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Ce mois de décembre parisien s’étire du bitume humide jusqu’au ciel gris vert en cette fin d’année 2002 où tous les changements sont possibles.
Le nouveau directeur de la grande entreprise où je travaille annonce cette semaine son nouveau plan d’action. La morosité est d’actualité dans notre bureau et les journaux baillent sur des nouvelles alarmistes qui font frémir.
Dans cette atmosphère moite et triste, je m’ouvre à la lumière féerique d’un ailleurs poétique où il fait bon vivre. Je suis lucide, car il ne sert à rien de s’inquiéter puisqu’il faut vivre le présent, et que dans le présent il n’y a jamais de douleur. Et si ce présent nous ouvrait sur une dimension plus constructive et plus sereine, serais-je mieux armée face à un avenir incertain ? C’est dans le présent et la rigueur du froid hivernal que je médite en marchant dans les rues de la grande cité.
La marche est une forme de méditation qui nous projette directement dans les lois de la rue. Le rythme de mes pas et le balancement de mes bras provoquent un état de bien-être salutaire à l’évacuation du stress. J’enchaîne mes idées sur le tempo de la musicalité de mes pensées, cela me permet d’entrer plus facilement en contact avec le centre de moi-même, en une sorte de transe.
Je choisis une pensée positive qui servira de trépied à ma réflexion. Mais si, par un malheureux hasard, mon esprit se trouve encombré par la négativité de mon état intérieur, j’en profite pour :
- d’abord en prendre conscience,
- puis la laisser filer si c’est possible,
- et enfin utiliser le « tuyau » qu’a laissé son passage afin d’y introduire une pensée forte, comme une pensée d’amour.
Par exemple, je suis soucieuse de l’avenir ou bien de la tournure que vont prendre les événements sociaux : je capte tout de suite l’importance de mon anxiété, puis je l’évacue en secouant les bras comme pour l’oublier, toujours au rythme de ma marche, ensuite je lève les épaules en pensant :
- Tout ceci n’a vraiment pas d’importance...
Puis je garde la force et la vivacité de ce tracas pour installer dans ma tête autre chose, par exemple des idées plus agréables :
- Ce serait vraiment merveilleux si de bonnes nouvelles me tombaient du ciel !
Le chemin de la vraie vie, le sentier du bonheur se trouvent là, au croisement des carrefours, dans les enclaves du quotidien et dans l’atmosphère sulfureuse de la rue.
Je marche : un, deux, trois, quatre - je bloque ma respiration, une pensée traverse l’esprit...
-A quoi bon !
Un, deux, trois, quatre - je dissous le pouvoir triste de cette idée sournoise, je bloque ma respiration tout en gardant la force de cette pensée, puis j’affirme :
- Quel bonheur de vivre en marchant !
Alors, un fourmillement me parcourt la colonne vertébrale, je sais désormais que je suis en accord avec le lieu qui devient ainsi une sorte de passage. Par cette promenade rythmée, j’ai rechargé mon esprit de ce que m’a envoyé « le lieu », créant ainsi une porte d’accès vers l’invisible. Cette pensée rythmée a créé une sorte de connivence amicale avec les êtres invisibles de l’endroit où s’est déroulée la transaction.
En marchant consciemment, je construis un tremplin vers un seuil empli de pouvoir et d’amour. Si je continue ma retraite méditative avec de la négativité dans la tête, je risque de capter l’équivalent, de l’autre côté du miroir. Il est vrai que l’on entend souvent les gens dire :
- Je n’ai jamais de chance !
On reçoit ce que l’on pense : mieux vaut donc rester vigilant quant à la teneur de nos idées. Si cette pensée négative revient souvent avec force, faites semblant, faites comme si elle ne vous touchait pas. Elle est là ? Tans pis, acceptez-la et prenez-la comme un avertisseur d’un état dépressif qui vous habite par moments.
Il est possible de travailler de différentes manières avec l’imagination créatrice. J’écris par exemple un scénario crédible de mon avenir proche : je désire trouver des idées qui feront la base d’un livre ou bien trouver un matériau onirique sur lequel je pourrais travailler la nuit prochaine au cours de mes rêves.
Sur la rue Vaugirard, mes talons claquent, mes idées s’enchaînent et l’inspiration m’habille d’un sourire fulgurant. Et soudain, ça y est, je sens et je capte l’invisible. Par le battement, j’ai trouvé une sorte de passage où le bonheur est bien là, dans le présent. Des idées créatives envahissent alors mon esprit, je ne suis plus mes soucis, je ne suis pas les événements, car je suis bien plus que cela, bien plus qu’un être de chair et de sang : avant tout, je suis un être de lumière, comme d’ailleurs tous ceux que je croise dans cette rue triste, avec une seule différence, moi je le sais !
Quand la transaction avec l’invisible est effectuée, je ne suis plus la même. Le corps devient une porte et en ouvrant mon esprit à l’immensité du lieu, je m’enrichis de ce savoir et il ne me reste plus qu’à appliquer ce que je reçois.
