Crise agricole : les producteurs bio organisés appellent un changement de système agro-alimentaire

 

 

 

Depuis plusieurs jours maintenant, les éleveurs manifestent pour la survie de leurs exploitations pris en tenaille entre des charges importantes de production et des prix en dessous des coûts de production. Les producteurs de la FNAB se sentent solidaires des éleveurs en difficulté mais appellent un changement profond de système agro- alimentaire pour un nouveau projet de société.

Pour une rénovation profonde du projet agricole national
Il faut choisir entre une vocation exportatrice et productiviste de matières premières, toujours en retard d’une « compétitivité » avec des pays moins disant économiquement, socialement et environnementalement et un projet alimentaire pour les territoires, basé sur des produits accessibles et de qualité.

Les aides publiques doivent soutenir la réorientation des exploitations et des filières vers cet objectif de souveraineté alimentaire nationale. L’enjeu de l’évolution des systèmes de production est ici décisif pour que les éleveurs trouvent une nouvelle autonomie en diminuant leur dépendance aux intrants (achat soja, engrais) et à des systèmes économiques intégrés.

Pour des filières agro-alimentaires équitables et solidaires
L’émergence des filières bio en France s’est faite directement par les acteurs, producteurs, transformateurs et consommateurs qui ont inventé ou systématisé de nouveaux systèmes de commercialisation et de distribution. Cette structuration originale doit se poursuivre pour la pérennité de toutes les filières bio.

Il est urgent d’innover et d’expérimenter, dans des projets alimentaires territoriaux, entre les producteurs, les autres acteurs économiques, les élus, les consom’acteurs pour un partage équitable de la valeur ajoutée. Cette « nouvelle économie » agro-alimentaire suppose ainsi de nouveaux rapports sociaux entre les acteurs, y compris la grande distribution qui peut, parfois, contractualiser sur ces bases en soutenant les filières d’élevage (viande, lait...). Elle permet déjà à des fermes moyennes de bien vivre de leurs productions.

Les solutions existent. Elles méritent d’être examinées dans un débat national qui aille au-delà des seuls acteurs agricoles. Que voulons-nous pour l’alimentation et les territoires ruraux dans notre pays ? Un débat qui devra être au cœur des futures élections régionales.

Plus d’infos sur : www.fnab.org