Biennale d’art sacré actuel Sous le patronage de Arts, cultures et foi (Eglise de Lyon)



Thème :
Profond retournement
Onzième Biennale d’art sacré actuel (BASA 2017)

I - Une exposition d’œuvres à l’occasion de la biennale d’art sacré actuel
Historique
Organisée pour la 1ère fois en 1996 à la demande de nombreux artistes qui souffraient de l'absence de lieu d'exposition pour l'art à caractère spirituel souvent appelé « art sacré », autour d'un thème annuel :
1998 : « Espérance » ;
2000 : « Passage »
2002 : « Le présent »
2004 : « Ombre éclairée » 2006 : « L’homme debout » 2009 : « par le Fils »
2011 : « le Souffle » 2013 : « Fragiles ! » 2015 : « Demain »
Chaque artiste expose au moins trois œuvres : toiles, sculptures ou installations.

Art sacré actuel
Pour les organisateurs, l'art sacré actuel n'est pas nécessairement lié au culte. C’est un art profondément humain qui touche l’homme dans ses fondements et son accomplissement religieux. L’art visé est qualifié d’ « actuel » pour établir une distinction avec l’art dit « contemporain » dont nous pensons qu’il ne participe pas de la même démarche artistique.

Par « art sacré », les organisateurs entendent un art par lequel est délivrée une vision du monde dans une relation particulière à la transcendance, dans le respect d’une forme originale. Ainsi la vision n’occulte pas la forme et la forme n’arrête pas le regard sur elle-même. La forme accompagne la vision, résultat de la « nécessité intérieure » de l’artiste.

En même temps, le sacré n’est pas le fruit d’un calcul. Il survient. L’artiste réalise une œuvre sacrée dans sa capacité à se laisser regarder, transformer par ce qui le dépasse. La responsabilité du sacré de l’œuvre incombe aussi à celui qui lit, déchiffre, aime et voit se lever pour lui une œuvre qui révèle la vie qui est en lui.

L’art sacré actuel rend présent d’une manière ou d’une autre ce cheminement de l’artiste ouvert au cheminement de celui qui reçoit.

Peintures sur bois, toiles, sculptures, photographies ou installations sont ainsi montrées au public qui peut bénéficier d’une visite guidée dispensée par un médiateur.

Le meilleur moyen pour avoir une idée des travaux exposés jusqu’à ce jour est de se rendre sur le site de la biennale : confluences-polycarpe.org

Partenariats :
La Biennale est fortement soutenue par l’Eglise Catholique à Lyon (avec l’appui du service d’Eglise Arts, cultures et foi).

Par ailleurs, nous allons dans le sens d’un partenariat avec la Ville de Lyon, notamment auprès des instances culturelles qui lui sont liées : Biennale d’Art Contemporain et collectivités locales. Nous comptons aussi sur le soutien des municipalités des villes environnantes.

Nous sommes assurés du soutien de la Mapra (Maison des arts plastiques Rhône-Alpes) et de la Fondation Renaud.
Sans oublier, bien sûr, de nombreux médias comme le Progrès, Témoignage Chrétien, La Vie, Réforme, l’Essor, la Croix, Familles Chrétiennes, France 3, Lyon Hebdo, Radios Chrétiennes en France, RCF-Lyon, TLM,... et autres instances d’information du Rhône et au-delà.

II – Onzième biennale d’art sacré actuel

L’association Confluences-Polycarpe, avec le partenariat du service d’Eglise Arts, cultures et foi (ACF) du diocèse de Lyon, organise la onzième Biennale d’Art Sacré Actuel (BASA) qui aura lieu de fin septembre à fin décembre 2017.

III – Thème :
Profond retournement
Associer « profond » à « retournement » sous-entend qu’il existe un ou des retournements qui ne sont pas profonds. Un discernement commence.

