Comment échapper aux crises de maux de tête répétés ?

Vous faites des maux de tête répétés à des occasions variables et multiples. Pas obligatoirement très violents, mais gênants par leur fréquence. Ce que vous cherchez avant tout, c’est bien sûr un traitement pour soulager la crise, mais encore plus des conseils pour en diminuer la fréquence.

Vous faites des maux de tête répétés à des occasions variables et multiples. Pas obligatoirement très violents, mais gênants par leur fréquence. Ce que vous cherchez avant tout, c’est bien sûr un traitement pour soulager la crise, mais encore plus des conseils pour en diminuer la fréquence.

Cette première partie va tout d’abord vous faire découvrir le mal de tête en général, car bien connaître son ennemi est la première de toutes les armes ; suivent ensuite les conseils pour juguler la crise et enfin les règles de vie qui permettent d’en diminuer la fréquence, voire de l’éviter.

De quoi s’agit-il ?
1. Depuis quand parle-t-on des maux de tête ?
Étudier l’historique des maux de tête peut paraître superflu ; toutefois, ce bref rappel dans le temps permet de donner une autre dimension à leur connaissance.

De plus, savoir que les maux de tête ont existé de tous temps et qu’ils ne sont pas propres à la vie moderne permet de relativiser leur existence, sans toutefois la minimiser.

Cet état d’esprit aboutit, à coup sûr, à une meilleure efficacité du traitement.

L’historique du mal de tête ou céphalée se déroule depuis les origines de l’humanité. Les céphalées semblent être l’apanage de l’homme depuis la nuit des temps. Le mal de tête, considéré au sens le plus large de douleurs du crâne ou de la face, a toujours fasciné et apparemment tenu un des premiers rangs dans la hiérarchie des maladies.

Dans l’antiquité, on en retrouve des traces écrites sur des papyrus égyptiens et des écrits assyriens remontant à plusieurs siècles avant notre ère. On a de même retrouvé dans des métropoles antiques, aztèques en particulier, des trépanations du crâne qui avaient sinon une valeur curatrice, du moins une valeur symbolique, voire religieuse, qui laisse déjà entrevoir quelques vérités premières concernant certaines céphalées chroniques.

Au Moyen Âge, les maux de tête sont apparentés à certains dérangements mentaux ou châtiments divins, tout comme pouvait être l’épilepsie considérée en tant que « haut mal » (mal qui vient d’en haut). On retrouve là encore sur certains tableaux, de Jérôme Bosch en particulier, des images de trépanation destinées à faire évacuer le mal souvent représenté sous forme d’une pierre. Bref, il s’agit bien d’une « peine capitale » au sens propre du terme.

Au début du siècle et surtout dans les pays latins, les maux de tête ne sont pas reconnus en tant que maladie ou bien ils sont perçus comme affection spécifiquement féminine. traitée avec un certain dédain par l’entourage mâle, la femme se heurte à l’indifférence du corps médical. Les traitements sont peu efficaces car le mécanisme est mal connu, car non recherché.

Récemment, les maux de tête, et la migraine tout particulièrement, ont acquis un statut de maladie à part entière, comme la douleur sur un plan plus général, ceci sous l’influence des anglo-saxons. La connaissance des mécanismes a bien progressé, et de ce fait même l’efficacité des traitements. Les maux de tête sont pris en charge au sein des centres anti- douleur ou dans certains centres spécifiques, comme celui de l’hôpital Lariboisière à Paris par exemple.

2. Épidémiologie : qui fait quoi ?
Savoir que les maux de tête sont un phénomène de tout sexe et de tout âge peut sembler être une maigre consolation mais cela vous permet de ne plus vous sentir seul(e) à en souffrir, de pouvoir en parler et de l’extérioriser.

Au surplus, cela permet d’alléger d’autant le traitement car une maladie « partagée » est une maladie amoindrie.

en France, on compte environ cinq millions de céphalalgiques chroniques. quel qu’en soit le nombre exact, il semble que la prédominance féminine soit nette : soixante-cinq pour cent environ.
3⁄4 On dit couramment qu’une femme sur cinq a fait au moins une crise de migraine dans sa vie, un homme sur dix, un enfant sur vingt.

