Sexualité : les orgasmes sensoriels

Sexualité : les orgasmes sensoriels


C’est aussi un secret bien gardé que cette possibilité pour la femme d’accéder à l’orgasme par l’entremise de ses sens, je veux dire de ses organes sensoriels : la vue, l’ouïe, l’odorat, le toucher. Quelle femme oserait dire que son corps est à ce point inflammable ? Peut-être se le cache-t- elle à elle-même ?

Déjà à la base, chacun de nos appareils sensoriels est source de simples jouissances : la vue, l’ouïe, l’odorat, le goût, le toucher. Il suffit qu’un stimulus approprié leur soit appliqué et ils vont nous offrir des plaisirs spécifiques à chacun. La vue se réjouira d’un coucher de soleil, l’ouïe d’une musique mélodieuse, etc. Mais ce qui est ici à noter c’est que chacun de nos sens participe à l’activité sexuelle et leur plaisir spécifique renforce le plaisir sexuel, et inversement le sens se colore d’érotisme. Ainsi la sensualité s’allie à la sexualité pour amplifier nos voluptés.

La vue, en nous offrant la nudité de l’aimé(e), l’ouïe en nous offrant sa voix surtout quand elle se fait tendre et proche, l’odorat en nous confiant ses odeurs corporelles, le goût qui nous permet de savourer ses lèvres ou son sexe, nous procurent des plaisirs mêlés de désirs qui relèvent à la fois de la sensualité et de la sexualité. Quant au toucher il est, dans la relation amoureuse, de tous les instants : immense champ érotique (18 000 cm2), la surface cutanée fourmille de points sensibles qui, flattés de mille et une caresses, procurent les meilleures voluptés et le bien-être le plus parfait.
Peuvent-ils davantage nos organes des sens ? Chez la femme ils peuvent carrément offrir des orgasmes.

Orgasmes en tous sens
La vue n’est sans doute pas le meilleur sens pour orgasmer car la femme est moins visuelle que l’homme. Pourtant, une femme m’a raconté qu’apercevant son amant très aimé et très attendu apparaître à la passerelle d’un avion après une longue séparation, elle avait été saisie d’un orgasme soudain.

L’odorat est à coup sûr plus efficace. C’est notre sens le plus primitif, le plus animal. Les odeurs inhalées frappent par un circuit court notre rhinencéphale – notre cerveau émotionnel – et notre hypothalamus – notre cerveau archaïque où se trouve le centre de la pulsion sexuelle. Or, ces odeurs qui émanent du corps, et spécialement des creux axillaires et du pubis, véhiculent des phéromones, ces molécules odoriférantes destinées à éveiller le désir en agissant justement sur le centre émotionnel et pulsionnel. Il s’ensuit une poussée de libido, comme me l’a raconté une amie : un soir d’été, la moiteur alanguissante et la proximité de son ovulation exacerbant son désir, elle eut envie de se blottir dans les bras de son mari – tout récemment épousé – surgissant torse nu du jardin ; se mettant alors à humer avidement ses aisselles, elle fut prise d’un orgasme mémorable.

L’ouïe peut parfois recéler des surprises. Un soir, c’était au crépuscule, à l’heure où les lampadaires s’allument un à un et où les chiens se mettent à aboyer dans les jardins, on ne sait pourquoi, ma belle et moi étions allongés sur son lit, elle blottie dans mes bras. Le temps était comme suspendu, le silence doucement scandé par nos respirations. Je me mis à parler tout bas sur un registre plutôt grave, sur un ton confidentiel, tendrement, non loin de son oreille. Soudain je l’entendis haleter puis la sentis se raidir. Un orgasme venait de la traverser.

Le sens du goût est-il capable de déclencher des plaisirs paroxystiques ? Il arrive que des femmes jouissent au cours d’un « french kiss » ou d’une fellation, mais bien sûr ce n’est dû qu’en partie à la saveur de la langue de leur ami ou à celle de son pénis. Ce qui joue aussi c’est le contact entre les muqueuses et l’émotion que déclenchent de tels actes.

Les ivresses de la peau
Toute la surface du corps est potentiellement orgasmique. Pour en tirer la quintessence, réalisez les plus délicieuses caresses en alternant la pulpe de vos doigts, vos lèvres ou votre langue.
Les sites exquis sont la face interne des bras, les plis des coudes et des poignets, les fossettes sous la nuque, la fossette au-dessus du sillon interfessier, les flancs, la face interne des cuisses, le creux derrière les genoux. Plus chauds : le pubis, les interstices entre cuisse et vulve, la marge de l’anus. Irrésistibles : l’oreille, la bouche et les seins qui se trouvent être des étoffes pas ordinaires.

Les surprises de l’oreille
Cet homme-là aimait les femmes ou précisément la femme, il sentait bien les caresses qu’il fallait prodiguer pour mettre son aimée « sens dessus dessous ». Cet après midi-là, il faisait si chaud qu’il s’était réfugié avec elle derrière les volets de la chambre. Bien qu’ils aient tous deux des idées coquines, la canicule par trop écrasante leur interdisait toute velléité de jeux érotiques ; aussi se contentait-il de glisser des mains paresseuses à la surface du corps de son amie. Mais il y prit goût car sous ses doigts, la peau féminine frémissait.

Très lascivement, il promena ses doigts sur toutes les courbes, les pleins et les déliés, traçant des arabesques et des circonvolutions, effleurant ici le sein en passant, l’englobant même légèrement, voire en pinçant le téton presque négligemment, insinuant là une pulpe dans la vulve, juste pour faire coucou, non pour exciter, mais à ce jeu, il s’aperçut que la faille ne tarda pas à perler de rosée. Pourquoi à cet instant eut-il faim de l’oreille de son amie ?