A quel retournement sommes-nous appelés ?
Se retourner – retourner vers

Repérons tout d’abord les différents usages de ce mouvement. Se retourner sans arrêt sur un passé douloureux, se retourner pour apprendre de ceux qui ont vécu avant nous. On a tous dans le corps le geste de se retourner. Un bruit dans notre dos, nous nous retournons pour l’associer à une image et calmer notre peur de l’inconnu. Ensuite, « retourner », plus qu’un geste, nous oriente vers un lieu. Nous retournons au chalet de notre enfance. Quand on est chrétien, on aspire à retourner au Père. Retourner prend alors le sens de revenir après s’être écarté pour toutes les raisons de la vie.

Retourné !
« Retournement » fait partie de ces mots qui disent aussi bien le visible que l’invisible. Ainsi, l’expression « j’en suis tout retourné ! » exprime un déplacement intérieur suite à un évènement plus ou moins identifié ; mais nous ne sommes pas dans nos entrailles pour voir. Nous consentons à ne pas voir ce que pourtant nous sentons. Nous sommes d’autant plus bouleversés qu’un phénomène a littéralement « lieu » dont nous ne ressentons peut-être que la déflagration.

Conversion
Le mot « conversion » est parfois traduit par « retournement », en traduction du grec metanoia. Passer d’une chose à l’autre, changer de vue. Transformer, changer quelque chose en soi et remarquer combien cela affecte tous les aspects de notre quotidien. Nous ne pouvons plus penser, agir, respirer comme avant.

Retournement peut donc faire référence à un moment précis de notre existence, marqué par un avant et un après. Pour autant, « retourner » ne s’inscrit-il pas aussi dans la durée ? Ainsi, après bien des années, « je relis » une tranche de vie et je peux sentir que mes actes et mes paroles se sont mis au service d’un long retournement. Cette vision serait peut-être plus respectueuse de l’être humain qui ne change pas du jour au lendemain. Et pourtant, je reste disponible à la rencontre impromptue qui retourne sec.

Retourner pour
De manière plus triviale, « retourner » renvoie également à l’action sur un objet. Ainsi, je retourne un objet que j’ai reçu, mais qui ne me satisfait pas. Je peux aussi retourner une crêpe ou une cassette audio.

Transformer la matière ne résume pas la démarche artistique. Le geste qui consiste à retourner un objet pour le détourner de son usage habituel peut devenir artistique. Le mot « art » perd alors toute sa superbe romantique pour signifier ce qui donne à voir qu’une chose est en réalité plus qu’elle est. L’art révèle ainsi la profonde visibilité de chaque chose. Ainsi Roue de bicyclette de Marcel Duchamp évacue un peu de la génialité de l’artiste pour en faire un serviteur de la visibilité.

« La Roue de Bicyclette est mon premier readymade, à tel point que ça ne s'appelait même pas un
readymade. Voir cette roue tourner était très apaisant, très réconfortant, c'était une ouverture sur
autre chose que la vie quotidienne. J'aimais l'idée d'avoir une roue de bicyclette dans mon atelier.
J'aimais la regarder comme j'aime regarder le mouvement d'un feu de cheminée. » Marcel
Duchamp

C’est un retour au geste de l’artiste, voir celui de l’artisan, qui ressurgit dans le regard porté sur
une œuvre. Elle donne à voir l’artiste en son corps regardant, gestuant, pour créer. Une certaine
humilité transparaît ici, lointaine parente de celle des artistes médiévaux, même si Duchamp n’a
pas connu leur anonymat.

Ainsi, pour reprendre notre idée de discernement, l’art, au lieu d’accaparer, reconduit le regard hors de l’art, mais le regard lesté d’une plus grande attention. Robert Filliou l’exprime très bien en disant : « L’art est ce qui rend la vie plus interessante que l’art “ je n’admire en rien la roue de Duchamp, et pourtant elle me donne à voir au-delà de la roue du vélo dont je me sers chaque jour.

Au-delà ou plus pleinement.
Dans ce cadre de pensée, j’associe « retournement » à « économie de moyen ». Simplement retourner pour voir différemment.

