La symbolique magique des dents

La technique de blanchiment utilise un gel de peroxyde d’hydrogène pour obtenir une couleur très naturelle. Il s’agit d’un procédé d’éclaircissement qui résulte d’une réaction chimique oxydative qui libère de l’oxygène, agent blanchissant par excellence.

Une légende raconte que la « petite souris » remplace la dent de lait sous l’oreiller par une pièce de monnaie. Ce mythe populaire occidental rassure les enfants et accorde une valeur sentimentale aux dents de lait. En psychanalyse, leur chute est d’ailleurs considérée comme l’un des premiers traumatismes de l’existence.

Il est également intéressant d’observer les dessins d’enfants ayant pour thème « chez le dentiste ». Les enfants se dessinent un pied manquant, ou avec seulement la moitié de leur corps. Certains se représentent minuscules, allongés sur le fauteuil, d’autres menacés par l’éclairage.

La symbolique des dents est captivante : chacune d’entre elles exprime une facette de notre personnalité. On peut distinguer trois groupes : les incisives, les canines et les molaires.

Les incisives exposées à la lumière attirent tous les regards. Ce sont elles qui confèrent une allure de jeunesse, et dans notre société qui valorise l’image, sont figuratives de renommée, de célébrité et d’ambitions (« les ambitieux aux dents longues »).

Les canines sont liées à la ténacité et sont signe de travail, d’acharnement mais aussi de haine. Dans les civilisations anciennes, elles sont synonymes de force et de virilité. La canine sacrée de Bouddha est conservée au Sri Lanka. Elles sont aussi symboles d’agressivité et évoquent les crocs des carnivores. Une des figures mythologiques liées aux canines est le vampire.

Quant aux molaires, elles sont nos appuis fondamentaux et symbolisent force et protection. Perdre ses molaires est le signe qu’on perd son ancrage, qu’on perd pied. C’est aussi la jeunesse qui s’enfuit. Rien d’étonnant puisque pour nos ancêtres, la perte des dents accompagnait la vieillesse.

En quoi consiste-t-il ?
La technique de blanchiment utilise un gel de peroxyde d’hydrogène pour obtenir une couleur très naturelle. Il s’agit d’un procédé d’éclaircissement qui résulte d’une réaction chimique oxydative qui libère de l’oxygène, agent blanchissant par excellence.

Le traitement présente-t-il un danger ?
Le traitement est sans danger. Boire du coca, avec le sucre qu’il contient, est beaucoup plus dangereux ! Bien sur, il faut toujours vérifier l’absence de contre-indications. Un déchaussement ou des dents cariées doivent d’abord être traités avant un blanchiment.

Les produits d’éclaircissement dentaire ont un fort pouvoir oxydant. Ils ne doivent jamais entrer en contact avec la gencive. C’est le principal danger que présente ce traitement. C’est pourquoi, la gencive est fortement protégée au cabinet dentaire.

Tous les traitements se valent-ils ?
Deux méthodes existent : le blanchiment « au fauteuil » et le blanchiment « ambulatoire » (« home bleaching »). Les concentrations, les durées d’expositions, les modes opératoires sont différents, ce qui implique une grande différence de traitement.

La première se réalise intégralement au cabinet en une ou deux séances. Une lampe de haute énergie à UV agit sur le gel de peroxyde d’hydrogène, ce qui active le processus d’éclaircissement. Les résultats sont spectaculaires.

La seconde est accomplie à domicile par le patient lui-même, à partir de gouttières réalisées au cabinet. Ces gouttières sont parfaitement adaptées aux dents, et sont remplies d’un gel plus faiblement dosé. Elles doivent être portées entre vingt minutes et une heure par jour pendant environ deux-trois semaines. Le traitement est un peu plus contraignant et le résultat est moins parfait. À ne pas confondre avec les kits de blanchiment prêts à l’emploi, disponibles en pharmacies et parapharmacies. Ils disposent là aussi d’un gel à base de peroxyde d’hydrogène mais nettement moins concentré, et les résultats sont donc très inférieurs voire totalement inexistants. Une mise en garde subsiste : les gouttières vendues ne sont pas parfaitement adaptées à la forme de la mâchoire, et le traitement risque alors de créer des altérations de la gencive ou d’endommager directement les dents.

