Journée mondiale de l´eau

22 mars – Journée mondiale de l´eau
 

319 millions d'Africains subsahariens, 554 millions d'Asiatiques et 50 millions de Sud-américains n'ont pas accès à l'eau potable

 
Au total, 12% de la population mondiale manque d´eau potable
Chaque jour, 4 500 enfants meurent faute d'accès à l'eau potable
Les maladies liées à l'eau représentent 3,5 millions de décès chaque année, bien plus que les accidents de la route et le sida combinés
 

Conseil mondial de l´eau (WWC), le 20 mars 2017 – Il n´y a rien sans eau. Pas de vie, pas de nourriture. Sans elle, les pays et les sociétés ne peuvent pas se développer économiquement, culturellement, socialement ou politiquement.

Le non-accès à l´eau est responsable de famines, de guerres et de migrations incontrôlées et irrégulières ; non seulement dans les régions directement impactées telles que l´Afrique, l´Asie du Pacifique ou certaines parties d´Amérique Latine, mais aussi en Europe et en Amérique du Nord. En effet, 75% des conflits et guerres mondiaux sont dus au manque de ressources en eau.

Actuellement 319 millions d´Africains subsahariens (32%), 554 millions d´Asiatiques (12,5%) et 50 millions de Sud-américains (8%) n´ont pas accès à l´eau potable.

Dans ces régions, la Papouasie-Nouvelle-Guinée a le niveau d'accès le plus bas avec seulement 40% des habitants ayant accès à l´eau, suivie par la Guinée équatoriale (48%), l´Angola (49%), le Tchad et le Mozambique (51%), la République Démocratique du Congo et Madagascar (52%) et l´Afghanistan (55%).

Les gouvernements doivent éveiller les consciences

Dans le monde, le coût total de l'insécurité hydrique pour l'économie mondiale est estimé à 500 milliards de dollars par an. En tenant compte de l'impact sur l'environnement, ce chiffre pourrait atteindre 1% du produit intérieur brut (PIB) mondial.

À l´occasion de la Journée mondiale de l'eau le 22 mars, le Conseil mondial de l'eau (World Water Council – WWC) invite tous les gouvernements à se concentrer sur les questions relatives à l'eau et les encourage à consacrer une part significative de leur budget à des projets permettant de généraliser l´accès à l´eau potable. 12% de la population mondiale n'ont en effet actuellement pas accès à l'eau potable et les maladies liées à l'eau sont à l´origine de 3,5 millions de décès chaque année.

Le Conseil mondial de l'eau, en collaboration avec ses partenaires CGLU, ICLEI et GWOPA, réaffirme que l'accès des populations à l'eau et l'assainissement sont des priorités clés pour les gouvernements régionaux et locaux en vue d'atteindre l´objectif de développement durable des Nations Unies no. 6. L'accès universel à l'eau et à l'assainissement ne peuvent être atteints sans une bonne gouvernance locale, la gestion durable des ressources naturelles et  une urbanisation efficace.

« Il est absolument nécessaire de favoriser la sécurité hydrique afin de surmonter les défis posés par le changement climatique et l'influence humaine », exhorte Benedito Braga, président du WWC. « Les dirigeants mondiaux sont en train de se rendre compte que l'assainissement est un élément fondamental de la santé publique, mais nous devons agir dès maintenant pour atteindre l'objectif mondial de développement durable des Nations Unies n°6 : assurer l'approvisionnement en eau salubre et l'assainissement pour tous d'ici à 2030. Nous avons besoin d'un engagement aux plus hauts niveaux, afin que chaque ville du monde puisse garantir la disponibilité de ressources en eau potable et propre ».

Créé en 1996, le Conseil Mondial de l'Eau est composé de plus de 300 organisations membres, dont le but premier est de promouvoir l'approvisionnement en eau potable et d'accroître la sécurité de l'eau en général. En tant que facilitateur clé dans le financement des projets de sécurité hydrique et moteur de changements politiques dans la recherche de la sécurité de l'eau, le Conseil rassemble des milliers d'associations, de groupes de réflexion, d'organismes universitaires, d'institutions gouvernementales et d'experts dans le monde. Le Conseil mondial de l'eau encourage les gouvernements et les citoyens à accroître la sécurité hydrique dans leurs pays respectifs, ainsi qu'à soutenir les nations les plus démunies, notamment celles situées en Afrique subsaharienne et en Asie, où respectivement 32% et 12,5% des habitants sont sans accès à l'eau potable.

