Le déroulement de l’orgasme féminin

 

 


L’orgasme est le couronnement d’un cycle désir-excitation-plaisir. Quel que soit le point de départ de l’orgasme, les processus de base sont les mêmes : il passe par six phases.

Les 6 phases de l’orgasme

Phase 1 : la phase de désir
La vue, et a fortiori le contact d’un homme – mais aussi sa représentation imaginaire –, peut déclencher le désir chez la femme. Alors tout son être s’anime. Une attente joyeuse qui peut se faire fébrile la gagne. Son cœur cogne, sa tension s’élève. Dans son ventre s’amorcent des transformations : les tissus érectiles de sa vulve et de son vagin commencent à se remplir, le vagin perle quelques gouttes de rosée. Parfois l’utérus réagit par quelques contractions. Mais sans doute la sensation la plus émouvante, la plus symbolique est cet appel de tout son corps : au bas de son ventre, c’est ce creux qui aspire à être pénétré, rempli.

Phase 2 : la phase d’excitation et de plaisir montant
À mesure que croît l’excitation, le plaisir augmente selon une courbe ascendante.
L’homme s’est approché de l’aimée, l’a embrassée, lui a prodigué des caresses sur la peau, sur le sexe. Dès l’approche de l’homme, puis au cours de l’union, les transformations entamées chez la femme se sont accélérées. Une véritable insurrection se produit dans son corps et principalement dans ses organes sexuels – la vulve, le clitoris, le vagin – dont les tissus érectiles commencent à se dilater. Ces tissus sont de véritables éponges vasculaires faites d’un groupement de petites vacuoles ou micro-cavernes ; à chacune aboutit une petite artère qui amène du sang ; de chacune repart une petite veine qui reprend le sang ; en cas d’excitation, l’artériole s’ouvre amenant un flux accru de sang dans la vacuole tandis que la veinule se ferme empêchant le sang de repartir ; ainsi le sang étant coincé dans la vacuole, celle-ci s’engorge et gonfle, la totalité de la zone sexuelle fait de même : c’est l’intumescence ou turgescence.

Chez l’homme, dont le sexe est extérieur, l’intumescence est visible, c’est l’érection. Chez la femme dont le sexe est intérieur, l’intumescence est intime, secrète. Mais ses adorateurs peuvent en admirer des facettes : le clitoris dont le gland se redresse (mais ce faisant se cache sous son capuchon), les grandes lèvres qui se rengorgent et s’écartent, découvrant l’orifice vaginal, les nymphes qui s’épaississent et jouent les guirlandes florales. Admirons aussi l’écarlate de ce sexe florifère nourri à profusion de sang pulsant. Et les doigts d’apprécier, émus, de chaque partie de la corolle l’éclosion, la fermeté et la chaleur accrues.

Bien qu’invisible, l’intumescence du vagin peut néanmoins être goûtée par les doigts – l’index et le majeur – d’un amant précautionneux : les ayant introduits, toute sensibilité en éveil, il perçoit autour d’eux la présence d’une gaine gorgée et brûlante ; palpant la paroi vaginale du bout de leur pulpe, il en sent la résistance.
Bien entendu, la femme ressent de l’intérieur toute cette intumescence, son désir et son plaisir en sont grandis. Car l’intumescence est source de volupté de deux façons :
1) en soi la perception de la congestion de ses organes sexuels procure à la femme une impression de tension plaisante et de pulsations agréables ;
2) en elle-même, la congestion rend les organes sexuels hypersensibles ; une muqueuse rouge vif acquiert une exquise sensibilité érotique.
Parce qu’intérieurs, on ne se rend pas compte du volume des tissus érectiles de la femme : il est considérable. Si l’on additionne les tissus érectiles qui occupent les différentes parties du clitoris, de la vulve, du point G, de la gaine périvaginale – tous éléments reliés entre eux – on obtient une base de plaisir remarquable et plus vaste que celle de l’homme. Se congestionnent aussi tous les organes du bassin : l’urètre, l’utérus, les trompes, les ovaires, le rectum. Les seins eux-mêmes ne restent pas à l’écart de la révolution sanguine : ils gonflent, leur volume augmentant d’un cinquième leurs aréoles se soulèvent en verre de montre et prennent une teinte foncée, leurs mamelons s’érigent et se durcissent.

