Expo : SERVANE MARY ‘‘BABYLISS’’


Exposition du 8 au 24 septembre et du 18 octobre au 5 novembre 2016

‘‘Babyliss’’, la deuxième exposition personnelle de Servane Mary à la galerie Triple V, sera l’occasion pour l’artiste de présenter un ensemble de pièces nouvelles : des photographies de femmes conduisant des motos, imprimées sur du métal puis mises en volume – ou mises en plis, d’où le titre.
Servane Mary, Untitled (Red Dress), 2013 Impression sur Mylar
114 x 84 cm

 

‘‘Babyliss’’, la deuxième exposition personnelle de Servane Mary à la galerie Triple V, sera l’occasion pour l’artiste de présenter un ensemble de pièces nouvelles : des photographies de femmes conduisant des motos, imprimées sur du métal puis mises en volume – ou mises en plis, d’où le titre.

Les structures ondulantes en acier ou en cuivre qui servent de support aux photos, par ce passage aux trois dimensions, suggèrent un « dos » de l’image, et la possibilité d’accéder à son envers ou à sa profondeur.

Ces nouvelles œuvres s’inscrivent dans la continuité des travaux récents de Servane Mary, dans lesquels l’artiste, en transférant des photos trouvées (principalement des portraits de femmes des années 1940 à 1970) sur des supports inattendus ou avec des techniques d’impression inhabituelles, éprouvait la signification originelle de cette imagerie – et notre propre réception de ces images aujourd’hui.

Servane Mary est née en 1971. Elle vit et travaille à Brooklyn, New York. Une publication accompagnera l’exposition en septembre 2016 .

CONVERSATION AVEC SERVANE MARY
Parlez nous du titre de l’exposition « Babyliss » qui renvoie à une imagerie de la femme et de la consommation. Est-ce une nouvelle référence à vos inspirations pop ?
Le titre se réfère au nom donné au fer à friser qui s’est popularisé dans les années 60 et que les femmes utilisaient pour boucler leurs cheveux. C’est une référence aux reliefs en forme de vague des pièces qui vont être présentées dans l’exposition de septembre à la galerie Triple V. J’ai empreinté le titre à Olivier Mosset qui, voyant les pièces à l’atelier à New-York, m’a indiqué avoir fait une toile de forme similaire (les courbes étaient dans le sens horizontal contrairement au miennes qui sont verticales) et que Sylvie Fleury avait nommée Babyliss.
Quelles œuvres allez-vous exposer pour « Babyliss » ?

Des pièces en métal: cuivre, acier peint de façon similaire à une carrosserie de voiture, aluminium. Les plaques ont été imprimées inkjet à plat et ont été ensuite envoyées dans un atelier de métal pour y être courbées. Elles sont imprimées avec des images récupérées des années 50 de femmes motocyclistes.

Vous avez longtemps travaillé avec des supports légers : soie, mylar... Comment envisagez- vous le déplacement vers des supports rigides comme ceux présentés pour « Babyliss » : cuivre, métal ? Y-a-t-il un lien entre le support et le sujet ?
Il s’opère toujours un rapport entre le choix de l’image et le matériau sur lequel je la transfère. Précédemment l’utilisation de la soie, des couvertures de survie ou encore du verre sur lesquelles les images de femmes, travaillant dans des usines d’armement lors de la Seconde Guerre Mondiale, d’activistes ou encore de « cowgirls » sont transférées, reflète une force et une fragilité à la fois. La temporalité de la position de la femme quand un certain pouvoir lui est donné est une question que j’interroge souvent dans mon travail.
L’utilisation de matériaux plus solides me donne une plus grande satisfaction en terme de préservation et de durabilité et implique une relation plus forte à l’histoire collective et à la préservation de celle-ci.

Vous avez commencé en tant que peintre et vous travaillez aujourd’hui les techniques d’impression. Quelle continuité exprimez-vous entre la peinture et le médium pratiqué aujourd’hui ?
Mes premières peintures, au sortir de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs, étaient de larges formats à l’huile, peints d’après mes propres photos. J’ai ensuite abandonné l’usage de photos privées pour passer à l’usage de photos de presse. Je travaille toujours avec l’image, c’est seulement le médium qui a changé. Au départ, peindre était une extension naturelle de ce que j’avais appris à l’école. Cela m’a pris un certain temps de l’abandonner. Mais 6 mois après avoir déménagé à New-York, je me suis rendue compte que peindre n’avait plus de sens pour moi car je n’étais plus intéressée par le médium. Mon intérêt était porté sur l’image. J’ai donc commencé à travailler avec l’image imprimée et j’ai continué à mettre en place cette sorte d’archive sur laquelle je travaille encore aujourd’hui, dans un acte de « refiguration ».


Servane Mary travaille avec des images de presse appropriées représentant des femmes allant des années 40 jusqu’au années 70. Certaines d’entre elles font partie de ses héroïnes, certaines peuvent être vues comme des antihéroïnes, souvent incomprises, dont l’image publique a été faussée, ou qui sont des figures tragiques.

Cet acte de « refiguration », par lequel elle traite les photographies comme des entités physiques, explore les connexions entre la représentation, l’identité, l’histoire et la mémoire. Les photographies portent les traces du passage du temps, l’effacement et la détérioration, une surface analogue à l’esprit et au souvenir. Les photographies, par leurs matériaux et supports, suggèrent une réévaluation de leurs sujets, permettent l’inclusion du regardeur, et déstabilisent l’idée d’une position fixe vis-à-vis de notre place dans le monde.

GALERIE TRIPLE V
5, rue du Mail
75002 Paris
info@triple-v.fr
01.45.84.08.36
Ouvert du mardi au samedi de 11h à 19h

Sélection d’expositions
2016 Group show at 5 rue du Mail, Triple V, Paris
Inauguration at 5 rue du Mail, Triple V, Paris
2015 « American Cowgirls of the 40’s », Kayne Griffin Corcoran Gallery, Los Angeles « OMM », avec Olivier Mosset et Virginia Overton, 138 Eldridge Street, New York « Mary / Miller / Mosset / Overton », Triple V, Paris
2014 « Servane Mary / Olivier Mosset / Virginia Overton », A Palazzo gallery, Brescia.
« The Museum of Love and Devotion », organisé par Jason Metcalf, Fairview Museum of History and Art, Utah (USA)
« Scripted Space », Martos gallery, Los Angeles
« Another, Once Again, Many Time More », quatre parties par Walead Beshty et Kelley Walker; Carol Bove; Ryan Foerster; Bob Nickas et Virginia Overton, Martos Gallery summer location, East – Marion, New-York
« Shakti », Brand New Gallery, Milan
2013 « Things Are What They Seem », Triple V, Paris
FIAC, stand Triple V, Paris
« Piston Head », Venus Over Manhattan, Miami
« Car Show », 11 11 Lincoln Road, Venus Over Manhattan, Miami
« Arsenio », curator James Cope, « Shoot the Lobster », Luxembourg.
« Hymns For Mr.Suzuki », organisé par Karen Archey, Abrons Center, New York « Objekt Underscore Object », organisé par : James Cope, Artaida, New York
« No Place Like You », commissaire : Peter Scott, Shoot the Lobster , New York
« Rock Art & the X-ray Style », une proposition de Ryan Foerster, Brooklyn, New York « LAT. 41° 7‘ N. LONG. 72° 19‘W., commissaire: by Bob Nickas, East Marion, New York « Galaxie 500 », avec Jacob Kassay et Olivier Mosset, Swiss Institute, New York