cas observés. C’est cette « normalité » que nous allons décrire afin de nous éviter les répétitions des mots « normal(e) » et « normalement ». De plus, nous nous limiterons à la description des dents définitives, les dents de lait ayant fait l’objet d’un ouvrage spécifique2.
Lorsqu’un dentiste regarde une bouche, il la divise en quatre cadrans :
• Cadran 1 : cadran supérieur droit du patient, sa droite à lui.
• Cadran 2 : cadran supérieur gauche, sa gauche à lui.
• Cadran 3 : cadran inférieur gauche
• Cadran 4 : cadran inférieur droit.

Remarque : le mot « cadran » utilisé ici fait référence aux cadres que dessine cette division et non au « quart » que représente une division en quatre d’un ensemble, ce qui alors devrait s’écrire « quadrant ».
Dans chacun de ces cadrans, chaque dent va elle aussi recevoir un numéro de 1 (incisive centrale) à 8 (dent de sagesse). Il faut ainsi se souvenir que chaque cadran comporte :
• Deux incisives par cadran (soit huit au total dans la bouche) : une incisive centrale (dent numéro 1) et une incisive latérale (dent numéro 2).
• Une canine (soit quatre au total) qui porte le numéro 3.
• Deux prémolaires (soit huit au total) : une première prémolaire (dent 4) et une deuxième prémolaire (dent 5).
• Deux molaires (soit huit au total) : la première molaire porte le numéro 6 et la deuxième le numéro 7.
• Une dent de sagesse (soit quatre au total) qui porte le numéro 8.

Remarque : vous trouverez page suivante le schéma annoté des dents définitives.
Le nombre total de dents devant être présentes dans une bouche adulte est donc de trente-deux. Quelques remarques sont ici nécessaires :
• Pour donner un numéro à une dent, numéro nous permettant à la fois de savoir de quelle dent on parle et du cadran dans lequel elle est placée, on utilise deux chiffres : le premier désigne le cadran, de 1 à 4, et le second est le numéro de la dent, de 1 à 8. Ainsi, la dent 36 est la sixième dent du cadran numéro 3, et la dent 48 est la dent de sagesse inférieure droite (alors qu’il n’y a que 32 dents dans une bouche, nous voyons que certains numéros dépassent ce nombre !).
• Exception : cette numérotation n’est pas appliquée aux États- Unis où l’on compte les dents depuis la dent de sagesse supérieure droite jusqu’à la dent de sagesse inférieure droite, de droite à gauche et de haut en bas. La 18 devient ainsi la 1 et la 48 la 32...
• Les prémolaires définitives font suite aux molaires de lait. En effet, la denture lactéale ne comporte pas de prémolaires.
• La dent de sagesse est clairement individualisée par rapport aux deux autres molaires de son cadran, même si elle est issue du même germe primordial au niveau embryologique. Ce germe primordial se divisera ultérieurement en trois germes différentiés donnant naissance chacun à une molaire. La dent de sagesse est donc embryologiquement une molaire, nommée troisième molaire, mais totalement à part dans le catalogue des signifiés du décodage dentaire. Dans la médecine chinoise qui associe les méridiens d’acupuncture aux dents, elle est posée sur quatre méridiens : Maître Cœur, Cœur, Intestin grêle et Triple Réchauffeur. Le décodage dentaire, ainsi que vous allez le découvrir au fil des pages, lui donne aussi un sens bien particulier...
• Il peut y avoir des dents dites agénésiques. Une agénésie est une absence du germe dentaire et donc une absence de la dent définitive en bouche, même sur une radiographie panoramique. Il ne faut pas confondre avec une dent incluse qui n’est pas présente en bouche, mais visible dans l’os sur une radiographie.
• Il peut y avoir des dents surnuméraires. Une dent surnuméraire est une dent « en plus » des trente-deux dents normales. Elle porte alors par tradition le numéro de la dent dont elle est le double et le signe « prime ». Par exemple : 22’.
• Le plus souvent et même selon une sorte de règle, la dent agénésique ou surnuméraire est toujours une dent terminale de sa famille. Ainsi seront touchées par l’une ou l’autre des particularités de nombre, les incisives latérales, la deuxième prémolaire et la dent de sagesse.
Il n’y a aucune règle pour l’expression du vivant : tout peut exister !
Lorsque les dents prennent place en bouche, elles se répartissent entre le maxillaire supérieur et le maxillaire inférieur. En fermant la bouche, en mordant, les dents du bas viennent à la rencontre des dents du haut. Cette dynamique se nomme « occlusion dentaire ». La normalité décrit les dents du bas en dedans des dents du haut. Cela peut se dire autrement : le maxillaire inférieur est l’élément en mouvement et il doit être guidé dans ses déplacements. Ainsi, les dents du haut toujours par-dessus et en dehors de celles du bas guident et accompagnent les mouvements. L’étude de ces dits mouvements se nomme l’occlusodontie. Nous avons déjà parlé de cet aspect et nous le retrouverons plus avant dans le livre. Revenons ici à la dent de manière plus focalisée...

