La tête et le ventre : des résonances émotionnelles importantes

C’est clair : notre tube digestif est le lieu de plusieurs alchimies croisées. Dès les premières semaines de notre vie terrestre, nous avons reçu deux sortes de nourriture : l’une bien palpable, que nous portions à notre bouche et laissions transiter le long de notre tube digestif ; l’autre impalpable, tissée d’émotions que nous recevions au cours des repas. Dès le début, la faim tiraillant notre ventre nous mettait dans un état de tension très inconfortable. Mais le lait coulant dans notre gorge nous apaisait rapidement. Cette alternance de désagrément et de plaisir a rythmé notre relation à l’alimentation dès nos premiers jours. Par la suite, c’est encore dans le ventre qu’ont résonné de manière privilégiée nos émotions les plus élaborées. Dès la petite enfance, plaisir, frustration, joie, peur, malaise, tristesse... passent par des sensations corporelles abdominales. Plus tard, lorsqu’il s’est agi de devenir autonome, c’est en acquérant la propreté que nous avons effectué le premier pas décisif. Encore une histoire d’abdomen.

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C’est clair : notre tube digestif est le lieu de plusieurs alchimies croisées. Dès les premières semaines de notre vie terrestre, nous avons reçu deux sortes de nourriture : l’une bien palpable, que nous portions à notre bouche et laissions transiter le long de notre tube digestif ; l’autre impalpable, tissée d’émotions que nous recevions au cours des repas. Dès le début, la faim tiraillant notre ventre nous mettait dans un état de tension très inconfortable. Mais le lait coulant dans notre gorge nous apaisait rapidement. Cette alternance de désagrément et de plaisir a rythmé notre relation à l’alimentation dès nos premiers jours. Par la suite, c’est encore dans le ventre qu’ont résonné de manière privilégiée nos émotions les plus élaborées. Dès la petite enfance, plaisir, frustration, joie, peur, malaise, tristesse... passent par des sensations corporelles abdominales. Plus tard, lorsqu’il s’est agi de devenir autonome, c’est en acquérant la propreté que nous avons effectué le premier pas décisif. Encore une histoire d’abdomen.

Lorsque nous devenons adultes, nos émotions continuent à entretenir des relations privilégiées avec notre ventre. Mais plus ou moins, selon les individus. Certaines personnes conservent ainsi, toute leur vie, des résonances émotionnelles importantes entre leur tête et leur ventre. Résultat : leur digestion est fragilisée par le stress, les contrariétés et même les émotions positives pour peu qu’elles soient puissantes.

C’est que les émotions ont une action directe sur le système nerveux entérique. Notre équipement neurovégétatif est composé de deux branches : le sympathique et le parasympathique. Le premier est un peu l’accélérateur. Il déclenche les manifestations locales, notamment les contractions musculaires. Le second joue plutôt un rôle de frein et les atténue. Ces deux voies nerveuses sont représentées dans le tube digestif via des récepteurs spécifiques nichés dans les parois intestinales. Tant que ces deux branches nerveuses complémentaires sont en équilibre, relâchement et contractions musculaires alternent de manière harmonieuse et correspondent aux besoins réels de notre digestion. Mais si des émotions viennent semer le trouble, l’une des deux branches prend le pas sur l’autre, conduisant à des troubles comme la constipation, la diarrhée, les brûlures gastriques...

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À chacun son profil
certains d’entre nous sont plutôt extravertis, d’autres introvertis. certains sont très actifs, d’autres plus contemplatifs... ces différences sont, en partie, liées à l’activité de notre système neurovégétatif. car il est des individus chez qui la branche sympathique (celle de l’activité) est légèrement prédominante, alors que chez d’autres ce sera la parasympathique (celle de la modération).
tout cela est très schématique, bien sûr, et se trouve fortement modulé par l’éducation et l’histoire personnelle. Il n’en demeure pas moins que nous grandissons tous sur la base d’un système dominant. devenus adultes, nous ne devons pas trop le contrarier en adoptant des comportements inadaptés. car le ventre risque de se venger en provoquant des symptômes digestifs.

 

Dr Philippe Maslo / Marie Borrel


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