Santé : quand le côlon va, tout va

Les progrès réalisés dans la connaissance du microbiote et de l’intestin depuis le début des années 2010 marquent le point de départ d’une relecture de la survenue, l’entretien, l’aggravation et probablement bientôt le traitement de beaucoup voire la plupart des pathologies et troubles digestifs mais également des maladies dites de civilisation – allergiques, cardiovasculaires, infectieuses, métaboliques, neuro-dégénératives... – qui explosent actuellement partout dans le monde. Ces études réalisées sur l’animal par de nombreuses équipes nationales et internationales, en voie d’extrapolation et de confirmation chez l’homme, sont en passe de constituer une révolution médicale que vous devez absolument comprendre, car beaucoup d’entre vous en sont déjà les protagonistes et en seront probablement les bénéficiaires très prochainement. Les résultats de ces travaux expérimentaux sont en effet si surprenants qu’ils risquent, si les promesses entrevues sont toutes tenues, de bouleverser la vie des patients.
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Les progrès réalisés dans la connaissance du microbiote et de l’intestin depuis le début des années 2010 marquent le point de départ d’une relecture de la survenue, l’entretien, l’aggravation et probablement bientôt le traitement de beaucoup voire la plupart des pathologies et troubles digestifs mais également des maladies dites de civilisation – allergiques, cardiovasculaires, infectieuses, métaboliques, neuro-dégénératives... – qui explosent actuellement partout dans le monde. Ces études réalisées sur l’animal par de nombreuses équipes nationales et internationales, en voie d’extrapolation et de confirmation chez l’homme, sont en passe de constituer une révolution médicale que vous devez absolument comprendre, car beaucoup d’entre vous en sont déjà les protagonistes et en seront probablement les bénéficiaires très prochainement. Les résultats de ces travaux expérimentaux sont en effet si surprenants qu’ils risquent, si les promesses entrevues sont toutes tenues, de bouleverser la vie des patients.

L’intestin et les milliards de bactéries qu’il héberge constituent l’un des piliers, voire LE pivot central de notre santé, nous en sommes à présent quasi persuadés. Voyons brièvement la physiologie de ce binôme, abordons ensuite ses dysfonctionnements avant de répondre aux nombreuses questions que soulèvent les régimes d’exclusion et l’utilisation jusque-là empirique, excessive, brouillonne, de ces bactéries vivantes que sont les probiotiques.

LES MÉCANISMES EN CAUSE DANS LES TROUBLES DIGESTIFS ET LES PATHOLOGIES EXTRA-DIGESTIVES EN RAPPORT AVEC L’INTESTIN
Se méfier de la bande des trois.
Avant d’aborder les mécanismes proprement dits, voyons le trajet du bol alimentaire.

NOTIONS BASIQUES SUR LA PHYSIOLOGIE DU TUBE DIGESTIF
L’intestin extrait les nutriments issus de la nourriture – des tonnes d’aliments sont ingérés une vie durant – afin de fournir aux organes l’énergie nécessaire à leur fonctionnement et leur défense – il constitue en effet, par un rôle de filtre et de passoire, notre première barrière de protection contre les toxiques de l’environnement – médicaments, pesticides, polluants divers –, qu’il empêche de pénétrer.

Les boissons liquides vite avalées et les aliments solides broyés par la mastication – ainsi enrobés de salive –, quittent la bouche, traversent l’œsophage pour passer dans l’estomac où ils sont attaqués par les sucs gastriques hyperacides. Ils franchissent ensuite le sphincter (= système de fermeture) pylorique pour gagner le duodénum où ils subissent l’action des sucs biliaires et pancréatiques avant de rejoindre l’intestin grêle où se fait la majeure partie de l’absorption des nutriments nécessaires. Le bol alimentaire bien désagrégé passe ensuite dans le gros intestin où se produit la réabsorption de l’eau et où se trouvent concentrées nos fameuses bactéries au rôle si important. Puis tout ce qui ne peut plus servir est expulsé par les selles, finalement le reflet bien infidèle de ce long processus actif. Et dire qu’on s’est longtemps appuyé sur leur composition pour tenter de comprendre ce qui se passait dans nos intérieurs !

L’ENCHAÎNEMENT FATAL
Une valse à trois temps.
Beaucoup voire la plupart des maladies sont la conséquence d’une cascade de trois réactions qui démarrent dans l’intestin.

Le point de départ ou facteur déclenchant du processus est constitué par le déséquilibre bactérien (= dysbiose), conséquence d’une prolifération des mauvaises bactéries qui prennent provisoirement le dessus sur les bonnes bactéries, dont la présence en quantités suffisantes dans l’intestin est essentielle à la santé. Ces mauvaises bactéries libèrent alors des toxines et des substances agressives. L’organisme réagit par une inflammation locale qui, si elle persiste, endommage la muqueuse et crée une hyperperméabilité intestinale. Celle-ci laisse alors à la fois pénétrer diverses substances toxiques et empêche l’absorption des substances essentielles ou vitales : l’inflammation se généralise. Devenant chronique, elle déclenche un cortège de symptômes divers et variés voire une pathologie ou une maladie.

Notre rôle de médecin consiste à traiter au stade précoce du déséquilibre bactérien plutôt qu’à ceux plus tardifs de l’in- flammation locale ou de l’hyperperméabilité intestinale avérée, portes déjà grandes ouvertes aux pathologies et maladies dont nous pouvons souffrir.

Voyons ces 3 phases en tentant d’y opposer les premières mesures efficaces, nous développerons les protocoles complets plus loin dans notre travail, tout en répondant aux questions les plus fréquentes qui se posent à vous.

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MICROBIOTE-DIGEST
dans un organisme sain, le tube digestif est colonisé par des milliards de bactéries, divisées en 2 groupes : les bonnes qui font régner l’ordre et participent à ce qu’on appelle la santé ; les mauvaises qui sèment la zizanie et déclenchent des symptômes, des troubles, des situations pathologiques, en un mot la maladie.

Les bactéries intestinales, pour remplir pleinement leur fonction de défense, ont besoin de rester en équilibre et en nombre suffisant – attention par exemple aux antibiotiques qui en déciment une partie –, de contenir des espèces reconnues bénéfiques lors des essais cliniques, de recevoir leur nourriture préférée – principalement des fibres –, d’une bonne hygiène de vie (voir chapitre 6, p. 177). Leur éventuel déséquilibre peut être corrigé par les probiotiques.
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