Si ma demande est « je désire trouver des idées pour un livre », je peux recevoir :
- Continue ta marche, car ce n’est pas encore l’heure !
Alors je change d’endroit pour tester d’autres passages. Mais si je reçois :
- Écris donc ce que tu es en train de vivre !
Alors là, je marque au fer rouge, dans mon esprit, l’endroit bénéfique où j’ai puisé cette force. Dorénavant, je sais où se trouve le passage qui me renseignera au mieux sur ce que j’ai à faire et qui ainsi, d’une certaine manière, aiguisera ma curiosité d’écrivain.
L’autre jour, rue Montmartre, je marchais d’un pas cadencé, un peu pour oublier le froid rigoureux de l’hiver qui venait de s’abattre sur la ville. Je respire sur un rythme calculé et au moment de l’apnée, je me connecte à l’invisible en demandant :
- Je voudrais recevoir un message ! J’ai alors reçu ceci :
- Ce n’est pas le moment, repose-toi et le moment venu, tu seras avertie.
À ce moment-là, il convient d’analyser ce qu’on ressent : est-ce que je me sens bien, ai-je confiance ? Si la réponse se fait sentir dans le corps comme une impression agréable, je la prends et la fige dans la mémoire du lieu, car ainsi je peux la retrouver à volonté aux moments opportuns. D’ailleurs, il n’est pas nécessaire de retourner sur le lieu pour obtenir d’autres réponses. Il suffit de se pencher sur cet événement, tout simplement en se projetant mentalement à l’endroit de la transaction et l’on peut ainsi recevoir une nouvelle réponse.
Il y a bien là, une intelligence supérieure qui nous guide et nous parle en nous offrant diverses possibilités d’évolution spirituelle ou autre. Certains l’appellent « la fécondité », « le temps des rêves » ou bien « la nation des images » : peu importe le nom qu’elle porte, car l’essentiel est de lui faire confiance.
Recevoir des éclaircissements sur sa vie est souvent nécessaire, parce que lorsque l’on vit sur le plan terrestre, il faut sans cesse être vigilant tout en restant serein et il n’y a jamais d’inconvénient à écouter les bons conseils de « la Source ». Pour être plus précis, il faut s’observer quand on reçoit ses conseils, c’est-à-dire relever dans quel état physique on se trouve : par exemple, noter des fourmillements dans les mains ou dans la colonne vertébrale, observer l’état psychique, de bien-être, etc. Il suffit alors de les retrouver pour reconnaître le contact ou la voix de la Source.
Vous vous demandez peut-être de quoi je veux parler et ce qu’est cette Source à laquelle je me réfère souvent. C’est une manière comme une autre de dénommer la source de toute vie : la mienne, la vôtre et tout ce qui est. Certains la nomment Dieu. D’autres s’y réfèrent comme à notre être profond, notre âme qui plongerait elle- même ses racines dans le grand Tout créateur. On pourrait dire que notre être profond est la source à laquelle nous nous abreuvons, d’où nous viennent enseignements et instructions, intuitions et créativité, cette petite voix qui nous suggère la marche à suivre dans les périodes de doute. Mais notre petite source est elle-même alimentée par une autre, de beaucoup plus importante : la Source de toute vie, le divin.
S’exprime-t-elle par un son, une voix, des signes, des impressions, un livre que vous ouvrez à la bonne page ? C’est à vous de le repérer. D’ailleurs, vous pouvez aussi, si vous le désirez, instituer une connivence entre vous deux. En disant, par exemple :
- Si je ressens des fourmillements dans l’index de la main droite, c’est que je dois suivre ce conseil que m’envoie la Source...
ou bien :
- Si j’entends un certain timbre de voix dans mon oreille gauche
(ou un son, ou un sifflement...), c’est que c’est le moment d’agir.
Cela peut aussi tout simplement signifier recevoir un flash, comme une voyance fulgurante qui vous serait adressée sous formes d’images colorées.
Tenez compte surtout du conseil qui suit, très important : c’est à vous d’établir les règles du contact : il n’y a nulle part de vérité ou de secret cachés, tout est disponible pour tout le monde, en tout lieu et à toute heure.
En effet, j’ai constaté que la fécondité ou l’inspiration ne se trouvent pas dans un lieu précis ou dans un temps donné : on a le libre arbitre de choisir le lieu dans lequel la connexion nous sera facilitée. Par exemple, on peut décider d’une forêt et, tout en flânant, on se laissera choisir par un arbre. Les arbres peuvent être des témoins : je les ressens comme un passage vers l’invisible. Comment faire alors ? Il suffit de se mettre à l’écoute de son intuition, de sentir et de désigner soi-même un arbre qui devient alors le lien avec la « fécondité » ou la « Source ». Tout ceci n’est qu’un protocole d’accord dont vous avez décidé à l’avance. Il ne faut pas oublier que c’est à vous de le créer, car vous êtes le maître de votre vie.
