L'expérience d'un surmenage...

Médecin spécialisé dans le traitement des problèmes d’énergie, j’ai « l’avantage » peu enviable d’avoir pu faire moi-même l’expérience d’un surmenage. Voici une description de ce qui m’est arrivé il y a quelques années et de ce que j’ai ressenti à cette époque.

Je me réveillais très tôt le matin, après une nouvelle nuit au cours de laquelle j’avais dormi un maximum de quatre heures. Ce n’était pas un sommeil réparateur : je m’étais réveillé plusieurs fois, en nage. Je faisais des cauchemars. Cela faisait bien longtemps que les somnifères que je prenais depuis quelques mois ne faisaient plus effet.

Le matin, j’avais l’impression d’être une épave. J’avais des douleurs dans les bras et dans les jambes et ma tête était lourde comme du plomb. J’éprouvais des difficultés pour m’asseoir sur le bord du lit. La chambre tournait comme une toupie et j’étais pris de vertige. Je me traînais vers la salle de bain et restais une demi-heure sous la douche, dans l’espoir de faire disparaître le brouillard dans ma tête. Je vidais un grand verre de Coca d’un trait pour tenter d’avoir suffisamment d’énergie afin de conduire mes enfants à l’école.

De retour à la maison, j’affrontais une salle d’attente remplie de patients. Je jouais au joyeux médecin compréhensif, qui faisait comme s’il écoutait attentivement et j’essayais de me concentrer au mieux sur ce que les patients me racontaient, mais c’était la routine. Pendant les visites à domicile, j’essayais de rester debout en buvant Coca sur Coca. Pour le dîner, j’avalais en vitesse une tartine au jambon. Pendant toute la journée, je prenais des pastilles contre l’acidité gastrique afin que la douleur reste supportable. Je me demandais constamment pourquoi un homme d’à peine trente-cinq ans (dans la fleur de l’âge) ne pouvait rien faire d’autre que « survivre » et pourquoi il se traînait de week-end en week-end sans pouvoir rien faire à cause de l’épuisement total.

Je cachais scrupuleusement cette situation à mon entourage, parce que je savais qu’on s’identifie difficilement ou que l’on ne peut pas s’identifier à une situation de ce genre. En effet, les problèmes de fatigue se heurtent uniquement à l’incompréhension et aux reproches.

Après quelques mois, j’ai admis que cela ne pouvait plus durer. J’ai décidé de mettre fin à mon activité de médecin et je me suis activement mis à la recherche de solutions possibles pour moi-même, parce qu’apparemment il n’y avait pas la moindre thérapie en mesure de m’aider.

Voici pour mon histoire personnelle. À partir de ce moment, j’ai fait de nombreuses recherches. J’ai suivi différents congrès et différentes formations dans toute l’Europe, je me suis entretenu avec des collègues et des thérapeutes. Finalement, tout cela a favorisé ma propre guérison et fait naître un nouveau concept de pensée à propos des problèmes d’énergie et de la manière dont il vaut mieux les aborder. Vous trouverez l’intégralité de cette nouvelle approche dans ce livre.

L’homme occidental est épuisé. Nous avons trop souvent tendance à attribuer cette fatigue à des facteurs externes et à pointer du doigt la « société » : le stress de plus en plus important, causé par la pression du travail, les embouteillages, la poussée à la consommation, les problèmes financiers et ainsi de suite, est facilement considéré comme le responsable du nombre croissant de surmenage, de fatigues chroniques et de dépressions. Nous ne pouvons plus suivre, nous avons tellement de tra- vail et tellement d’autres choses à faire que nous fatiguons. C’est quand même logique ! Nous oublions toutefois (ou nous ne le savons pas) qu’il y a également des mécanismes internes extrêmement importants à la base de cette fatigue.

Il ne s’agit pas d’un énième livre sur la fatigue chronique, le surmenage, la dépression, le stress ou la fibromyalgie (douleur chronique et fatigue). J’évite intentionnellement d’aborder ces affections « séparément ». Ce sont en effet des affections pour lesquelles la perte d’énergie est à la base du problème. Les manifestations de la perte d’énergie et les différents autres symptômes qui y sont associés font que les chercheurs y ont attaché différents « noms » et différentes maladies. En effet, les médecins ont tendance à classer les affections à l’aide de différents critères, en sorte qu’elles peuvent être enregistrées et reprises dans des statistiques. Pour moi, ce n’est pas l’essentiel. L’essence, c’est la perte d’énergie en elle- même. Par quel phénomène et pour quelles raisons perdons-nous de l’énergie (et sommes-nous fatigués) ? C’est la question que je pose dans ce livre. Pourquoi sommes-nous aussi fatigués ? Quels mécanismes font en sorte que nous perdons autant d’énergie ?