Le cœur de la femme s’accélère et bat plus fort : son amplitude et sa fréquence augmentent, sa tension artérielle augmente également de 4 ou 5 points. Sa respiration s’accélère passant de 20 mouvements/minute à 30, son amplitude croît aussi. Ces transformations physiologiques sont provoquées par l’émotion et nécessitées par les besoins en sang et en oxygène des muscles qui travaillent.

Pour que l’excitation au cours de cette phase préparatoire soit optimale, il faut que l’homme procure à son amante les meilleures caresses tous azimuts. C’est le rôle des préliminaires. « J’aimerais, déclare une femme, que l’homme m’excite longtemps, jusqu’à ce que mon vagin l’appelle et que je crie de désir. »
Même si cette phase a pour but d’aller vers l’orgasme, on peut la vivre en soi ; le plaisir croissant est grisant ; il emplit de bonheur, il nous fait déborder d’amour. Il faut prolonger les caresses.

Phase 3 : la lubrification ou mouillure
Sur la paroi du vagin apparaissent des perles de rosée qui se rejoignent pour former un film continu dont le but est de favoriser le glissement du pénis. Cette eau vient des vaisseaux sanguins de la gaine vaginale. Il s’agit d’une transsudation plus vaste que celle de l’homme. sécrétion. Ce liquide est clair et aqueux comme de l’eau de roche. Il apparaît très vite : une femme désirante peut mouiller en dix à trente secondes.

Phase 4 : la phase d’excitation et de plaisir en plateau
Alors que les stimulations continuent (caresses, coït), l’excitation et le plaisir, après une courbe ascendante, arrivent à un haut niveau et s’y maintiennent selon une courbe en plateau.
L’intumescence est maximale : les organes sexuels sont gonflés à bloc, leur muqueuse est cramoisie et hypersensible. Si la lubrification se réduit, c’est que le relais est pris par les glandes de Bartholin, situées dans la vulve de chaque côté de l’entrée du vagin et qui sécrètent un liquide un peu plus muqueux.

Phase 5 : la phase orgasmique : l’excitation et le plaisir en flèche
Peu avant l’orgasme, le rythme respiratoire s’accélère, la femme peut lancer quelques paroles ferventes, puis sa respiration se suspend quelques secondes, son corps se tend. Soudain l’apnée cède, un cri fuse, le corps se déchaîne : c’est l’orgasme.
Le plaisir s’élance vers des sommets, la courbe quitte le plateau et grimpe à la verticale vers un pic. C’est l’expérience de plaisir la plus intense qui soit. Mais cette intensité est variable selon le point de départ de l’excitation (caresse du clitoris, coït, etc.), selon les jours, selon les êtres, selon leur état. Elle se répartit sur une échelle de 1 à 10, c’est-à-dire de l’orgasme le plus doux, à la limite de la simple jouissance, à l’orgasme le plus séismique où l’on croit perdre la tête. Les irradiations dans le corps varient aussi : soit le plaisir se cantonne aux organes sexuels, soit il envahit une partie plus ou moins grande du corps. Enfin, les modi- fications de conscience qui l’accompagnent fluctuent aussi : de la légère ivresse à l’extase mystique.

