Sauver notre production nationale de fruits et légumes

Primaires Les Républicains :
Des promesses alléchantes mais encore un effort pour aller à l'essentiel

 
 

Paris, le 17 novembre 2016 - A l'occasion de la campagne des primaires « Les Républicains » en vue de l'élection présidentielle, le Collectif Sauvons les fruits et légumes de France analyse les pré-programmes agricoles de chacun des candidats. Et attend des actes.
 
Stop aux normes : leitmotiv de tous candidats
Sur les sept candidats en lice à la primaire, cinq ont publié jusqu'à maintenant des propositions ayant trait directement au monde agricole. Et sans surprise, ces propositions convergent dans un même sens, qui pourrait se résumer dans cette formule : « la fin du trop-plein de normes »
« La multiplication des textes et des contrôles, mais aussi des recours en justice qui frappent de nombreux projets d'investissement, pénalise toute notre économie », déclare ainsi Alain Juppé dans son programme. En ajoutant : « Sur le plan sanitaire et environnemental, il sera immédiatement mis fin à la sur-transposition des règles définies au niveau européen, qui produit des distorsions de concurrence incompatibles avec la logique européenne. Notre pays ne peut sans cesse s'imposer des contraintes plus sévères que ses voisins. Un audit sera par ailleurs engagé en vue de revenir sur l'ensemble des règles sur-transposées qui pénalisent les agriculteurs. » Même principe partagé par Nicolas Sarkozy (« pas de surtransposition des normes européennes »).
De son côté, François Fillon est le seul à aborder l'utilisation des produits phytosanitaires « Comment ne pas comprendre votre exaspération quand vous découvrez que des produits phytosanitaires interdits en France sont autorisés en Europe ? » Et de s'engager à « abroger par ordonnance toutes les normes ajoutées aux textes européens. »
Un regret : dans les différentes approches rien de très ambitieux sur la protection des cultures contre les ravageurs, un enjeu prioritaire de sécurité sanitaire pour tous les Français.
 
Le coût du travail : il faut aller plus loin
Sujet politiquement plus « correct », tous les candidats posent clairement l'enjeu du coût du travail qui impacte fortement les productions de fruits et légumes, encore faut-il être précis dans les mesures proposées ce qui est loin d'être les cas pour le moment. S'il faut revaloriser les prix, l'allègement des charges fiscales, sociales et réglementaires qui pèsent sur les exploitations est une priorité. Il en va de la compétitivité du secteur agricole affirment de façon unanime les candidats.
 
Répondre aux enjeux spécifiques de la filière française
Rappelons que notre balance commerciale en fruits et légumes est déficitaire (1,2 milliard d'euros) et se dégrade continuellement sauf pour les productions reconnues pour leur qualité à l'étranger (ex : pomme). La raison en est simple : nous ne produisons pas assez !
Avec des écarts raisonnables de compétitivité, la filière française peut déjà reprendre des couleurs mais uniquement aux conditions suivantes :
Ne pas entraver la recherche, l'innovation y compris dans la protection des cultures, l'innovation variétale, etc.
Reconnaître l'utilité de la protection phytosanitaire, sans impasses techniques et usages non pourvus.
Poursuivre l'amélioration des pratiques et la recherche de nouvelles substances y compris de synthèse.
Baser les décisions politiques selon des données étayées sur le plan scientifique et technique et non pas sur les élucubrations d'ONG payées par nos impôts.
Ne pas décourager les projets et les porteurs de projets en stoppant « l'agri-bashing ».
 
Quel avenir pour ces propositions ?
Ces anciens responsables politiques, aujourd'hui candidats, ont pour la majorité d'entre eux occupé des postes à haute responsabilité et pouvant influencer directement le travail des agriculteurs et des producteurs de fruits et légumes : Président de la République, Ministre de l'écologie, Ministre de l'agriculture, Premier Ministre... Le Collectif Sauvons les fruits et légumes de France constate que ce n'est pas pendant ces quelques années au pouvoir que la filière fruits et légumes « made in France » s'en est le mieux sortie. Bien au contraire ! Tous les candidats actuels en portent une lourde responsabilité, à travers le Grenelle de l'Environnement puis par le plan Ecophyto. Les producteurs prennent acte des bonnes intentions mais attendent de voir une véritable rupture de politique, avec entre-temps la campagne présidentielle et son lot de compromis puis de campagnes de pression médiatiques !
 
 
« La pérennisation d'une filière forte de production de fruits et légumes français est capitale pour notre économie. C'est aussi un enjeu sanitaire (lutte contre l'obésité, maladies cardiovasculaires), » observe le Collectif Sauvons les fruits et légumes de France. « Si le slogan "mangez 5 fruits et légumes par jour" est populaire, les études montrent que les Français ne traduisent pas encore cet adage en acte d'achat. Le facteur prix influence fortement ce comportement, preuve que les efforts de compétitivité et de développement de la filière ne sont pas des objectifs strictement corporatistes. »
 
 
Né en novembre 2007, le Collectif Sauvons les fruits et légumes de France constitue un mouvement de citoyens. Il vise à sortir les producteurs de l'impasse réglementaire dans laquelle ils se trouvent. Il rassemble des producteurs issu de l'agriculture biologique et raisonnée de la France entière, membres de toutes les filières et de toutes les sections professionnelles qui, confrontés aux mêmes problèmes, ont décidé de réunir leurs efforts pour sensibiliser l'opinion et les pouvoirs publics aux menaces qui pèsent sur la production hexagonale et aux moyens d'y remédier ; il ne se substitue pas plus qu'il ne concurrence l'organisation traditionnelle de la profession ; il n'a pour but que de la compléter avec le souci, partagé par tous, de l'efficacité. Toutes les cultures de fruits et légumes y sont représentées. Il obtient le soutien de scientifiques, de médecins, mais également de chefs cuisiniers, etc. Il est soutenu par des élus (maires, conseillers généraux et régionaux, députés et sénateurs).