Les mystères de la sensualité féminine

 
Les femmes ont une sexualité puissante et admirable. Elles n’ont rien à envier à l’homme qui, lui, s’éclate en un tour de reins.
Comme l’homme, elles sont pourvues d’un système érotique aussi naturel et complexe que le système respiratoire ou le système circulatoire et dont le but est de leur donner du plaisir, orgasme compris.

Ce système est inné et fonctionne précocement. Le bébé fille mouille dès sa naissance et à 2 ou 3 ans, elle connaît des formes de plaisir proche de l’orgasme.
Comme l’homme, les femmes sont pourvues de tissus érectiles prêts à se gonfler et de récepteurs sensitifs d’une exquise sensibilité. Mieux : leurs tissus érectiles ont au total un volume supérieur, et leurs récepteurs sont plus nombreux, vu que les uns et les autres sont répartis dans deux sites au moins (clitoris et vagin).
Donc, potentiellement, les femmes ont la capacité d’obtenir facilement un orgasme. Pourquoi n’en est-il pas ainsi ? Il y a plusieurs réponses à cela. La première est historique : le plaisir féminin et l’orgasme reviennent de loin parce qu’ils furent combattus et même interdits. De cette période de répression, il reste dans l’inconscient collectif de toute femme des traces délétères qu’il faut exorciser en en dénonçant les origines. Car ces traces peuvent encore la bloquer.
Par exemple, au cours de ces sombres périodes, la masturbation fut cruellement réprimée. De cette croisade antimasturbation il persiste, à coup sûr, des traces dans le psychisme des êtres actuels, des traces qui peuvent encore les bloquer. Or, des recherches ont montré que la capacité pour une femme à avoir des orgasmes est corrélée à sa pratique masturbatoire. La répression de la masturbation chez la fillette est la principale cause de « frigidité » ; elle empêche la personne de s’explorer donc de se connaître et de s’éveiller au plaisir. De plus, elle insinue la honte dans un geste naturel.
Savoir que leur éventuelle difficulté à jouir n’est pas un fait naturel mais le résultat artificiel d’une répression doit soulager bien des femmes.

Jouissance et orgasme
L’orgasme, du grec orga : bouillonner d’ardeur, est le plus haut degré du plaisir sexuel. On peut aussi dire : plaisir sexuel extrême ressenti au summum de l’excitation.
Ce plaisir se définit :
1) par son intensité – la plus forte que puisse ressentir naturellement un être humain ;
2) par son origine sexuelle ;
3) par sa survenue après une phase plus ou moins longue d’excitation ;
4) par la soudaineté de sa survenue ;
5) par la brièveté de sa durée – quelques secondes – sauf lorsque les orgasmes s’enchaînent en transe – quelques minutes ;
6) par l’irradiation c’est-à-dire la propagation plus ou moins importante du plaisir à travers le corps ;
7) par les émotions et les modifications de conscien- ce qui l’accompagnent : félicité, sentiment d’amour, etc.
Fait aussi partie de la description de l’orgasme et achève de le définir, la profonde détente qui le suit : impression de flottement teinté d’un grand bonheur et surtout impression de satisfaction totale dite encore assouvissement qui « délivre » du désir. Le désir et l’excitation mettent le corps et le psychisme « en charge ». L’acmé constitue une complète « décharge ». Sans cette profonde détente, sans cette sa- tisfaction, on peut dire qu’il n’y a pas eu d’orgasme ou un orgasme incomplet.

Si l’orgasme est comblant, il n’est pas nécessaire de le renouveler, c’est pourquoi beaucoup de femmes se satisfont d’un seul orgasme, en sont parfaitement heureuses et épanouies et ne cherchent pas à exploiter leur capacité polyorgasmique.
Si l’orgasme n’a pas apporté un total apaisement, si le désir n’est pas entièrement assouvi, s’il n’y a pas eu décharge complète, la personne va avoir besoin d’un autre orgasme et d’un autre encore, bref va être insatiable. L’orgasme vaginal se révèle souvent plus comblant que l’orgasme clitoridien.
Ce qui manque le plus aux femmes qui ratent un orgasme ce n’est pas le plaisir, c’est la détente qui suit le plaisir.

Le mode culmination-explosion
L’orgasme fonctionne sur le mode de la culmination- explosion : une série ou succession de stimulations élémentaires est appliquée sur un point érogène, chaque stimulation procure un plaisir légèrement supérieur au précédent ; la bénéficiaire ressent donc des sensations voluptueuses d’intensité croissante. Et soudain, à un certain niveau d’excitation, éclate un plaisir plus fort que tous les petits plaisirs préa- lables additionnés : c’est l’explosion.
C’est un phénomène analogue à celui d’un condensateur électrique : en charge, il accumule de l’énergie ; mis en service – en décharge – il libère soudain la totalité de l’énergie accumulée. En matière d’orgasme il est possible d’accroître l’énergie accumulée – c’est-à-dire l’excitation – par la stimu- lation de plusieurs zones érogènes. C’est le phénomène de sommation. Par exemple, à la stimulation du clitoris on ajoutera la stimulation d’un mamelon ou de l’anus. La décharge, c’est-à-dire le plaisir or- gasmique, en sera d’autant accrue.

Bienheureuse jouissance
Dans le langage commun, « jouir » c’est avoir un orgasme. J’emploie ici ce mot dans un sens plus large et que j’oppose à orgasme. Jouir c’est savourer un plaisir qui est d’une intensité moins forte, qui est moins soudain, qui est plus durable (des dizaines de minutes), mais dont la qualité (subjective) n’est pas moindre. Si l’orgasme est une déferlante, la jouis- sance est une lente et ample vague. La jouissance est de l’ordre du cueillir, du goûter, du délecter.
La « simple » introduction du pénis et sa « simple » présence au creux du vagin produit chez beau coup de femmes une émotion exquise voire profonde, un ravissement, une euphorie, un apaisement. Ce qui les exalte c’est cette impression de partage, voire de communion avec leur amant, le sentiment de lui faire un don majeur, la sensation que le vide en elles est comblé et qu’elles sont en plénitude, tandis que l’étreinte de l’homme les enveloppe et les emporte.
Mais il n’y a pas que la pénétration qui confère cet état de béatitude. Les femmes peuvent aussi l’éprouver quand l’homme les enveloppe de cares- ses, les baigne de baisers, les couvre de mots doux, et lorsque l’odeur de la peau mâle les enivrent ; la jouissance est de toute sensation.

Que les femmes qui se croient des « ratées » parce que le plaisir ne les a pas encore secouées, mais simplement frôlées, soient attentives à ces voluptés qui valent leur pesant de bonheur. Le plaisir se chante sur tous les tons, la mélodie qui s’élève de deux êtres aimants qui se joignent de tous leurs sens se fera hymne à la joie et montera beaucoup plus haut que le cri de l’orgasme ordinaire.


Dr Gérard Leleu*

 

 Pour en savoir plus, lire :
Les surprenantes vertus du jeûne
*Dr Gérard Leleu
http://www.editionsleduc.com