Graisses et obésité : et si on se trompait d’ennemi ?


Le lien entre consommation de graisses et obésité commence aussi à être largement remis en question : et si on se trompait d’ennemi en recommandant aux gens de manger moins gras pour éviter le surpoids ? Force est de constater que, depuis les années 1980, les pays industrialisés doivent faire face à une véritable épidémie d’obésité. Lors d’une conférence donnée en 2011, devant l’Ancestral Health Symposium, le Dr Andreas Eenfeldt, plus connu sous le nom de The Diet Doctor10, fait ce simple constat : aux États-Unis, cette épidémie a démarré au début des années 1980, au moment précis où la campagne anti-matières grasses et anti-cholestérol est lancée.

Suite à l’étude d’Ancel Keys (voir p. 19), le gouvernement américain a en effet publié, en 1977, les Dietary Goals for The United States (Recommandations nutritionnelles pour les États-Unis). Celles-ci préconisent de réduire la consommation de graisses saturées et de cholestérol et, à la place, de baser son alimentation sur au moins 8 à 12 portions de produits céréaliers par jour. D’où la pyramide alimentaire que l’on connaît tous aujourd’hui, qui place le pain, les céréales et autres féculents à la base de nos menus, et qui deviendra rapidement la norme dans de nombreux autres pays occidentaux. Pourtant, quelques voix s’élèvent déjà à l’époque dans le milieu scientifique pour tirer la sonnette d’alarme : ces nouvelles vérités nutritionnelles n’ont aucun fondement scientifique sérieux, et elles pourraient provoquer des conséquences inattendues. Si on mange moins de matières grasses, par quoi va-t-on les remplacer ? Par des féculents et des sucres ? Mais ces interrogations ne sont pas entendues, et les Américains commencent à suivre à la lettre les recommandations officielles.

Les craintes de ces scientifiques ne tardent pas à se concrétiser. Aux effets directs de la surconsommation de glucides sur la prise de poids s’ajoute un autre effet pervers : les Américains consomment toujours plus de produits céréaliers alors que les apports caloriques des graisses restent les mêmes. Le nombre de calories consommées par jour est alors beaucoup plus important et difficilement compensé par une dépense physique quotidienne insuffisante. En résumé, il y a plus d’apport que de dépense, il en résulte donc la formation de masse graisseuse par le corps. Résultat : en 30 ans (1970-2000), l’addition calorique a augmenté de 7 % chez les hommes et de plus de 22 % chez les femmes ! La période 1976-1980 est marquée par un pic net dans les courbes d’obésité : l’épidémie a commencé et n’est pas près de s’arrêter. Elle est même accentuée par une sédentarité toujours croissante. Le boom du e-commerce, dans les années 2000, a aggravé encore un peu plus la situation, les gens se déplaçant de moins en moins, même pour faire leurs courses.

À noter : le surpoids est défini par un IMC compris entre 25 et 30 ; l’obésité est caractérisée par un IMC égal ou supérieur à 30 ; et l’obé- sité extrême par un IMC égal ou supérieur à 40. L’IMC ou Indice de masse corporelle se calcule en divisant le poids par la taille au carré. Par exemple, une personne pesant 70 kg et mesurant 1,62 m aura un IMC de : 70 ÷ (1,62 x 1,62) = 26,72. Elle est donc en surpoids.

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OBÉSITÉ : DES CHIFFRES INQUIÉTANTS !
— À l’échelle mondiale, la prévalence de l’obésité a plus que doublé entre 1980 et 201412.
— En 2014, plus de 1,9 milliard d’adultes étaient en surpoids (soit 39 %). Sur ce total, plus de 600 millions étaient obèses (soit 13 %).
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En 2015, le Dr Deidre Tobias du Brigham and Women’s Hopital et de l’Harvard Medical School publie une étude financée par les National Institutes of Health et l’American Diabetes Association dans le très prestigieux The Lancet13. Le résultat de ses recherches est clair : il n’existe pas de preuves tangibles qui justifient de recommander les régimes pauvres en graisse pour faire perdre du poids. Les chercheurs de cette étude ont comparé 53 études sur le sujet, réalisées depuis 1960, pour en arriver à cette conclusion éloquente.

Alexandra Dalu / Alix Lefief-Delcourt

                        
                                                                              

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