Quelles suites à une séance de blanchiment ?
Après une séance de blanchiment, des sensibilités sont souvent présentes. Après réhydratation naturelle des dents et de la gen- cive, les sensibilités disparaissent en 24/48heures.

Après la séance de blanchiment, le tabac comme les aliments très colorés, sont déconseillés pendant quarante-huit heures (vins rouge, betteraves, curry, moutarde, ketchup, thé, café, orange, kiwis...).
Quels résultats peut-on espérer ?

Il faut savoir que les dents jaunâtres s’éclaircissent mieux que les dents grisâtres, et que les fumeurs n’obtiennent que de faibles résultats. De même, les dents fortement colorées peuvent nécessiter plusieurs séances de blanchiment. Les résultats sont visibles en moyenne trois ans et sont fonction du mode de vie (consommation élevée de café, thé, vin rouge, tabac...). Les degrés de blanchiment peuvent varier d’une personne à l’autre, et des retouches sont possibles après douze ou dix-huit mois sans abîmer les dents.

Les facettes
Ces dernières années, les facettes ont acquis la réputation d’être l’un des fleurons de la dentisterie esthétique. Ce sont des restaurations de choix pour les dents visibles du sourire. C’est un peu comme la pose de faux ongles. Ce sont de fines céramiques translucides collées sur les dents.

Quelles sont leurs indications ?
- les dents faiblement abîmées (les dents fortement abîmées - doivent être réparées par des couronnes) ;
- des dents difficiles à éclaircir par un blanchiment,
- des dents mal alignées ou trop espacées, bien que l’orthodontie adulte soit préférable.

Les facettes masquent les anomalies de forme, de position ou de volume, et permettent d’améliorer l’apparence du sourire. Les préparations des dents pour facette sont limitées à l’émail. Il s’agit de ménager une petite surface permettant la mise en place de la facette. Dans un certain nombre de situations, il est même possible de réaliser des facettes sans préparation des dents, et donc de ne pas toucher à leur structure.

Comment sont-elles réalisées ?
À partir d’une empreinte, les facettes sont réalisées sur mesure au laboratoire de prothèse.
Elles sont en céramique et l’illusion de dents saines et naturel- les est obtenue. La lumière chemine facilement dans toute leur épaisseur sans rencontrer de barrière opaque comme dans le cas d’une couronne « céramo-métallique ».

Le travail du laboratoire de prothèse est des plus difficiles, ce qui entraîne un coût de fabrication élevé. À l’instar des cou- ronnes « tout céramique », elles peuvent être réalisées par conception assistée par ordinateur.
Leur manipulation est très minutieuse et le collage est long et délicat à mettre en œuvre. N’ayez crainte, les colles sont aujourd’hui très sûres car les progrès réalisés dans ce domaine ont été impressionnants ces dernières années.

Remarque : les couronnes « tout céramique » font partie des traitements esthétiques (voir chapitre « Prothèses dentaires »), au même titre que les inlays (voir chapitre « La carie »). Certaines situations où les dents sont très abîmées, ne peuvent pas être traitées par des facettes, mais par des couronnes tout- céramiques.

Les traitements orthodontiques adultes
Quand des dents parfaitement saines ne sont pas bien alignées, l’orthodontie est alors l’indication de choix. Aujourd’hui, l’orthodontie s’adresse aussi aux adultes et donne des résul- tats impressionnants. Le premier motif d’hésitation est le côté inesthétique des appareillages. Mais, grâce à l’orthodontie in- visible, les attaches ne se distinguent plus car elles sont fixées derrière les dents. Les résultats sont obtenus après dix-huit à vingt-quatre mois.

Lumière et esthétique
Le terme « esthétique » vient du grec (aisthetike) qui signifie « sensation, perception ».
L’esthétique peut être une théorie du beau, avec une recherche fantastique dans le domaine des perceptions et des émotions. La relative proportionnalité des dents a longtemps été comparée à des éléments classiques de l’architecture. Il n’est pas étonnant de retrouver le nombre d’or dans les proportions des dents, l’harmonie d’un visage, tout comme on l’observe en architecture et dans la nature.

