Comment circonscrire une céphalée ?



Définir et délimiter clairement le cadre de son mal de tête, se positionner par rapport à lui et ne lui laisser que la place qu’il mérite est important : cela autorise à prendre un certain recul et à ne plus avoir « la tête dans le sac ».

Cela vous permet, en outre, de cibler et orienter utilement votre traitement.
La définition d’une céphalée implique la précision claire de ses différentes dénominations, mais aussi la part à faire au physique et au psychologique.

Définir clairement : migraine, mal de tête, céphalée...
Le mal de tête se définit en lui-même, sachant toutefois que la tête comprend le crâne et la face, ce qui donne les limites géographiques de notre sujet.

« Céphalée » est un terme très général qui est l’équivalent médical de « mal de tête », englobant tous les types et toutes les causes de maux de tête, mais plus généralement employé pour les douleurs au niveau du crâne : on dira plus facilement « j’ai mal à la tête » que « j’ai mal au crâne » qui peut paraître plus familier. au niveau de la face, on parlera plus volontiers d’algies, qui est le terme médical pour « douleurs », soit d’algies vasculaires de la face si cette douleur est d’origine circulatoire, soit de névralgies si c’est un nerf qui est enflammé.

Enfin, le terme de « migraine », qui est très souvent, à l’heure actuelle, galvaudé et employé comme synonyme de « mal de tête », demande à être défini ou redéfini. il correspond à un tableau bien particulier. « Migraine » dérive du mot latin « hemicrania », moitié du crâne, qui délimite déjà sa topographie. On ne peut en aucun cas assimiler le terme de migraine à celui de mal de tête, comme on a pu assimiler le terme de frigidaire à celui de réfrigérateur. La migraine ne représente que quinze pour cent des maux de tête. d’ailleurs, les migraineux savent bien, eux, ne serait-ce que par l’intensité de la douleur, faire la différence entre une migraine vraie et un mal de tête banal.

Dans cet ouvrage, nous utiliserons conventionnellement au fil des parties les termes de : mal de tête, céphalée, migraine et algie.

Faire la part du physique et du psychologique
On le sent bien, en matière de mal de tête, le physique et le psychologique sont intriqués à tous les niveaux et il est parfois bien difficile de faire la part de l’un ou de l’autre. déjà, la douleur siège à un endroit physique reconnu comme le siège de la pensée psychologique : le cerveau.

Au niveau des manifestations, le psychologique peut jouer :
• sur les causes déclenchantes : joie, contrariété, sont des facteurs déclenchants de certains accès de mal de tête ; le stress prolongé est facteur d’entretien de maux de tête chroniques ;
• sur les signes mêmes de la céphalée : les migraines sont associées, avant et même pendant la douleur, à des troubles du comportement et de l’humeur. À l’inverse, certaines céphalées accompagnent une manifestation d’anxiété ou d’angoisse paroxystique ;
• sur le retentissement psychologique de la douleur : anxiété en cas de douleur aiguë, tendance dépressive en cas de douleur chronique.

Enfin, au niveau du terrain prédisposant : une tendance à l’anxiété ou à l’angoisse, une tendance à la morosité ou à la déprime, sont des terrains qui favorisent grandement la survenue ou l’entretien des maux de tête.

Il faudra toujours, derrière une cause physique alléguée, retrouver le facteur psychologique non avoué ou inconscient et inversement, derrière une façade psychologique, savoir débusquer une cause physique méconnue.

 

   Dr. Jean-Loup Dervaux  
                                                                              

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Migraines et maux de tête, c'est terminé !