Que signifie « vieillir » ?

S’il est facile de repérer une personne âgée, ce n’est pas le cas lorsqu’il s’agit de détecter le processus de vieillissement en cours, avant qu’il ne soit visible. C’est pourtant à ce stade que commence le travail de la médecine anti-âge. C’est même ce qui distingue la médecine anti-âge de la médecine quotidienne dans un cabinet ou un hôpital.

 


S’il est facile de repérer une personne âgée, ce n’est pas le cas lorsqu’il s’agit de détecter le processus de vieillissement en cours, avant qu’il ne soit visible. C’est pourtant à ce stade que commence le travail de la médecine anti-âge. C’est même ce qui distingue la médecine anti-âge de la médecine quotidienne dans un cabinet ou un hôpital.

La définition quantitative de la vieillesse, c’est de rester en vie longtemps, de durer. Mais le vrai défi, lui, est d’ordre qualitatif. Rajouter des années à notre vie ? Rajouter de la vie à nos années ? Mieux : les deux à la fois !

> L’homéostasie
L’homéostasie est le processus de régulation par lequel l’organisme maintient les différentes constantes du milieu intérieur (ensemble des liquides de l’organisme) entre les limites des valeurs normales. Le mérite revient au célèbre physiologiste Claude Bernard, en 1866, d’avoir défini le milieu intérieur et donné les caractéristiques des liquides organiques : lymphe, sang, liquide céphalorachidien.

Comment le corps s’y prend-il ? Par le concours de différents organes en particulier : les reins, les poumons et les intestins. Le rein excrète les produits de dégradation des réactions organiques. Le rein régule le métabolisme de l’eau. Le rein maintient le pH du sang, il assure l’équilibre acide et alcalin. En expirant, les poumons exhalent le gaz carbonique et un peu d’eau. Les intestins évacuent les résidus des aliments et des sécrétions digestives.

L’équilibre des minéraux comme le calcium, le potassium et le sodium est assuré par l’action des hormones antagonistes selon des mécanismes de contrôle rétroactifs. Un dysfonctionnement de l’homéostasie est source de maladie. Par exemple, si l’homéostasie de l’insuline fonctionne mal, le diabète s’installe.

> Processus continu
Si le vieillissement est un processus continu, quand commence-t-il ? Dès la naissance ou même depuis la conception ? Non, la plupart des organismes commencent à vieillir dès l’âge de la reproduction. De la conception à la maturité sexuelle, un organisme se développe, il ne vieillit pas. Une fois que le processus démarre, il ne s’arrête plus et continue inexorablement. La médecine anti-âge ambitionne de le freiner, de le ralentir et rêve même de le renverser.

> Processus universel
Le processus propre à notre espèce est universel. Distinguons le vieillissement des processus pernicieux et nuisibles qui perturbent l’homéostasie. Un patient atteint du sida subira un déclin de ses fonctions immunitaires, mais ce n’est pas du vieillissement. La médecine universitaire accorde une grande importance à traiter le système immunitaire du sidéen ou la maladie d’un adulte parce que ce sont des maladies, et non parce que cela concerne le vieillissement.

> Processus progressif
Le vieillissement s’aggrave avec le temps. Les effets du vieillissement s’accumulent et lorsqu’ils atteignent un niveau critique, la maladie s’installe. L’organe qui a subi les outrages du temps déterminera la maladie et la raison du décès ou de l’invalidité.

> Processus intrinsèque
Séparons le vieillissement des effets des maladies infectieuses, de la famine ou de la prédation. Quand on vit dans un environnement idéal, qu’on se nourrit de façon adéquate en qualité et en quantité, sans stress ni pollution, on peut vivre plus longtemps que la moyenne.

> Processus délétère
Le vieillissement est un processus indésirable et il n’est pas bénin. Tout le monde aimerait se débarrasser des pathologies associées à la vieillesse. Cela ne signifie pas que le vieillissement soit systématiquement indésirable. La médecine anti-âge ne devrait pas vendre des mirages, ni entretenir le mythe de la fontaine de Jouvence éternelle. Il s’agit d’honorer et d’apprécier le vécu, tout en combattant la destruction du corps. La MAA devrait intervenir dès l’adolescence, avant toute manifestation clinique apparente, accompagner les changements qui ponctuent notre vie par des thérapies adéquates, qu’elles soient comportementales, nutritionnelles ou pharmaceutiques.

> Pathologies multiples des personnes âgées
Les pathologies gériatriques sont une préoccupation de santé publique. Elles sont sources de handicaps : les maladies démentielles doublent tous les cinq ans à partir de 65 ans ; la démence touche une personne sur trois dès 85 ans ; le risque de fracture est maximal entre 75 et 80 ans, et leur coût se chiffre en centaines de millions d’euros par an, pour un pays comme la France. La conscience du vieillissement se manifeste par la dépression, l’anxiété, les douleurs chroniques et l’ostéoporose.


La gérontologie peut énumérer une liste effrayante des maux et maladies associées à l’âge. La facture de nos excès de jeunesse est présentée. La première cause de décès reste les maladies cardiovasculaires, talonnée par les cancers qui ne cessent de se multiplier.

L’Alzheimer nous fait perdre la tête. Le Parkinson nous fait trembler. L’insomnie accompagne nos nuits interminables et les douleurs inflammatoires nous rongent les os, le cartilage et le moral. La libido n’est plus qu’un vieux souvenir et nous devenons fidèles par nécessité, plutôt que par vertu.


De plus, les maladies chroniques augmentent. Elles nuisent à la qualité de la vie. Elles contribuent au déclin de notre fonctionnement et à notre inaptitude à demeurer en société.

> Éviter la chute
La personne âgée qui est hospitalisée augmente ses risques de morbidité et de mortalité. Inversement, la personne qui tarde à arriver à l’hôpital risque aussi de mourir, même si sa maladie est curable. La marge décisionnelle est étroite, à l’image des médicaments à prescrire. Une évaluation objective et subjective du rapport bénéfice/risque est primordiale et délicate. L’hospitalisation risque de retentir sur l’humeur, le comportement et l’état général du patient âgé.

La question de l’hospitalisation apparaît brusquement à la suite d’une chute et d’une fracture. Plus que la chute, ce sont ses conséquences qui sont préoccupantes. Les conséquences sont immédiates (orthopédiques) et à retardement, ces dernières pouvant être indirectes et ne rien avoir avec la chute. Il faut alors rechercher les traumatismes des lésions osseuses et cérébrales.

Suite à la chute, il est facile de diagnostiquer une éventuelle fracture du col du fémur ou une fracture de Pouteau-Colles. Le traitement impose l’hospitalisation. Un examen minutieux et complet diagnostiquera peut-être une fracture du sacrum, une rupture de la coiffe des rotateurs, un tassement vertébral, un hématome, une contusion cérébrale, un déficit neurologique, une altération de la vigilance ou un syndrome confusionnel. Ces traumatismes peuvent survenir plus ou moins longtemps après la chute. Une fois la personne âgée hospitalisée, l’alitement prolongé peut occasionner des escarres, des thromboses...

 


 

Dr Antoine Bechaalany

 

Si cet extrait vous a intéressé,
vous pouvez en lire plus
en cliquant sur l'icone ci-dessous

Les nutriments jeunesse