Le cristal dentaire
La dent est un « organe » à part entière. Comme tous les organes du corps humain, elle est vascularisée et innervée. Elle n’est pas un phanère (à l’instar des ongles et des cheveux), mais bel et bien un organe ! Elle est pourtant en dehors de toutes les logiques médicales : nous pouvons survivre sans nos dents ! Sans doute est-ce ce trait particulier qui a placé le dentiste en dehors de la caste des médecins, plus proche de celles des mécaniciens... Pour tant, la dent est certes unique en son genre, mais ô combien précieuse !
Sa première particularité au sein de la structure biologique est d’être un cristal. Oui, la dent est un cristal ! L’émail et la dentine, ainsi que l’os, sont composés de cristaux d’hydroxyapatite. La structure cristalline en mode hexagonal lui confère au niveau de l’émail une dureté supérieure à celle de l’acier. C’est pourquoi le dentiste emploie des fraises diamantées ou en carbure de tungstène pour « tailler » une dent. Dans le corps humain, il s’agit d’un composé hydroxylé de l’apatite, minéral qui existe à l’état naturel, de couleur blanche, jaune ou verte voire même marron. La racine grecque apatame veut dire tromper, car ces cristaux naturels ressemblent au dia- mant, mais n’ont pas du tout la même valeur commerciale ! Cepen- dant, en tant que cristal, émail et dentine en comportent toutes les propriétés physiques, dont celle de produire de l’électricité...

Émail et dentine fabriquent de l’électricité selon les règles et les lois de la physique : le glissement des cristaux les uns contre les autres produit une charge électrique de nature statique, comme une règle plastique frottée sur un tissu. La physique et ses lois s’appliquant à toute matière, la dent n’y échappe pas. Du côté de l’émail dentaire, la couche externe dure, c’est la température des aliments qui va agir : le froid d’une glace entraîne une contraction de structure produisant des frottements qui eux-mêmes se traduisent par une charge électrique. La chaleur du repas, d’une boisson entraîne au contraire une dilatation, avec les mêmes conséquences. Du côté de la dentine, l’onde de choc du sang à l’intérieur de la chambre pulpaire va tout autant produire des glissements de cristaux, la dentine étant bien plus « tendre » que l’émail, et favoriser la charge statique de la structure cristalline. Quel intérêt peut-il y avoir pour la structure vivante ? C’est la médecine chinoise qui nous apporte la réponse, au travers de l’acupuncture.