Qu’en est-il de cette prédominance ?
Les femmes ont peut-être plus d’occasions que les hommes de faire des maux de tête, ceci pour plusieurs raisons :
• un psychisme peut-être plus réceptif, plus sensible au stress : leur organisme est un récepteur à seuil plus bas que celui de l’homme ;
• un mode alimentaire parfois plus déséquilibré : les femmes mangent moins de céréales et de féculents, et plus de sucres ; de plus, elles font des régimes ;
• des occasions d’extérioriser la maladie plus fréquentes liées entre autres aux épisodes de la vie génitale : puberté difficile, règles volontiers douloureuses, grossesse à problèmes, ménopause orageuse.

Donc, prédominance féminine sans doute, mais peut-être pas autant que l’on veut bien le dire, car les femmes sont la majorité à accepter de se reconnaître dans ce profil et à consulter leur médecin... les hommes beaucoup moins !

L’âge aussi a son importance : des maux de tête répétitifs et prolongés peuvent survenir dès le plus jeune âge ; migraines et maux de tête à partir de six ans ne sont pas rares. Les maux de tête liés au stress sont plutôt l’apanage de l’adulte et de la vie active. Certains maux de tête apparaissent à l’âge moyen de la vie, migraines ou névralgies faciales tout particulièrement.

Les maux de tête sont l’un des tout premiers motifs de consultation médicale et un véritable problème de société.

La consommation importante et répétée de médicaments divers peut conduire à une surenchère thérapeutique non seulement coûteuse, mais parfois dangereuse pour le patient.

Le caractère désespérément répétitif et tenace de certaines cépha- lées amène à une recherche du traitement miracle et donc à un véritable parcours du combattant du céphalalgique à la recherche de tout ce qui pourrait, d’une manière ou d’une autre, soulager cette véritable « peine capitale » qu’est le mal de tête.

Les maux de tête et migraines correspondent donc à un véritable phénomène de société, avec leur coût propre en consultations, arrêts de travail, médicaments, etc.

> Encore faut-il distinguer le fonctionnel du lésionnel.
en matière de troubles maladifs, et le mal de tête en est un, il faut bien distinguer le trouble fonctionnel qui est lié à un dérèglement de la fonction d’un système ou d’un organe et qui est donc primitif du trouble lésionnel, qui est lié à une cause particulière, infectieuse, tumorale ou autre, et qui donc est secondaire. dans les maux de tête dits chroniques, c’est-à-dire suffisamment importants et/ou répétitifs pour entraîner un retentissement dans la vie de tous les jours, il faudra donc bien distinguer le fonctionnel du lésionnel et n’affirmer le premier que si le second a été formellement éliminé.

Par ailleurs, un mal de tête fonctionnel de l’adulte peut laisser place petit à petit à un mal de tête lésionnel du senior, circulatoire ou rhumatismal. il faudra donc être très vigilant sur les modifications qui peuvent survenir en cours d’évolution.

Tout ceci nous amène à dire très clairement que la prise en charge d’un mal de tête et/ou d’une migraine passe par un diagnostic préalable qui ne peut être que médical. en effet, nous envisageons ici exclusivement le problème des céphalées fonctionnelles, à l’exclusion de toute cause organique, et que cette distinction de départ ne peut être faite que dans le cadre d’une consultation et/ou d’examens complémentaires ; bref, d’une prise en charge médicalisée.

Les maux de tête d’origine fonctionnelle ou psychologique :
– psychalgies : 52 % ;
– migraines, algies de la face : 15 % ;
– névralgies : 4 % ;
– cervicalgies et céphalées d’effort : 0,5 %.

Les maux de tête de causes organiques ou lésionnelles :
– traumatismes crânio-cervicaux : 11 % ;
– tumeurs cérébrales : 3,5 % ;
– hypertension artérielle : 3 % ;
– accidents vasculaires cérébraux : 2 % ;
– affections locales (yeux, dents, nez, oreilles) : 1,5 % ;
– fièvre, alcoolisme, méningite : 1 %.

Un diagnostic de céphalée fonctionnelle est donc a priori un diagnostic d’élimination qui ne peut être, répétons-le, que médical : on a le droit de l’affirmer qu’en l’absence de toute cause organique soigneusement recherchée.

 

 

   Dr. Jean-Loup Dervaux  
                                                                              

Si cet extrait vous a intéressé,
vous pouvez en lire plus
en cliquant sur l'icone ci-dessous 

Migraines et maux de tête, c'est terminé !