Le décodage dentaire ou comprendre la place symbolique occupée par l’organe dentaire

 

La problématique première du décodage dentaire a été de comprendre la place occupée par l’organe dentaire, place biologique et place symbolique. Alors que ces deux mots semblent s’opposer, il est clairement apparu que le deuxième est né des besoins du premier... La vertu symbolique est une manifestation de fonctionnement du cerveau cortical, mais bien plus encore, de la sphère mentale. A partir de l’instant où notre cortex s’est lancé dans la conquête du monde par les mots, il y a eu création d’un registre de correspondances entre les mots et la réalité expérimentée depuis la nuit des temps, celle faite par notre dimension animale, privée du verbe, et stockée dans son unité fondamentale, la cellule biologique. Car lorsque la sphère mentale énonce un mot, ce mot a un sens... Le sens d’un mot est certes celui que l’auteur lui accorde. Mais il apparaît qu’une information bien plus fine et subtile y est attachée. Car si un mot a un sens, il a le même sens qu’un objet qui lui est associé. Ainsi, la symbolique est une loi naturelle qui relie un objet réel, un mot et un sens. Et là se placent les dents...

Là, dans le registre des correspondances... Le mot « foyer » en est un excellent exemple... Pour sa valeur concrète, le foyer que l’animal connaît est ce lieu où brûle un feu qui réchauffe et qui permet de se nourrir. Mais pour la sphère mentale, le foyer est un concept. Ce concept devient alors une véritable formule mathématique, un algorithme... Cette fonction mathématique, dédiée à accoucher d’une réalité concrète pour informer la biologie, prend en compte plusieurs paramètres que sont l’homme, la femme, la maison, et des paramètres accessoires mais importants que sont les enfants. Ces derniers sont parfois remplacés par d’autres paramètres, les animaux ou les plantes vertes... Ces deux paramètres aléatoires révèlent néanmoins le besoin de l’humain à agrémenter son foyer d’une raison d’y retourner après sa journée de chasse. Ainsi, une souffrance émotionnelle liée au concept « foyer » peut survenir si l’un des paramètres est en souffrance. Mais la formule mathématique est complexe, car le paramètre « femme » peut être un problème pour la femme elle-même si elle ne se sent pas femme... ! Car la formule est appliquée autant à la relation transitive au monde qu’à la relation réflexive à soi-même... Nous y reviendrons plus tard...

Notre cavité buccale est un orifice d’entrée à tout ce qui est nécessaire à notre biologie. Le « nécessaire » à la survie se nomme le besoin ! L’eau, la nourriture et l’air entrent par la bouche afin de faire survivre notre corps. Pour l’animal de la catégorie des mammifères, la bouche est équipée de dents afin d’arracher ou de cisailler les morceaux, puis de les broyer afin de les amener sous forme utilisable à l’estomac. Pour de nombreux animaux, la bouche, mais essentiellement les dents, sont outils de prédation... Les dents donnent la mort dehors mais amènent la vie dedans !

La différence essentielle entre l’animal et l’humain est représentée par la fonction verbale. Nous sommes les seuls animaux à être doués d’un langage complet et articulé. Les animaux ont un langage sonore... mais l’humain est capable d’associer tous les sons et de faire naître des mondes simplement avec des mots. Différentes choses sont nécessaires pour réaliser cette prouesse, mais la plus importante se trouve dans des aires corticales spécifiques dédiées au traitement du son, du langage... La bouche devient alors l’orifice par lequel sortent ces mots pour agir dans le monde. Et ainsi, la bouche se trouve placée à l’endroit stratégique de la survie et de l’existence. Car notre corps doit vivre, alors que l’esprit, le mental, lui, existe. Il existe en parlant... Les mots qui sortent de notre bouche manifestent notre existence sur Terre. Les mots nous donnent vie... les mots manifestent notre vie au monde... D’ailleurs, le bébé lui-même lorsqu’il arrive au monde pousse son premier cri pour dire qu’il est vivant... Il faut pour s’en persuader, observer la panique de ceux qui assistent à la venue au monde d’un enfant qui ne crie pas, et les efforts et subterfuges déployés afin de lui arracher son premier cri...