La sagesse taoïste est à cet égard éclairante :
S’accrocher à la connaissance exclusive d’une chose mais ignorer que celle-ci est identique aux autres choses, cela s’appelle le conte intitulé « Trois le matin ». Quel est ce conte ? Un éleveur de singes distribuait des glands aux singes en leur disant « je vous donnerai trois glands le matin et quatre le soir, qu’en pensez-vous ? Tous les singes se mirent en colère. Je vous en donnerai quatre le matin et trois le soir, qu’en pensez-vous ? Tous les singes furent enchantés. Il n’y avait en réalité rien de changé. Mais la première proposition avait provoqué la colère et la seconde la joie. L’éleveur avait su s’adapter à la nature des singes. (Extrait du Tao-Te-King de Lao Tseu)

Donner à voir ou sentir différemment : n’est-ce pas le principal leitmotiv qui anime l’artiste ?

Un chrétien vit déjà de cette dynamique. Un homme cloué sur une croix est plus qu’un homme cloué sur une croix. Il est le Verbe de Dieu fait chair qui a donné sa vie. Mort, il est ressuscité. Il reviendra. Les premiers chrétiens virent dans l’instrument du supplice le signe éloquent de la résurrection de Jésus-Christ, relèvement d’une humanité en Lui. Leur démarche croyante leur a permis de retourner le signe de mort en signe glorieux. Les générations suivantes ont cherché un équilibre entre ces deux réalités, chacune exprimant une part de la vérité chrétienne. En ce sens le symbole est le fruit d’un retournement.

Un retournement extérieur peut appeler un retournement intérieur et vice versa ; telle est aussi l’un des principaux ressorts de la démarche artistique et religieuse.
Profond

Le mot « profond » sert alors de lumière sur ce chemin de retournement. Je me surprends à constater toute la profondeur que ce mouvement dévoile. Je ressens un certain vertige alors que le sol se dérobe sous mes pieds. La profondeur m’appelle à lâcher la prétention de tout voir puisque tout est à explorer. J’apprends à traverser tous les masques de ma vie pour gagner le visage essentielle, profond.

« Quand la masse de l’eau n’est pas profonde, elle n’a pas la force de soutenir un grand bateau. Renverser une tasse d’eau dans un terre-plein et pressez en guise de bateau un brin d’herbe, celui- ci flottera. Mais essayez d’y faire flotter la tasse, elle collera au fond car l’eau est peu profonde et le vaisseau trop grand » Tshouang-Tseu.

Une profondeur à explorer mais aussi une profondeur sans laquelle je ne peux pas explorer.

Notre retournement

A quel retournement sommes-nous appelés ? Le retournement nous apparaît le plus souvent comme un phénomène individuel, très localisé dans le temps et l’espace. Peut-être pouvons-nous retourner ce point de vue pour apprécier les grands retournements collectifs qui ont fait l’histoire de l’humanité. Un exemple parmi d’autres : la pensée d’un créateur de l’univers, déjà présent dans la philosophie antique, a libéré les hommes de la tutelle des astres, leur permettant dorénavant d’observer et d’étudier leur mouvement sans une crainte de représailles. Ces retournements sont le fruit de mouvements collectifs diffus dans le temps et l’espace. Où sont aujourd’hui les lieux pour sentir et les mots pour dire ensemble le profond retournement qui se prépare ?

Enfin, il ne serait pas incongru d’évoquer des questions qui nous occupent aujourd’hui, nous, hommes et femmes du XXIe siècle, comme l’écologie. Des spécialistes expriment la nécessité d’un changement de « paradigme », expression qui dissimule tant bien que mal une inquiétude, non une résignation. Ils en appellent à la responsabilité des dirigeants mais également de chacun. Si nous souhaitons vivre un profond retournement, nous avons en effet tout intérêt à soigner l’espace qui le permet.

IV - LES CONDITIONS.
1 - Priorité sera donnée aux nouvelles candidatures.
2 - Tous les artistes souhaitant exposer doivent envoyer, avant le 30 septembre 2016, un ensemble d’éléments témoignant de leurs œuvres.