L´eau, un droit universel

« Cette année, l'impact des eaux usées est au cœur de la Journée mondiale de l'eau », explique Benedito Braga. « Plus de 90% des eaux usées du monde ne sont pas traitées et sont rejetées dans l´environnement, alors que plus de 923 millions de personnes dans le monde n'ont pas accès à l'eau potable, 2,4 milliards n'ont pas de services d'assainissement adéquat, un enfant sur cinq âgé de moins de cinq ans meurt prématurément chaque année de maladies liées à l'eau et près de 40% de la population est déjà confrontée à une pénurie d'eau, chiffre qui pourrait atteindre 66% de la population en 2025. En outre, environ 700 millions de personnes vivent dans des zones urbaines sans toilettes sûres.

De nombreux pays ont conscience de l'importance d´assurer l´accès à l´eau :
le droit à l'eau et à l'assainissement a été reconnu par l'ONU en 2010, et les deux tiers des 94 pays interrogés par l'Organisation Mondiale de la Santé en 2014 ont reconnu l'eau potable et son assainissement comme un droit humain universel dans la législation nationale. Plus de 80% ont déclaré avoir mis en place des politiques nationales pour l'eau potable et l'assainissement et plus de 75% ont élaboré des politiques d'hygiène. Il reste cependant beaucoup à faire. 650 milliards de dollars par an seraient nécessaires d´ici 2030 pour assurer les infrastructures nécessaires à un accès universel à l´eau.

Sécurité de l'eau : un retour sur investissement élevé

Selon Benedito Braga : « L'eau est un ingrédient essentiel pour le développement social et économique de presque tous les secteurs. Il assure – parmi de nombreux avantages – suffisamment de nourriture pour tous, fournit un approvisionnement en énergie suffisant et stable, et assure la stabilité de l´économie et de l´industrie. Dans le contexte des catastrophes naturelles et du changement climatique, les inondations et les sécheresses sont à l'origine de nombreuses souffrances de nos sociétés. L'amélioration des infrastructures à usages multiples est une étape essentielle vers la croissance de nombreux pays en développement.

Il ajoute : « Le monde n'a pas atteint son objectif d'assainissement et a laissé 2,4 milliards de personnes sans installations d'assainissement modernes. Il est impératif que toutes les nations continuent de travailler à l'assainissement de l'eau. Pour chaque dollar investi dans la sécurité de l´eau, on estime à 4,3 dollars (400%) le retour sur investissement sous forme de réduction des coûts des soins de santé pour les individus et la société. À l'approche du Forum mondial de l'eau au Brésil en mars 2018, qui réunira plus de 30 000 personnalités politiques, experts, universitaires et ONG qui travailleront à l'amélioration de la sécurité de l'eau, j'encourage tous les gouvernements à consacrer une part plus élevée de leurs budgets globaux aux projets qui favorisent l´accès à l'eau ».

Le Conseil mondial de l'eau organise actuellement le 8ème Forum Mondial de l'Eau, qui est le plus grand événement mondial en la matière. Plus de 30 000 experts de l´eau devraient assister à cet évènement qui aura lieu du 18 au 23 mars 2018 à Brasilia, avec pour thème « Partager l'eau ». Le précédent Forum mondial de l'eau organisé en Corée du Sud avait réuni 40 000 experts de 168 pays, dont 9 chefs d'État, 80 ministres gouvernementaux et 100 délégations gouvernementales officielles.

Benedito Braga, président du WWC est disponible pour interview (en anglais), ainsi que Loic Fauchon, président d´honneur du WWC (en français).

 

À propos du Conseil Mondial de l'Eau :

Le Conseil Mondial de l'Eau (WWC) est une plate-forme internationale multipartite, fondatrice et co-organisatrice du Forum Mondial de l'Eau. Sa mission est d´impulser des actions sur les problématiques relatives à l'eau à tous les niveaux, y compris au plus haut niveau décisionnel, en encourageant le débat et en contestant la pensée conventionnelle. Le Conseil se concentre sur les dimensions politiques de la sécurité hydrique, de l'adaptation et de la durabilité, et travaille à positionner l'eau au sommet de l'agenda politique mondial. Créé en 1996, le Conseil Mondial de l'Eau réunit plus de 300 organisations membres de plus de 50 pays différents.

Plus d'informations sur www.worldwatercouncil.org @wwatercouncil #wwatercouncil