Le poids grandissant des femmes en santé



L’évolution du système de santé fait partie des préoccupations majeures des Français.
Dans un secteur en pleine mutation, qui doit aujourd’hui relever de multiples défis, scientifiques, financiers et organisationnels, la question du rôle de la femme dans la santé en France devient une problématique clé qui nous impose de repenser la place qui lui est donnée.

« LA TROISIÈME RÉVOLUTION DE LA SANTÉ »
Samedi 23 janvier 2016, Marisol Touraine, Ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes inaugurait la première journée nationale de l’innovation en santé avec ces mots : « Si le monde a connu trois révolutions industrielles, il est aujourd’hui entré dans la troisième révolution de la santé (..) défi qui ne saurait être restreint à de la technique. »

Certes, si la médecine digitale s’impose comme le nouveau grand bouleversement du XXIème siècle en santé, notre système traverse plus largement une profonde mutation qui affecte son organisation, les politiques de santé et le rôle de chacun de ses acteurs. Entre vieillissement de la population - l’âge moyen des Français augmentera de 4 ans à l’horizon 20601 - l’augmentation des maladies chroniques qui touchent aujourd’hui déjà près de 15 millions de Français, et les nouvelles possibilités offertes par la santé connectée, notre système s’oriente très clairement vers une médecine de proximité. Cette orientation, vers une médecine organisée autour du domicile du patient, ne sera pas sans impact sur la contribution des femmes qui, historiquement et sociologiquement, ont toujours été de véritables relais du système de santé.

LES FEMMES « PIVOTS » DU SYSTÈME DE SANTÉ
D’un point de vue professionnel, les femmes ont toujours soutenu le système de soins, et ce bien avant de pouvoir devenir elle-même médecin, dans le cadre de disciplines apparentées (soins infirmiers, sage-femme, aide soignantes...). Au sein de la cellule familiale, elles ont toujours assumé un rôle actif de « dispensatrices de soins ». En 1988 déjà, une étude menée sous l’égide de l’OMS rappelait l’importance des femmes en tant que « ressources pour la solution des problèmes de santé » notamment auprès de la famille, du voisinage et plus largement de la collectivité. En 2014, 85 % des femmes déclaraient s’occuper des questions de santé au sein de leur foyer (problèmes de santé des enfants, prise de rendez-vous chez le médecin, papiers à remplir, médicaments à acheter, sujets de prévention). Elles étaient même 53 % à gérer personnellement les problèmes de santé de leurs parents2.

Les femmes se comportent systématiquement comme garantes des questions de santé, que ce soit auprès de leurs ascendants ou de leurs descendants, et comme relai actif du système de soins. Cette contribution des femmes a déjà pu montrer sa valeur ajoutée, notamment dans des disciplines comme la cancérologie, comme le rappelle le docteur Fadila Farsi, Directeur du réseau Espace Santé Cancer Rhône-Alpes


« Très tôt, je me suis engagée dans un projet d’amélioration des pratiques médicales et des organisations en cancérologie qui vise, encore aujourd’hui, à proposer aux patients la meilleure qualité des soins dans notre région. Et ce bien au-delà du seul traitement spécialisé puisqu’en cancérologie, la prise en charge complète de la personne, le soutien à son entourage étaient souvent oubliés, tant l’objectif de lutte contre le cancer est, et de manière légitime, au premier plan. L’accès et la qualité des soins  de supports sont donc devenus très vite des objectifs personnels et professionnels ; il s’agissait de se préoccuper et aider la personne au- delà de sa maladie. Dans mon exercice professionnel, dans les études qui ont été menées ces dernières années en particulier sur les prises en charge ambulatoires ou à domicile, j’ai pu mesurer à quel point notre société accepte sans se poser de question le transfert de charge sur l’entourage, et en particulier sur les femmes (mère, fille ou compagne). J’ai été frappée par la capacité « réflexe » des femmes à adapter complètement leur vie pour soutenir leurs proches, pour assurer la continuité et l’organisation des soins et mettre ainsi entre parenthèses, vie personnelle et professionnelle durant des mois, parfois des années. Les femmes se font ainsi le relai d’un système de santé et une société qui ont du mal à combler leurs failles, et qui pire banalisent ce service rendu, le cantonnant au registre du sacrifice privé. »

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