Chaque candidature doit donc comprendre :
- un CV d’artiste
- des photos montrant le travail de l’artiste
- des coupures de presse à propos des expositions collectives et personnelles
- un texte expliquant comment l’artiste entend traiter le thème : « Profond retournement »
Dossier à envoyer à l’adresse suivante :
Michel Durand
18 rue Paul Cazeneuve 69008 LYON

3 - Suite à cet envoi, les artistes seront sélectionnés par la Commission de la biennale à l’automne 2016. La Commission est composée d’enseignants, de plasticiens, de galeristes, de critiques d’art, de théologiens, de bénévoles et de professionnels.
4 - La somme à payer par chaque artiste exposant correspond à une cotisation de soutien à l’association ; elle est fixée à 80 euros.
5 - Le nombre d’exposants sera déterminé par la Commission en fonction de l'espace disponible et de la taille des œuvres retenues.
6 - Le nombre d’œuvres exposées, ou les m2 pour chaque artiste, seront définis sur la base d’une moyenne de 4m de surface exposable, arrêté au cas par cas par la commission de la BASA en dialogue avec l’artiste. Il faut au moins trois œuvres.
7 - L’artiste assure l’acheminement (aller et retour) de ses œuvres.
8 - Quatre mois avant l’exposition, l’artiste retenu s’engage à envoyer un dossier le concernant et présentant, pour cette biennale, son travail artistique, ainsi que la photographie (libre de tout droit) d’une de ses œuvres à exposer, afin de pouvoir rédiger et éditer les documents qui serviront à la promotion de l’événement.
9 - Confluences-polycarpe s’engage à ce que l’exposition dure trois mois.
10 - La place des œuvres dans les lieux de l’exposition est déterminée par la Commission de la BASA.

11 - L’Association se charge, avec l’aide des artistes, de l’accrochage des œuvres une fois arrivées sur place et de la disposition des sculptures dans l’espace. Toutes les œuvres doivent être entièrement équipées.
12- L’assurance, s’il le désire, doit être prise en charge par l’artiste pour toutes ses œuvres, transport inclus. Dans tous les cas, l’artiste signera une décharge auprès de Confluences-polycarpe.
13- L’Association s’engage à faire la promotion de l’événement (presse-affiches-tracts...). Elle publie un catalogue. Deux exemplaires sont remis aux exposants.
14- Confluences-polycarpe s’engage, avec la collaboration des artistes, à organiser, avant et pendant l’exposition, une série de débats et de conférences sur le contenu et les enjeux de l’exposition.
15- La commission a toute liberté de choix et décide souverainement.

V – Les œuvres attendues
1 - Œuvres émanant d'artistes vivants : peintres, sculpteurs, photographes, plasticiens, musiciens, scénographe, vidéastes, etc.
2 - Objets servant de manière explicite le cheminement spirituel de l’Homme ou objet liturgique, pouvant aller jusqu'au projet d'architecture.
3 - Œuvres originales, créatives témoignant d'une vision singulière pouvant être restituée par l'emploi de techniques nouvelles.

VI – Présentation rapide de Confluences-polycarpe dans son insertion ecclésiale
Un des rôles de Confluences-polycarpe, en lien avec Arts, cultures et foi du diocèse de Lyon, est de favoriser l’accès à un art délibérément ouvert à la dimension spirituelle de la personne humaine.
Les organisateurs mettent un point d’orgue à assurer une insertion ecclésiale de l’association Confluences-polycarpe. La Biennale est ainsi réalisée sous la présidence de l’évêque de Lyon, pour lequel l’association et le service Arts, cultures et foi se donnent pour mission de livrer des informations d’évaluation et de discernement sur la culture contemporaine confrontée à la foi chrétienne.
Confluences-Polycarpe souhaite ouvrir des lieux de contemplation, de partage et de vie. Son nom même signe ce cahier des charges à la manière d’un haïku :
A la rencontre des fleuves Plusieurs fruits