Pour vous donner un exemple, vous pouvez choisir un chêne, car cet arbre dégage de la sagesse et de la force. Il peut vous aider dans tous vos problèmes. Confiez-lui vos secrets et il transmettra vos désirs directement là où ils auront toutes les chances de se réaliser.
Pour ce qui est des promenades citadines, un monument peut devenir un témoin de votre demande, ou une rue qui devient alors une ligne de chance. J’ai remarqué également qu’un croisement de plusieurs avenues nous propulsait vers une réserve de créativité et nous offrait un savoir riche d’informations.
N’ayez peur de rien, ce que vous demandez, vous le recevrez. Souvent j’entends dire qu’il ne faut demander qu’une seule chose à la fois, avec force et conviction, être précis dans ses demandes et concis dans ses choix. Quel programme ! Je vous répondrai : c’est si facile qu’il faut tout simplement le vouloir, ne pas avoir peur. Or souvent, les gens ne savent pas vraiment ce qu’ils veulent. Moi je le sais : ce que je veux, c’est écrire et parvenir à vivre de mes livres. J’ai cette idée en tête, elle est ancrée là, dans mon cerveau, c’est mon leitmotiv, mon objectif.
Souvent les gens demandent de l’argent et ils ont raison à condition d’être précis et de cibler le pourquoi de ce gain d’argent. Par exemple, à quoi servira-t-il ? pour le mieux-être, l’habitation, des voyages, des cadeaux ? Je vous conseille d’acheter un cahier et de noter tous vos besoins. Ainsi, lors de vos marches quotidiennes, vous pourrez évaluer vos véritables besoins et demander en fonction de ce que vous avez noté.
Comme la marche s’effectue sur un certain rythme, vos pensées seront aussi cadencées de même manière et les idées créatrices jailliront plus facilement. Comme la marche facilite l’entrée en rythme alpha de votre cerveau, il vous sera facile d’entrer en état de transe et de contacter ainsi votre subconscient, ce maître de la vie intérieure.
Pour en revenir à la promenade en campagne : lorsque vous vous retrouvez sur un sentier couvert de feuilles, observez l’arbre qui vous attire le plus, puis saluez-le. Demandez-lui de transférer vos désirs vers la « Source » ou bien vers la lumière du lieu.
Cette balade romantique vous permettra aussi de dénicher les passages subtils vers l’invisible et de recevoir l’écho du ciel et de ses entités positives. Quand il vous semblera que vous êtes en contact avec la fécondité, repérez toujours les sensations physiques du moment, puis écoutez les conseils. Peut-être entendrez-vous les appels éclairés des bonnes fées de mère nature !
Sachez surtout rester lucide et humble, car il ne faut pas oublier que vous êtes avant tout un enfant de la « Source ». Votre accomplissement personnel ne vous appartient pas vraiment, alors sachez accomplir essentiellement ce pourquoi vous êtes fait. Si c’est écrire des livres, chanter, danser ou sculpter, faites-le lui comprendre en lui soufflant vos désirs et elle accomplira sa mission humaine à travers vous.
Devenez donc celui qui reçoit l’écho de la Source en devenant l’intermédiaire de ses dons et de sa créativité.
Ce protocole d’accord clairement établi, les coïncidences magiques se multiplieront dans votre vie et vous recevrez les messages nécessaires à votre épanouissement personnel. Si la Source estime alors qu’un gain d’argent vous fera avancer dans vos démarches, elle vous le donnera pour faciliter votre ascension vers le bien-être.
Il ne faut pas avoir peur de vivre les choses en grand, car même si vous n’êtes qu’une petite pierre dans l’immense édifice humain, autant savoir que vous en faites partie et que votre individualité n’est qu’une forme d’illusion.
Vous êtes le « tout », vous êtes la Source. Sachez-le, et muni de ces informations, demandez dans la nation des images et avec l’immensité de l’univers. Peu importe où vous êtes, vous êtes connecté tout de suite, car n’oubliez pas que votre corps est le premier palier de rencontre avec cette force généreuse. Il sert de passage : « le corps est le temple de l’âme », a dit un sage.
Le rythme de la marche, la respiration consciente, le jeu des reflets de la lumière sur le bitume ou à travers les branches d’arbres, sont des moyens efficaces d’entrée en contact avec cette « Source ». Sachez faire parler votre corps pour recevoir les messages et analysez les sensations que vous pouvez recevoir, par exemple fourmillements dans les mains ou sous les pieds, picotements le long de la colonne vertébrale et, dès le contact établi, établissez un protocole d’accord. Puis vous comprendrez, au fur et à mesure de votre démarche, les mots que l’on vous transmettra.
En résumé :
- Avant tout savoir que la « Source » existe.
- La contacter et en prendre conscience au quotidien.
- Établir une alliance par un protocole qui passe souvent par le corps.
- Rythmer le tout par une marche ou la respiration et surtout par la lumière ambiante.
- Ne jamais renoncer.
- Voir grand.
- Savoir attendre.
- Et recevoir, accepter et reconnaître les coïncidences magiques qui vous sont offertes.
Catherine Dalançon
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