La médecine chinoise détermine l’organe dentaire « nourrit » par l’énergie du méridien Rein, dans une notion intérieure au corps. En même temps, elle accouple chaque dent à un méridien, dans un lien cette fois-ci extérieur à la dent, sachant que tous les méridiens se retrouvent sur la face interne des joues et des lèvres. Cette étrange disposition fait correspondre chaque dent à une sorte d’aiguille permanente d’acupuncture, capable de communiquer au système énergétique sa charge électrique. Ainsi, si le corps est parcouru en surface externe par les méridiens d’acupuncture, lui permettant un échange énergétique avec le monde extérieur, le système est aussi en lien avec la « qualité » et la « quantité » énergétique disponible à l’intérieur du même système. Notre corps peut ainsi être maintenu en équilibre par rapport à cette interface entre l’intérieur et l’extérieur, interface que représente l’être humain constitué d’un corps et d’un esprit. Il existe plusieurs schémas d’association des méridiens d’acupuncture avec les dents, et vous trouverez ci-contre la répartition que j’ai utilisée de manière systématique durant mon exercice professionnel. Cette correspondance dents-méridiens d’acupuncture m’a permis de donner une importance « thérapeutique » à la charge électrique fournie par l’organe dentaire. Et de là, de comprendre la nuisance potentielle de la présence en bouche de systèmes galva- niques, systèmes réalisés par la présence de métaux différents dans le liquide salé que représente la salive. Nous en venons par là à envisager les amalgames dentaires.

Les effets galvaniques des métaux
Lors de l’écriture de ma thèse en dentisterie, en vue de l’obtention de mon doctorat nécessaire à la pratique depuis 1976, j’étais déjà sensibilisé et même enseigné en homéopathie et en acupuncture (données rudimentaires bien entendu !). Devant disserter sur la présence de métaux en bouche et sur le bien-fondé de l’utilisation des amalgames dentaires, j’ai parcouru une grande quantité de rapports et d’études de recherches « scientifiques » à ce sujet. La moitié de ces études donnait l’amalgame dentaire comme non dangereux, et l’autre moitié comme produit nocif. Mais toutes ces études étaient axées sur la composition chimique des amalgames, et jamais sur l’aspect électro-galvanique du produit ! Or, là est me semble-t-il le « fondamental » de la nocivité éventuelle de l’amalgame dentaire. Dans notre tête, à quelques centimètres des racines des molaires supérieures, se trouve le cortex cérébral. Composé de neurones, il nous permet la conceptualisation du monde, l’intellectualisation de la vie, et la pratique de l’analyse binaire des événements afin de procéder au choix optimum en termes de survie. Or, pour ce faire, les neurones se connectent les uns aux autres pour former des « assemblées neuronales » à l’aide de courant électrique d’environ 11 mV. Ce sont ces connexions électriques qui nous permettent la pensée... La dent produit à l’état naturel et sans la présence d’aucun soin dentaire, un courant de l’ordre de 200mV. Un courant électrique produit un champ électrique et un autre qui lui est associé de