Exposition Catherine Lopès-Curval

Du 30 Septembre au 31 Octobre
Galerie Detais Paris
 


Catherine Lopès-Curval / Services secrets 200 x 180 cm   / DR

 

Catherine Lopès-Curval est la figure majeure de la seconde génération de la Figuration Narrative. Sa peinture met en scène les mythes de la société occidentale : La politique, la rue, les affiches, l’onirisme cinématographique, la sophistication codée du tango. Des livres aussi : Lewis Caroll, Kafka, étranges, violents, actuels.

Le monde entier glisse dans ses images : Même les chômeurs, les peintres et la reine d’Angleterre. Cette accumulation de visages et de comportements peints sous l’aspect du collage s’inscrit dans  une poétique de la séquence et de l’impacte fulgurant du fragment. Son esthétique critique valorise l’anecdote : Des prothèses proposent des dents parfaites. Ah les sourires de nos présentateurs télé, pas un défaut ! En somme, l’artiste dépeint et peint  « le meilleur des mondes ». Le bonheur comme promesse, sur un terrain miné.

Comme Alice aux Pays des Merveilles ou comme Gulliver chez les Lilliputiens, le changement d’échelle comme procédé stylistique suggère des vertiges effrayants. Sauvés par l’humour et l’absurde de la situation, l’horreur ou la violence s’estompent dans une étrangeté burlesque mais parfois trouble (L’enfant, John, La marelle…) qui donne froid dans le dos. D’une toile à l’autre on retrouve les mêmes personnages. La répétition singularise ce monde apparemment disparate lequel, comme par magie nous semble  familier. On s’y habitue, on le reconnaît et on l’aime.

L’artiste fouille encore plus profondément le comportement de ses personnages comme pour mieux les cerner. Son œuvre intitulée « Service secrets » est à ce titre significative. Sur un échiquier de 200x 180 cm, elle peint ce qui révèle et non ce qui se donne à voir dans son ensemble. On ne voit pas le personnage entier mais les plis d’un costume qui tombe sur sa chaussure ciré. Ce détail, suffit pour que l’on sache qu’il est en tenue de parade, ou bien, la semelle levé, qu’il est pressé. Une main qui arrange une cravate suffit à nouveau pour que le spectateur dans son imagination voie la mimique raidie d’un orateur embarrassé…

Le langage des attitudes trahit toute une psychologie qui échappe à ses protagonistes et qui s’avèrent être dans cette toile, celle des hommes politiques. L’image apparaît comme en musique quand l’accent se déplace vers l’inattendu.  Le détail marque ici le contretemps qui trahit l’intime.

Mais la peinture transcende le sujet. Une peinture n’est pas une photographie. Ses plages de couleur quasi monochromes annoncent l’atmosphère. La couche picturale représente le voile protecteur du mystère : « Car le beau » écrit Walter Benjamin «  n’est ni le voile, ni l’objet voilé, mais l’objet avec son voile. »

Cette œuvre forte, importante et belle tient la dragée haute à la peinture française contemporaine.

 
 

Ileana Cornea Saint Hyppolite du Fort 2015

 

 

Galerie Detais
10 rue Notre-Dame de Lorette 75009 Paris
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