L’objectif de ce livre est principalement d’expliquer le processus qui mène à la fatigue, d’examiner tous les facteurs potentiels qui favorisent cette fatigue et également de proposer des solutions qui donnent lieu à une nouvelle situation d’énergie optimale.

Le nombre de cas d’absentéisme en raison de problèmes liés à la santé mentale a terriblement augmenté ces dernières années. Les problèmes mentaux (parmi lesquels l’épuisement et la dépression) sont à l’heure actuelle la deuxième cause principale d’absence au travail. Seuls les pro- blèmes de dos entraînent un nombre encore plus important d’absences.

Il ressort d’une enquête à grande échelle, dont les résultats ont été publiés au début du mois de juin 2007, que la moitié des Belges ne peut pas supporter la pression liée au travail. Un Belge actif sur cinq est même à la limite du surmenage. L’étude a été menée auprès de 21.856 inter- nautes dans différents pays européens. Trente-et-un pour cent des travailleurs belges ont déclaré qu’ils devaient parfois puiser dans leurs réserves à cause du stress au travail. Cinquante-et-un pour cent des personnes interrogées ont déclaré ne pas pouvoir faire face au stress lié à leur emploi. Ce faisant, les Belges arrivent à une troisième position peu enviable. Selon les chercheurs, seuls les Suédois et les Allemands résistent encore moins à la pression du travail.

Il ressort d’une étude britannique que les travailleurs souffrant de dépression ne se présentent pas au travail en moyenne trente jours par an. Les personnes confrontées à des problèmes de stress sont absentes vingt et un jours par an.

L’Organisation mondiale de la santé déclare que la « dépression » et « l’épuisement » sont les maladies par excellence du vingt-et-unième siècle et s’attend à ce que les chiffres doublent d’ici l’année 2010.

Les chiffres démontrent clairement à quel point il est important que les employeurs et les directeurs des ressources humaines prennent conscience des manifestations de stress et d’épuisement, afin de pouvoir intervenir à temps et leur offrir de l’aide avant que leurs travailleurs individuels ne se retrouvent dans une situation d’incapacité de travail prolongée.

Il est clair que les manques d’énergie sont devenus un problème social important. Lorsqu’on ouvrait un dictionnaire il y a vingt-cinq ans, on aurait recherché en vain les termes surmenage (épuisement total en conséquence d’un stress prolongé), fibromyalgie, SFC ou dépression. Aujourd’hui, nous les entendons chaque jour, on en parle dans les médias et tout le monde connaît une personne faisant partie de son cercle d’amis ou de connaissances qui est confrontée à ce problème.

Les problèmes d’énergie sont doublement accablants : au niveau corporel et psychique. De plus, ils se heurtent à une grande incompréhension de l’entourage : les personnes souffrant de problèmes d’énergie sont encore trop souvent considérées comme des « poules mouillées », « des profiteuses » ou « des opportunistes », alors qu’il s’agit bel et bien d’une affection sérieuse qui a un impact foudroyant sur la vie professionnelle, sur la vie personnelle et sur la vie sociale.

Je suis bien placé pour savoir ce que cela signifie d’être fatigué (épuisé). Je peux donc bien me mettre dans la peau et dans l’esprit des personnes qui sont totalement épuisées. C’est la raison pour laquelle je peux très bien imaginer qu’il y ait des personnes trop fatiguées pour lire ce livre, qu’il y ait des personnes trop dépressives, trop solitaires et trop vaseuses pour croire que ce livre pourrait un tant soit peu les aider. Ce livre ne concernera peut-être pas les personnes qui mènent une vie bien remplie et stressante, mais qui se sentent encore bien à l’heure actuelle. Elles remarqueront cependant qu’elles peuvent améliorer et optimiser leur santé et leur énergie grâce à plusieurs directives contenues dans ce livre. Quoi qu’il en soit, les avis que je donne pour les deux groupes (per- sonnes souffrantes et personnes en bonne santé) donneront lieu à des résultats positifs.

 

                                                                                         
     Dr. Peter Aelbrecht Octobre 2007

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Homo energeticus