Exposition peinture / Les heures avant la nuit

1ère exposition personnelle de/ first solo show of sandrine rondard



1ère exposition personnelle de/ first solo show of sandrine rondard

 

Avec le soutien du  logo cnap.png  Centre national des arts plastiques (aide à la première exposition)
Du 15 octobre au 26 novembre 2016


Les peintures de Sandrine Rondard résultent d’un protocole où l‘observation, la mise en scène et la traduction plastique de l’image sont mises en œuvre. D’abord, il y a la promenade. Moment propice à la rencontre, avec un paysage, une matière naturelle, une couleur, une lumière. Tous ces éléments constituent les différents enjeux de son travail pictural. « Je préfère la lumière tombante, entre chien et loup. » Ce moment hors du temps, moment limite, entre la fin du jour et le début de la nuit. Armée de son téléphone, l’artiste photographie le paysage plongé dans un état flottant où les définitions s’évaporent. Des dizaines et des dizaines d’images sont prises d’une manière spontanée, mouvante, pour ne jamais fixer cet espace instable et fragile. La méthode, volontairement sauvage et incontrôlée, engendre l’erreur, l’accident, le flou et l’insaisissable. Des failles que Sandrine Rondard fouille dans la matière, le dialogue des couleurs et les trouées lumineuses. Du rose, du gris, du vert.

Avec un sourire malicieux, l’artiste dit concevoir ses images à la manière d’un chef opérateur. Elle met en place un décor, pose un cadre, dirige ses acteurs, choisit une lumière, crée une ambiance, met en mouvement une scène. Le cinéma et l’histoire de la peinture sont les moteurs de son imaginaire. De Francis Bacon à Michelangelo Antonioni, en passant par Chardin, Ozu, Doig ou encore Lynch, tout est prétexte au travail des mouvements de l’image. Lorsque le décor est saisi, l’artiste fait intervenir des figurants, de jeunes personnages, le plus souvent des enfants. Ces derniers, du fait de leurs gestes impulsifs, incontrôlés, voire bestiaux, injectent davantage de mouvement et davantage de liberté. Les photographies sont ensuite transposées à l’huile sur la toile. Les images sont travaillées plan par plan. L’artiste crée ainsi des espaces où peuvent se dissimuler l’étrange, le mystère et tout ce qui se cache dans la matière de la peinture. Entre chien et loup. Cet instant entre est peuplé de paradoxes qu’elle explore sans remâche. Alors, le paysage est à la fois un refuge et un lieu angoissant, voire aliénant. Toutes les ambivalences sont permises : la réalité et la fiction, l’abstraction et la figuration, l’innocence et la cruauté, le raffinement et la brutalité, la lumière et l’obscurité, la vie et la mort.

Les œuvres nous plongent dans ce que Sigmund Freud a nommé l’inquiétante étrangeté (Das Unheimliche). Dans cet espace extrêmement dense, Sandrine Rondard marche le long d’une frontière nourrie d’ambiguïtés. L’inquiétante étrangeté constitue le fil conducteur de son imaginaire où chaque œuvre peut être envisagée comme l’extrait d’un scénario, une amorce narrative, un conte cinématographique et pictural à l’intérieur duquel s’entremêlent le ravissement et le malaise.

Julie Crenn



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