En esthétique dentaire, la référence est la dent naturelle saine. Nos traitements aujourd’hui doivent reproduire le puzzle qui relie la biologie, la mécanique, la fonction et l’esthétique.

Les sourires peuvent montrer des signes de vieillissement. Tout d’abord, par des variations de couleur, ce qui explique l’intérêt grandissant pour le blanchiment. D’autre part, par l’usure des bords incisifs qui contribue à la perte de la dominance des dents antérieures. Les dents âgées présentent des incisives aux bords rectilignes et usés, contrairement aux dents jeunes qui dessinent une ligne parallèle à la courbe de la ligne inférieure. C’est cette configuration des bords incisifs qui est le paramètre essentiel à un sourire gracieux. Les incisives centrales ont, en effet, la priorité dans un sourire car elles sont symétriques et déterminent les proportions des autres dents visibles.

En raison de nombreuses variations individuelles, la forme des dents à restaurer peut être déduite de celles des dents voisines, mais également d’après des modèles d’études. Il y a trois types essentiels de forme de dents : carré, ovoïde, triangulaire. Cha- que forme peut être rapprochée d’un trait de personnalité. La forme carrée est de type masculin, tandis que la forme ovoïde est de type féminin.

La caractérisation d’une dent implique les phénomènes de réflexion et de transmission de la lumière (opalescence, transparence, translucidité).

L’opalescence est une propriété optique de l’émail. Elle fait référence à la transmission (tons rouge-orangé), et à la réflexion (tons bleu-violet) de certaines longueurs d’ondes de la lumière naturelle.

Pour comprendre ce qu’est l’opalescence, on peut la comparer à l’atmosphère terrestre. En raison de la présence de petites gouttelettes d’eau qui interagissent avec les rayons du soleil, le ciel peut apparaître bleu à midi, et rouge au lever et coucher du soleil. Un effet semblable est observé au bord incisif en raison de la dispersion de la lumière par les cristaux d’hydroxyapatite d’émail.

Les dents jeunes sont plus claires, car leur état de surface est marqué, ce qui provoque une réflexion accrue de la lumière. En revanche, les dents plus âgées apparaissent plus sombres, car leur état de surface est plus lisse, ce qui provoque une moindre réflexion de la lumière.

La luminosité est une variable qui a une forte influence. Elle interfère directement sur la perception et les dimensions, et peut aider à créer des illusions de forme et de position. Une luminosité plus claire rend les dents plus larges et plus proches de l’observateur.

La teinte n’est pas d’une importance essentielle car elle est influencée par l’environnement.

Seule la luminosité est la composante la plus importante de la couleur. On observe d’ailleurs un large éventail de luminosités au sein d’une dent.

La fluorescence rend les dents plus lumineuses et plus blanches à la lumière du jour. Elle est définie comme la capacité d’absorber l’énergie rayonnante, et de l’émettre sous la forme d’une longueur d’onde différente.

Pour donner une harmonie à un sourire, l’esthétique gingivale est également incontournable. Celle-ci dépend, d’une part, de la santé gingivale, maintenue par une hygiène buccale optimale, et, d’autre part, par les contours gingivaux, modifiables par des traitements parodontaux. En effet, la ligne gingivale doit être harmonieuse. Pour cela, elle doit suivre le contour de la lèvre supérieure et dessiner un V peu marqué. Dans certains cas, la chirurgie plastique parodontale peut être envisagée pour optimiser les contours gingivaux avant tout traitement prothétique.

L’harmonie globale dépend de l’intégration de tous ces paramètres avec le sourire du patient, la forme de son visage, son âge et son caractère.

Cependant, même un travail esthétiquement correct peut ne pas plaire, car un patient le juge d’après ses propres expériences. Pour personnaliser un sourire, des critères subjectifs sont donc à prendre en considération comme les variations de la forme de dents, la position et l’inclinaison des dents.

La dentisterie moderne fait face aujourd’hui à une population de plus en plus âgée, forte en demandes esthétiques, et qui conserve ses dents plus longtemps. De plus, la multiplication des mouvements des populations liée à la mondialisation place le praticien devant de nombreux patients venant de continents et de culture différents.

L’approfondissement des critères esthétiques et la diversité des canons de beauté rendent ce traitement fort complexe.

   Franck Amoyel   
                                                                              

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