Démographie médicale : un constat, des solutions

 

Pour la présentation de son quatorzième Atlas de la démographie médicale, le Conseil National de l’Ordre des Médecins (CNOM) a organisé le 2 juin 2016 un débat sur les territoires de santé, les problématiques de désertification et les moyens d’y remédier. ReAGJIR était là.

Le constat est partagé par tous : le nombre de médecins en activité régulière reste stable mais ne contrebalance pas les départs à la retraite et les disparités territoriales.

Le CNOM propose de réformer en profondeur le système de santé français, de mettre l’accent sur la formation notamment en valorisant les maîtres de stage universitaires, l’apprentissage hors des murs de l’hôpital et de faciliter les relations intra et interprofessionnelles.

L’enjeu est évident : pour retrouver un équilibre dans l’accès aux soins partout et pour tous, il faut mettre l’accent sur la formation initiale, favoriser l’installation des jeunes médecins et la coordination autour du patient. Souhaitons que les partenaires conventionnels suivront cette direction.

Les propositions de ReAGJIR n’ont pas changé :

Proposer un modèle assurant la transition entre la fin des études et le remplacement tout en permettant d’assurer la présence de remplaçants auprès des médecins installés dans les zones fragiles : l’Offre Publique de Soins Ambulatoires ;

Accompagner l’installation via un réel guichet unique ;

Sécuriser l’ensemble de l’exercice libéral pour le rendre plus attractif en améliorant la prévoyance de l’ensemble des libéraux ;

Favoriser l’exercice mixte (libéral et salarié) ;

Diversifier la rémunération ;

Mettre en place une véritable politique d’aménagement du territoire.

Autre fait marquant des conclusions du CNOM : les remplaçants, souvent décriés comme des personnes ne voulant pas s’installer, prennent leurs responsabilités : leur nombre a augmenté dans les zones en difficultés. Les remplaçants jouent pleinement leur rôle1 et méritent davantage de considération et de moyens d’exercer en leur nom propre. ReAGJIR demande donc le conventionnement des remplaçants et un volet spécifique de la ROSP.

Les prévisions sont claires : il faudra attendre 2025 pour voir la situation démographique médicale s’améliorer. D’ici là, tous les médecins ne seront pas remplacés mais la population continuera à être soignée et accompagnée dans sa santé. Il faut accompagner les médecins pour assurer le virage ambulatoire qui ne peut se faire qu’en réorganisant notre pratique.

Nous avons des projets, nous avons des souhaits d’exercice en adéquation avec les enjeux de santé publique actuels (vieillissement de la population, prévention…). Donnez nous le temps et les moyens de les mettre en place.