Tout d’abord, il glissa dans le creux auditif un mot tendre et coquin : « J’ai très faim de toi, mais je me conten- terai de ton oreille parce qu’elle est la plus belle du monde. » Puis, donnant un large coup de langue sur tout le pavillon, il ajouta : « Je t’adore. » Alors il entreprit de lécher le pourtour de ce pavillon, suivant de la pointe de la langue l’arrondi de l’ourlet ; puis il insinua cette pointe dans le repli entre l’oreille et le côté de la tête ; arrivé en bas dans l’exquise fossette derrière le lobule, il se mit à la taquiner. C’est là que la dame eut son premier frisson. Il fit encore quelques promenades de langue derrière l’oreille puis aborda l’autre face du pavillon, la conque. Toujours de la pointe de la langue, il en explora les reliefs, suivit l’ourlet dans un sens puis dans l’autre, puis se retrouva au bord de l’entrée du conduit auditif et avec l’extrême pointe de la langue y fit un chatouillis duveteux qui ne manqua pas de provoquer une seconde série de frissons chez son amie et même une sorte d’ébrouement. Il ne s’arrêta pas car il avait envie de l’oreille tout entière.

Aussi, il prit l’ensemble de l’oreille dans sa bouche, la lécha, la suça, la téta, l’ensaliva, bref la dégusta comme il l’aurait fait d’un « esquimau », la mordilla même mais avec des dents aussi délicates que celles d’une chatte portant son petit. Maintenant, son amie s’était carrément mise à gigoter. Craignant qu’elle ne lui échappe, il la cala avec un bras et une jambe passée sur elle.

Alors il attaqua le morceau de roi : le lobule. D’abord, il passa la langue dessus, puis dessous et joua à le faire plier et ballotter d’un côté et d’autre, puis le suça. Quel régal que cette chair tendre, on ne s’arrêterait pas de la déguster. Mais l’aimée remuait de plus belle – heureusement qu’il la maintenait – et gémissait de plaisir. Avoir envie de croquer le lobule d’une oreille est une idée qui vient à tout homme normal, il le prit donc entre ses dents, sans aucunement serrer. D’exquis, le plaisir devint insupportable ; suprême- ment agacée, l’aimée voulut dégager la tête pour échapper au supplice, aussi dut-il renforcer la prise de son bras et de sa jambe. Et sans pitié, il serra quelque peu ses incisives sur la chair. Une volupté aiguë traversa l’amante qui se mit à pousser des gémissements qu’on aurait pu croire de douleur, mais qu’il savait de jouissance. Elle n’essaya plus de bouger car les dents ne lâcheraient pas leur proie.

C’est alors qu’il eut une idée diabolique : abandonnant le lobule, il se précipita sur le trou auditif et y planta la pointe de sa langue profondément, impitoyablement. Sous l’estoc, l’aimée poussa un cri puis son corps se raidit quelques secondes avant de s’effondrer, haletant, brûlant et rendu. Un orgasme venait d’enlever l’amie au monde des mortels.

Les incandescences de la bouche
Le baiser est un des gestes érotiques qui émeut le plus le sexe. Un baiser gourmand entraîne une turgescence de la vulve et du vagin et une belle lubrification, tous signes de désir intense. Peut-il provoquer un orgasme ? De nom- breux témoignages l’attestent. Il faut pour cela des circonstances particulières : un homme attendu et désiré depuis longtemps, un homme qui a une libido très vivante et contagieuse, un homme qui a l’art du baiser et de son raffinement. Et une femme qui soit dans de bonnes dispositions : très amoureuse ou très désirante, ou très sensuelle, avec l’audace et la liberté de se laisser emporter. Enfin il faut une ambiance propice, un temps favorable, un lieu qui inspire... Je vous laisse imaginer le boulever- sement de l’homme qui, étreignant et embrassant son amoureuse, la sent tomber en pâmoison !

C’est pourquoi l’homme devrait perfectionner son art d’embrasser. En effet, outre les baisers fougueux, il faut savoir raffiner le bouche-à-bouche. Ne foncez pas langue en avant sur l’orifice buccal de votre amie. Prenez sa nuque dans une main, qu’elle y repose comme dans une coupe. Caressez-lui d’abord le visage, posez des baisers sur ses joues, ses paupières et sur les coins de ses lèvres de chaque côté. Vous pourriez même sortir une petite pointe de langue pour chatouiller ses commissures. Ensuite posez vos lèvres entrouvertes sur ses lèvres et restez ainsi à respirer ensemble quelques moments. Puis passez un bout de langue mouillée sur l’interstice entre les deux lèvres de votre aimée sans chercher à pénétrer. Puis léchez un peu plus franchement mais doucement toutefois, ses lèvres, d’abord celle d’en haut puis celle d’en bas. Maintenant vous pouvez insinuer la pointe de votre langue entre ses lèvres et aller à la rencontre de la pointe de sa langue à elle – mais sans doute est-elle venue à la rencontre de la vôtre – ne vous pressez pas. Sachez que de telles subtilités sont aussi excitantes sinon plus qu’un baiser passionné.

Saisissez maintenant sa lèvre inférieure entre vos propres lèvres et aspirez-la délicatement, sucez-la, tétez-la légèrement ; saisissez-la plus délicatement encore entre vos incisives et mordillez-la mais guère plus fort que si c’était une bulle de savon. Faites de même avec sa lèvre supérieure, c’est alors le moment de reporter vos deux lèvres sur ses deux lèvres et d’embrasser votre amie à pleine bouche avec encore plus d’appétit. Les chairs progressivement excitées se gorgent de sang comme chaque fois qu’un organe est émoustillé, elles en deviennent plus sensibles, plus jouises, plus chaudes voire brûlantes.




Docteur Gérard Leleu

 

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