La chute du rêve pastorien insensé



À la suite des découvertes de Pasteur (dont certaines bases essentielles ont d’ailleurs été copiées sur Béchamp), les élites médicales de la fin du siècle dernier ont donné libre cours à leur imagination.

Les affabulations, les mythes, les expectations les plus folles ont alors été présentés à un public avide de nouveautés prophylactiques et thérapeutiques.

En effet, la lutte contre les microbes battait son plein. Pour vivre sain, sans maladie ni tare, il suffisait de détruire tous les minuscules êtres vivants, qui, prétendait-on, s’étaient répandus à la surface de la planète pour menacer à tout moment notre existence.

Le but unique de la médecine devenait la destruction des microbes.

Une sorte d’hystérie paranoïaque s’était emparée des médecins les plus éminents (à l’exception d’une poignée de non-conformistes considérés comme des primaires et des gens à abattre, nous savons cela !).

Ainsi, le 5 janvier 1896, le Journal de Médecine de Paris faisait paraître un article « de fond » annonçant des progrès sensationnels pour la fin du xixe siècle, c’est-à-dire dans les quatre ans à venir.
Nous allions voir ce que nous allions voir.

Après la découverte du sérum antidiphtérique (qui voit la lutte entre Roux et Behring), on annonce à grands coups de trompette :
• la guérison certaine de l’érésipèle ;
• la guérison de la fièvre puerpérale ;
• la guérison du phlegmon et du panaris ;
• la mise au point du sérum contre les infections à streptocoques ;
• la guérison de l’idiotie et du gâtisme, du vieillissement du cerveau par la craniectomie (chirurgie crânienne).

Il suffisait tout simplement de « donner de l’air au cerveau » !

On y décrit la première craniectomie avec l’utilisation du vile- brequin et de la scie circulaire (« un instrument terrible, mû par l’électricité, tournant à 2 000 tours, ce qui aurait tôt fait, au moindre écart, de fendre jusqu’au menton la tête du supplicié »), ainsi que du ciseau et du maillet.
Selon cet article de 1896, il faut plaindre Laennec, Trousseau, Bouillaud (les inventeurs de l’auscultation et les maîtres de la clinique). L’auteur de l’article de 1896 ajoute :
« Autrefois, on observait, on palpait, on auscultait, on recherchait le signe ou le symptôme. Aujourd’hui, tout est simplifié : une seringue suffit. Vous êtes appelé auprès d’un malade : ne vous inquiétez pas du diagnostic, du pronostic et du traitement. Injectez immédiate- ment le sérum : comme il est à la fois préventif et curatif et que son action n’est jamais nuisible, vous êtes sûr d’obtenir de bons résultats. En somme, l’arsenal thérapeutique se résume à du sérum dans une seringue. D’ici à quelques années, les chaires de clinique médicale seront supprimées et remplacées par des écuries et des laboratoires. Ce sera tout bénéfice pour nous : moins de travail, pas de responsabilité, honoraires plus élevés. Simple intermédiaire entre le public et l’Institut Pasteur, le médecin aura tout avantage à préconiser les nouvelles méthodes. »

Pasteur pouvait être remercié pour les progrès qu’il avait fait accomplir à une médecine de destruction mise en œuvre par des robots.

Oui, il suffisait de traquer et de détruire définitivement le microbe, de s’en rendre maître par quelques centicubes de vaccin ou de sérum. L’humanité allait parvenir à un paradis de santé. Vive Pasteur !

Depuis lors, il a fallu déchanter :
• cette médecine pastorienne est passée à côté de la santé authentique. Plus grave encore, elle a conduit à une déchéance de la pratique médicale ;
• la santé générale des individus s’est dégradée ;
• de nombreuses maladies posent maintenant à l’humanité un mortel problème : celui des maladies dites « infectieuses », dues, pour la plupart, à des micro-organismes avec lesquels il aurait fallu vivre en symbiose, mais que l’on a agressés par incompréhension des mécanismes vitaux ;
• le diabète, les troubles cardio-vasculaires, les troubles nerveux et mentaux, les problèmes digestifs, respiratoires, rénaux, le cancer, le SIDA, les infections à prions, les myopathies, etc. témoignent d’une baisse inquiétante des défenses immunitaires à tous les âges.

Pendant ce temps, les dépenses de maladie (dites « de santé ») progressent à tel point qu’elles sont devenues pour nos sociétés une charge insupportable.

La dégénérescence des humains, qui va de pair avec celle des animaux, des plantes et des sols, est un fait bien connu de nos dirigeants et de tous les économistes.

La médecine dite « officielle » cache ce fait et raisonne encore comme si rien ne s’était passé depuis la décadence des idées pastoriennes.

En face de cette médecine, qui a perdu la face sur les plans à la fois scientifique et pratique, une infinité de systèmes prétendent prendre la relève. La plupart de ces systèmes ne valent guère mieux que le pasteurisme. Ils véhiculent des erreurs fondamentales.

Or, depuis Hippocrate, une hygiène et une médecine de l’homme et de l’environnement n’ont cessé d’être enseignées, transmises, appliquées par des médecins dont le but était, avant tout, la mise en œuvre d’une hygiène vitale simple, directe, fondée sur des idées à la fois rationnelles et humanistes ; une hygiène vitale capable de répondre aux exigences inhérentes aux différentes individualités, aux différents âges, aux différentes conditions de vie.

Cette conception hippocratique est la base de l’enseignement de Vie & Action. Elle nous procure les clés de la santé et du rétablissement délivrés de bien des interventions violentes et mutilantes d’une médecine technocratique et dépersonnalisée.



A. Passebecq  & S. Heyse  

                                                                              

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