L’articulation du langage se réalise au niveau de l’articulation temporo-mandibulaire, là où le maxillaire inférieur est articulé au crâne, via l’os temporal. L’os temporal se révèle comme l’os du langage... traversé par le conduit auditif, il permet d’entendre. Porteur d’une face articulaire il est relié à la mandibule, outil fondamental du langage. Et il est l’os qui protège les aires corticales du langage, l’aire de Broca et l’aire de Wernicke1. Mais ces aires corticales n’entreront en jeu que vers les 18 mois, et d’ici là, le nouveau-né a quelques dents à placer dans sa bouche...

L’enfant, lorsqu’il vient au monde, présente, dans les conditions normales de développement, une bouche dépourvue de dents... Les premiers bourgeons ont débuté leur minéralisation à la 24ème semaine de grossesse, mais la première dent ne fera éruption en bouche qu’au 6ème mois après la naissance. Il est impossible de prétendre alors que ces dents sont déjà reliées à une quelconque dimension mentale. Le nouveau-né ne vit et ne survit que grâce au système endocrinien qui le tient en équilibre. Mais pour autant, il est déjà de l’espèce humaine ! Animal, il est soumis au stress le plus dangereux qu’il rencontrera durant toute son existence, avec plus ou moins d’occurrence, plus ou moins de conscience, à savoir l’abandon. Conformément à sa pulsion grégaire, le jeune humain a besoin de sentir le monde se lier à lui. Pour ce faire, il perçoit...

Lorsque les premières dents arrivent dans sa cavité buccale, il a aux environs de six mois. L’horloge biologique est sûre, mais pas au jour près! De même, selon des lois mathématiques, d’études statistiques, une différence autour de six mois de quelques semaines, pour ne pas dire un mois, n’est pas signifiante d’un quelconque problème. La limite d’inquiétude est même positionnée à quinze mois... Autrement dit, ce n’est qu’au-delà de quinzemois qu’il convient d’investiguer pour vérifier la présence des germes dentaires. L’absence de germes dentaires en grand nombre est très rare. Elle prend souvent place dans un tableau plus vaste d’anomalie génétique, de syndromes médicaux ou de troubles du système entier. L’agénésie partielle de dents temporaires est également rare. L’agénésie étant l’absence de genèse... donc pas de germes, pas de dents...

A six mois, les incisives centrales inférieures se placent en bouche. La phase de « dentition » commence, terme qui fait distinguo avec « denture » en révélant une dynamique. La dentition est la phase de mise en bouche, la denture est la situation statique des dents mises en place. L’enfant va connaître trois années de dentition, puis trois années de denture... Et puis tout recommencera... L’arrivée de ces dents portant les numéros 71 et 81 est hautement significative. Le fait que ces dents suivent une horloge normale, respectent ce temps énoncé comme une norme générale, est une information grégaire... L’enfant, que nous appellerons pour l’instant « animal » puisque dépourvu du fonctionnement verbal, reçoit de son biotope une information qui vient à lui dans la musique de « mère ”. Autrement dit, un individu de son monde environnant se signale à lui dans un rôle de mère. Il convient ici de comprendre que ce signal est capté, bien plus qu’explicité par des mots. Il y a un signal signifiant et non forcément signifié par des mots... Ce sont des normes comportementales et affectives de la part d’un individu extérieur pour lequel son rôle de mère vis-à-vis de l’enfant est clair, stable et plein.

Le système vivant que représente le nouveau-né est purement biologique, instinctif voir instinctuel... Il convient de comprendre que ce système n’est absolument pas doué de pensée réflexive... Ni même de pensée tout court ! Les mots existent dans son environnement sonore, mais ils ne sont pas signifiants dans son cortex analytique. La musique de ces mots, elle, l’est ! Le ton informe, la charge émotionnelle qui imprègne les mots est entendue... Celle-ci agit ! Mais croire que le cortex d’un nouveau-né « comprend » ce qu’on lui dit... Non ! Pour autant reste-t-il fondamental de parler, de rendre son biotope « verbal »... Nous verrons ultérieurement que le biotope est le monde dans lequel l’enfant va se manifester et pour ce faire, il utilisera ce qui s’y trouve. Ainsi, une absence de langage verbal va agir en diminuant l’expansion transversale du palais, et occasionner un encombrement dentaire. Le palais dit ogival est une marque constante de ce silence verbal...