nature électromagnétique. La compétition entre ces champs est évidente. Compétition, mais aussi à l’état naturel, discours, échanges, communications par interaction ! Les fabricants de systèmes miniaturisés comme les téléphones portables, connaissent parfaitement le problème d’interaction des champs électromagnétiques générés par les différents composants et doivent procéder au blindage des plus productifs... Dans la bouche, la présence d’un amalgame dentaire dans le milieu salivaire produit une pile électrique, ainsi que le découvrit le physicien John Daniell en 1836 en plongeant une plaque de cuivre et une autre de zinc dans un liquide salé ! Or, un amalgame dentaire est composé d’argent, de cuivre, d’étain, de zinc et de mercure. L’ensemble de la littérature alarmiste se contente de fustiger l’élément chimique qu’est le mercure, à tort ou à raison, là n’est pas le sujet. Or, il semble que la présence de courants électriques de nature galvanique pose bien plus de troubles au système, et étrangement, seulement dans certains cas ainsi que le décodage dentaire nous l’expliquera plus avant... Ces données ont été largement étudiées dans mon ouvrage paru aux éditions du Chariot d’Or en 2006, Décodage dentaire, ce que disent les dents des hommes. Disons ici simplement que la présence de courants électriques au niveau buccal va entraîner au niveau mental des sphères de tensions. Si nous considérons qu’une zone donnée du cerveau « traite » un certain type d’adaptation avec l’environnement, qu’elle analyse et tente de trouver une solution par rapport à un problème humain précis, si cette zone en question est en lien avec une dent porteuse du générateur électrique, il peut y avoir interaction néfaste pour le bon déroulement du fonctionnement du système cognitif. Or, trouver une solution à un problème est le rôle du mental humain. Nous pouvons ainsi comprendre que parmi l’ensemble des amalgames dentaires présents dans une bouche, seuls certains et qui plus est, à certains moments, peuvent poser problème ! Le décodage dentaire, qui associe chaque dent à une portion fonctionnelle du mental humain, permet de comprendre quand telle dent est associée à un stress existentiel et s’il convient d’en déposer l’éventuelle obturation métallique. Dans certains cas, la présence d’une obturation métallique galvanique s’est révélée comme une obstruction au bon fonctionnement « déductif » et « analytique » du mental de l’individu, provoquant une augmentation de l’effet de stress lié à la recherche de solution à un problème. Qui plus est, la dent est le miroir de l’inconscient et non de l’attention éveillée. Ainsi, dans un théâtre conflictuel, c’est la lecture inconsciente du problème qui se trouve aggravée par la charge électrique de la dent, et c’est là que le décodage den- taire offre son meilleur atout : mettre des mots justes sur la charge inconsciente. Déposer (donc enlever) une obturation métallique sur une dent associée à la zone du mental qui traite un problème actif et conflictuel, c’est débarrasser le ciel de l’esprit d’un nuage d’orage... On règle mieux nos histoires sous un ciel bleu qu’en plein orage !