Au niveau des muscles du périnée
Il se produit des contractions rythmiques. Cette « réponse musculaire », découverte par Masters et Johnson, est le phénomène central et typique de l’or- gasme. Le périnée est ce hamac de muscles entrecroisés qui constituent le fond du bassin et qui va de l’os du pubis en avant au coccyx en arrière ; parmi ces mus- cles, le plus actif est « le releveur de l’anus » en par- ticulier sa partie appelée « muscle pubo-coccygien » (PC). On l’appelle aussi « muscle papillon » en raison de sa forme ou « muscle du bonheur ». Il est bon de savoir que ce muscle PC cravate le tiers inférieur du vagin et je vous laisse imaginer les exultations du pénis engagé dans celui-ci quand le pubo-coccygien se met à se contracter en cadence. Ces muscles sont des muscles striés qui se contractent automatiquement mais que la femme peut aussi commander.
Les contractions du périnée, et donc du PC, sont rythmiques, autrement dit cadencées, alternant une contraction et un relâchement ; l’intervalle entre deux contractions est de 0,8 seconde ; le train de contractions comprend 3 à 15 unités, sa durée to- tale est de 3 à 12 secondes. Un orgasme léger corres- pond à 3 ou 4 contractions, un orgasme fort à 12 ou 15 contractions. À noter que la sensation de plaisir précède la série de contractions de 3 secondes. Si les stimulations reprennent, un nouvel orgasme se produit accompagné de cette même danse musculaire.

Au niveau du vagin
Il se produit un resserrement de son tiers inférieur, dû à la contraction de plusieurs muscles : les muscles de l’entrée du vagin, les muscles constricteurs de la vulve et le pubo-coccygien dont on a vu qu’il cravatait l’orifice vaginal.

Au niveau de l’utérus
Il se met à monter et à descendre et se contracte com- me pour accoucher. Ces contractions sont également rythmiques et voluptueuses. Elles ne se produiraient que pour les orgasmes dits « profonds ». La partici- pation de l’utérus donnerait les orgasmes les plus in- tenses de coloration « viscérale ».

Phase 6 : la phase de détente

L’orgasme ne dure que quelques secondes : quand il est passé, l’excitation et le plaisir décroissent selon une courbe descendante oblique. Lui succède un état de profonde détente qui est un plaisir en soi : le corps est complètement relâché, apaisé, un bien- être délicieux l’envahit. La conscience est aussi détendue, dans un état de béatitude. C’est le bonheur avec un sentiment de plénitude.
« Soudain, tout se relâche, tout s’apaise. Je suis hyperdétendue. Je suis comme dans du coton. Je suis saoule. Je vois la vie en rose. » Ce qui se passe dans le corps correspond à cette décrue :
• Les tissus érectiles se vident très lentement de leur sang ; il leur faut une bonne demi-heure pour revenir à l’état premier. Alors que l’homme débande en quelques minutes.
• Les muscles du périnée, en particulier le muscle PC, se décontractent et se mettent au repos. Suivis de tous les muscles du corps qui alors s’immobilisent et se relâchent. Les muscles du visage se détendent et sont même encore plus détendus qu’en temps normal : c’est ce qui donne cet aspect paisible et radieux.
Les femmes n’ont pas de phase réfractaire, contrairement à l’homme ; sans doute est-ce dû au fait que leur intumescence subsiste longtemps. Aussi peuvent-elles obtenir un nouvel orgasme si elles le désirent et d’autres encore dans les minutes qui suivent. Elles peuvent aussi obtenir des orgasmes très rapprochés qui s’enchaînent et constituent une transe orgasmique d’une durée de 20 à 60 secondes. Spectacle bouleversant et étonnant qu’une femme en transe d’amour.
La femme a donc une capacité multi-orgasmique. Hélas elle se heurte à la phase réfractaire de l’homme. Après un premier orgasme avec éjaculation, celui-ci voit son érection et son désir se réduire, voire s’annuler tandis qu’une certaine fatigue teintée de mélancolie le gagne. S’il n’est plus jeune ou s’il n’est pas d’un tempérament bouillant, il souhaitera en rester là. Jeune ou plus chaud, il pourra assurer un second coït dont il sortira encore un peu plus ramolli sur tous les plans. Un troisième coït le contraindra à sortir du jeu. Dans ces conditions, la femme ne trouve pas le moyen d’exercer ses talents. Heureusement la solution existe : que l’homme apprenne à maîtriser son éjaculation ; alors il pourra faire l’amour sans fatigue et sans limite, le désir et le pénis toujours flamboyants.

Dr Gérard Leleu*

 

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Les surprenantes vertus du jeûne
*Dr Gérard Leleu
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