L’individu qui se signale en « mère » vis-à-vis du nouveau-né peut ne pas être SA mère... Mais il semble qu’un absolu biologique s’en moque. Si l’individu est vibrant de la signature émotionnelle de mère, alors l’enfant reçoit cette présence informative comme telle et s’y relie... Voilà pourquoi il semble aberrant d’entendre que dans certains foyers d’adoption, il fut interdit aux puéricultrices de se relier émotionnellement aux enfants dont elles avaient la charge... Il fut... ou bien l’est-ce encore ?!

Nous pouvons ainsi commencer à entrevoir que ce ne sont pas les conditions extérieures autour de l’enfant qui sont déterminantes... Observer un théâtre et se dire que tout est à sa place n’est pas ce que fait notre biologie. Elle ne voit pas plus qu’elle n’entend à cet âge. Ainsi donc, il n’est jamais question de remettre en cause ce qui a été fait, mais de porter notre attention sur comment cela a été fait... Non pas un « comment » qui analyserait un protocole... Mais bel et bien un « comment » qui se tournerait vers l’état d’être, vers l’état émotionnel de celui qui agit. Bien plus que l’acte, ou même la nature de l’acte, c’est bien le cœur derrière cet acte qu’il s’agit de ressentir. Car c’est sa musique imprégnant l’acte qui est reçue par la biologie sourde et aveugle du nouveau-né.

Ainsi, une parfaite étrangère mue par l’amour maternel sera bien mieux reçue qu’une mère enfermée dans ses peurs de mal faire. Mais là n’est pas le summum de ce que les dents nous enseignent... nous y reviendrons plus loin, lorsque les molaires temporaires seront en place... Les peurs de mal faire sont légions, et même malheureusement cultivées, afin que de savants ouvrages expliquant comment être une bonne mère soient achetés... Cultivées aussi par l’absence de transmission de ce savoir instinctif que femme qui devient mère aurait dû recevoir de sa propre relation à sa mère, laquelle l’avait reçu de... etc.
La phase d’éruption des 71 et 81 correspond à l’image suivante : un radeau est sur l’océan... Il vient de tomber du ciel... Un navire s’approche et lui lance un bout. Ce navire se signale ainsi au radeau en tant que mère... Là sont les informations que captent les incisives centrales inférieures. Imaginons maintenant qu’elles prennent du retard. Au lieu des six mois, elles ne sortent qu’à 1 an ! Quel sens cela prend-t-il ?

La lecture la plus simple et la plus courante est de rechercher dans l’histoire familiale quel est l’enfant qui n’a eu dans son biotope une stabilité de l’individu mère qu’à 1 an ! Ce genre de situation est relativement courant depuis que femme procrée ET travaille... Même la loi autorisant 8 semaines de congé maternité n’a pas solutionné le problème qui est de devoir trouver une nourrice pour permettre à la mère de retourner à son poste de travail... Et trouver nourrice qui convient est chose ardue ! Un enfant qui naît aujourd’hui a toutes les chances d’avoir une grand-mère qui a connu ce stress... Mais la loi biologique fait appel à des mémoires plus anciennes. Ainsi nous faudra-t-il explorer plus haut dans l’arbre généalogique les vécus.

La seconde lecture concernant ce retard d’éruption nous fait rechercher l’enfant abandonné, mis à la DASS, qui a attendu, pour être adopté, l’âge indiqué par ses incisives centrales inférieures temporaires... Ce genre d’informations reste délicat à trouver. Mais, le signal des dents de l’enfant nous indique déjà que l’individu « mère » a un stress qui la rend muette dans le biotope de l’enfant. Car bien entendu, l’enfant qui présente aujourd’hui un retard d’éruption de ses incisives centrales inférieures n’est pas l’enfant abandonné...


 

Dr. Christian Beyer  

                        
                                                                              

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