Vous entrevoyez déjà ici une spécificité du décodage dentaire : ne pas entrer dans une observation matérielle du monde, mais dans une conception mentale et donc d’esprit de l’humain. L’emploi de l’outil du décodage dentaire nous demande d’appréhender la vie et l’existence sous l’aspect « virtuel » de la pensée. De ce fait, il a été fondamental pour moi de poser mon regard sur les images et d’ouvrir mes oreilles aux mots de la neurologie, de la psychologie et de la neuropsychologie. Et si la dent est bel et bien un organe du corps humain, de la dimension biologique, elle est aussi de par sa nature en lien avec la dimension « spirituelle » de l’individu, ce qui signale sa dimension d’esprit, sa portion de psyché associée au fonctionnement des neurones, totalement biologiques pour leur par t. C’est pourquoi, bien plus que de savoir si le mercure est ou n’est pas « dangereux » pour l’organisme (ce qui semble évident à dose pondérale mais dis- cutable et discuté à dose dentaire), le décodage dentaire observe la dent obturée et son association avec la sphère d’esprit en charge de résoudre un conflit relationnel dans l’instant présent de l’individu.

Trois rôles fondamentaux
Devant la nature double de la dent, organique avec son nerf, son artère et sa veine à l’intérieur de la chambre pulpaire d’une part, et cristalline avec son émail et sa dentine d’autre part, nous pouvons comprendre que la dent nous offre un accès à cette étonnante structure duale de l’être humain : un corps et un esprit ! Toutes les lois médicales, universitaires nous apportent un savoir-faire permettant de maintenir l’organe dentaire intégré dans le corps humain, dans un état de santé propice à y jouer son rôle. Ce rôle est en tout premier lieu de mastiquer les aliments. Le broyage que réalisent les molaires permet de réduire l’unité de volume du bol alimentaire et de le mélanger à la salive qui va préparer la digestion des aliments au niveau de l’estomac et l’absorption des nutriments au niveau de l’intestin. Ce rôle masticatoire est le premier dans l’ordre des fondamentaux de la dent. Pourtant, l’animal humain est le seul à ne pas être soumis à la mort s’il perd ses dents. Car, depuis des millénaires, entre les aliments et la bouche de l’homme se placent les mains. La main est alors un outil de transformation des aliments bruts en une structure mise en bouche. Cela se nomme l’art culinaire ! Même dépourvu de dents, l’animal humain peut transformer le bol alimentaire avant l’espace buccal en une pâte assimilable, et donc se nourrir et survivre.
Le deuxième rôle fondamental des dents est d’offrir un point d’appui physique à la structure verticalisée du corps.Ainsi que nous l’avons explicité plus avant, ce point d’appui est important pour l’équilibre dorsal.Toute modification de l’équilibre d’occlusion va se répercuter sur l’axe vertébral au travers d’une modification de contraction des chaînes musculaires. Lors de la rencontre des dents du bas avec celles du haut, les muscles se contractent et doivent le faire de manière symétrique entre droite et gauche. Dans le cas d’une dent « trop haute » d’un seul côté de la bouche, les muscles doivent corriger ce déséquilibre et forcer du côté opposé pour amener les dents en contact. Par exemple, si une dent est « plus haute » à gauche, lors de la fermeture de la bouche, elle va toucher toutes les autres avant. Le côté droit va rester dans le vide. Le système ne pouvant trouver là position d’équilibre, les muscles du côté droit vont continuer à se contracter pour amener les dents droites en contact. On a alors une contraction asymétrique, qui n’est plus ni isométrique, ni isotonique. Cette différence de contraction va se répercuter sur l’ensemble des chaînes musculaires de la stature et entraîner une courbure dorsale, une bascule du bassin et la rétraction de longueur d’une des deux jambes. Le réflexe classique de la semelle orthopédique est alors une erreur, puisque le problème vient de l’occlusion dentaire... L’occlusion harmonieuse des maxillaires est un véritable point d’appui de toute la structure. Et c’est cette occlusion qui permet d’exploiter 100 % de la puissance musculaire. C’est ce qui explique la confection personnalisée des protège-dents des joueurs de football américain... Leurs maxillaires sont placés en position équilibrée pour que leurs muscles délivrent toute la puissance disponible à partir des appuis dentaires.

Un troisième rôle fondamental de cette dualité structurelle nous est révélé par la médecine chinoise et sa spécialité qu’est l’acupuncture. Cette approche décrit l’existence de méridiens, au nombre de douze principaux, répartis à droite et à gauche sur le corps. On retrouve la présence de ces mêmes méridiens sur la face interne des joues et des lèvres, chaque méridien y étant apposé « contre » une dent. La nature électrique de l’organe dentaire décrite ci-dessus révèle ici son utilité dans ce système : les méridiens véhiculent une tension électrique, un courant, qui trouve en bouche, au contact des dents, un apport endogène d’électricité. Le système reçoit un apport électrique extérieur par les méridiens cutanés, et un apport interne au niveau des dents. La santé étant une recherche et un maintien d’équilibre, ceci nous montre le besoin de l’humain d’être en équilibre au sein de son milieu... Et si les méridiens externes assurent l’équilibre du corps humain dans son monde, il faut alors admettre que les méridiens placés au contact des dents gèrent l’équilibre d’une autre dimension : l’esprit. La philosophie chinoise considère le Ciel comme une matrice, et se faisant, elle exprime son intérêt pour cette partie vibratoire en nous, cette donnée « énergétique » de l’humain que représente l’esprit. La véritable médecine chinoise est bien plus intéressée par l’équilibre de l’esprit dans le corps, que par l’équilibre du corps dans le monde, au sein du biotope. Et pourtant, elle sait que de ce dernier besoin dépend le premier, et vice et versa !

 

Dr. Christian Beyer       
                                                                              

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 Le Décodage dentaire - Comprendre le sens de nos problèmes de dents - ABC