Les grands perturbateurs de la digestion

Un équipement aussi sophistiqué prête forcément le flanc à des perturbations. C’est un adage bien connu des ingénieurs de tous poils : plus un système est complexe, plus les risques de panne sont nombreux. Notre système digestif n’y échappe pas. Heureusement, tant que les déséquilibres ne sont pas trop anciens et engrammés, il est possible de préserver l’équilibre en évitant quelques ennemis clairement identifiés.

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Un équipement aussi sophistiqué prête forcément le flanc à des perturbations. C’est un adage bien connu des ingénieurs de tous poils : plus un système est complexe, plus les risques de panne sont nombreux. Notre système digestif n’y échappe pas. Heureusement, tant que les déséquilibres ne sont pas trop anciens et engrammés, il est possible de préserver l’équilibre en évitant quelques ennemis clairement identifiés.

Côté alimentation
L’ennemi no 1 est à traquer du côté des graisses. Elles sont assez longues à digérer puisque, rappelez-vous, elles finissent d’être dégradées en bout de chaîne, dans le gros intestin. Un excès de graisse au cours d’un même repas risque d’embouteiller toute l’autoroute digestive. S’ajoutent à cela des sensibilités individuelles, chacun ayant une plus ou moins grande facilité à digérer les graisses crues et cuites. La solution sera donc à adapter au cas par cas.

Les véritables intolérances alimentaires (principalement au gluten ou au lactose) peuvent provoquer des troubles intestinaux sévères. Elles relèvent d’un régime strict sous surveillance médicale. Cependant, certaines personnes sont sensibles à des composants alimentaires qu’elles ont du mal à digérer, sans que cela n’entraîne de problèmes aussi sérieux. Pour les uns, ce seront les grosses molécules que l’on trouve dans les produits laitiers, pour d’autres certaines protéines contenues dans les céréales... Il leur faudra éviter ces aliments et réorienter leur nourriture quotidienne vers des produits qui provoquent moins de difficultés.

Certains aliments ont un effet direct sur le transit, qu’ils le ralentissent (carotte, riz...) ou qu’ils l’accélèrent (pruneaux, figues...). D’autres éteignent ou attisent le feu de l’acidité gastrique. Et ce ne sont pas toujours ceux que l’on croit. Le citron, par exemple, contient des acides organiques qui se transforment en substances alcalines au contact des sucs gastriques. Il est donc acide sur la langue, mais il combat l’acidité dans l’estomac. Un paradoxe parmi beaucoup d’autres. Le piment, qui brûle dans la bouche, peut encore irriter la paroi stomacale mais devient antiseptique dans l’intestin.

Restent les aliments réputés indigestes, que certains supportent parfaitement alors que d’autres sont à la peine dès qu’ils en avalent une bouchée. Le concombre est souvent incriminé, ainsi que le poivron, l’ail, le melon... On dit qu’ils « remontent » ou, image plus poétique, qu’ils « reprochent » (en Provence). Si vous y êtes très sensible, il vaut mieux les éviter. Cependant, quelques petits « trucs » permettent d’améliorer leur digestibilité.

L’intoxination latente
L’intoxination latente est un autre ennemi de notre digestion. Notre corps est équipé d’une série d’organes appelés « émonctoires » car ils sont chargés d’éliminer les déchets métaboliques, alimentaires, médicamenteux et environnementaux. Ce sont la peau, les poumons, les reins, le foie et l’intestin. Deux d’entre eux, donc, sont directement impliqués dans la digestion. Près de la moitié. Ce n’est pas rien ! Dans leur incessant travail d’épuration du corps, ils courent le risque de se charger en toxines qu’ils ont du mal à évacuer. Et ce, d’autant que nous mangeons de plus en plus d’aliments industriels enrichis en additifs de toutes sortes. Pour faciliter leur travail digestif, il faut leur offrir de temps en temps une petite cure détox, qui les aidera à se défaire de leur surcharge toxinique et les rendra disponible pour leur tâche digestive.

La sédentarité
Elle risque aussi de perturber votre digestion, particulièrement votre transit intestinal. Gardez en tête l’image de votre tube digestif et des autres organes impliqués dans la digestion, tassés dans votre cavité abdominale. À chaque respiration, à chaque mouvement, ils sont « massés » et stimulés. Ils ont besoin de cette sollicitation. Lorsqu’elle se fait trop faible (voire quasiment absente), ils peinent à faire leur travail. Une pratique physique régulière participe ainsi à l’entretien de votre système digestif, sans que vous soyez obligé pour autant de vous transformer en sportif assidu. La régularité compte bien plus que la performance.

Le stress
Le stress est également l’ennemi de votre digestion. L’excès de stress, tout au moins, qui finit par interférer avec l’activité des neurones entériques, brouiller la sécrétion des messagers biochimiques et entraver l’efficacité du péristaltisme digestif.

Enfin, certains microbes
Lorsqu’ils parviennent à se faufiler entre les armées bactériennes protectrices qui peuplent notre tube digestif, certains microbes provoquent des symptômes parfois violents. Heureusement, ils sont le plus souvent assez faciles à éradiquer.

 

Dr Philippe Maslo / Marie Borrel


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