Ça vient du ventre, de la tête ou d’ailleurs ?

Les maladies digestives et les troubles fonctionnels intestinaux constituent un problème de santé publique majeur par leur fréquence, les difficultés récurrentes pour les prévenir, les soulager ou les guérir, leur gravité parfois. Mais depuis quelque temps, les immenses progrès réalisés dans la connaissance du fonctionnement intestinal, et en particulier la compréhension des liens serrés qu’entretient ce long boyau avec la plupart des organes, particulièrement le cerveau, ont permis de saisir la richesse et d’appréhender la variété des tableaux cliniques présentés par ces très nombreux patients – 5 millions au bas mot.
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Les maladies digestives et les troubles fonctionnels intestinaux constituent un problème de santé publique majeur par leur fréquence, les difficultés récurrentes pour les prévenir, les soulager ou les guérir, leur gravité parfois. Mais depuis quelque temps, les immenses progrès réalisés dans la connaissance du fonctionnement intestinal, et en particulier la compréhension des liens serrés qu’entretient ce long boyau avec la plupart des organes, particulièrement le cerveau, ont permis de saisir la richesse et d’appréhender la variété des tableaux cliniques présentés par ces très nombreux patients – 5 millions au bas mot.

Nous pouvons ainsi distinguer deux groupes de troubles, symptômes, pathologies ou maladies qui touchent directement ou pas le tube digestif et sont responsables de plus du tiers de l’ensemble des consultations médicales.


• Certains des patients viennent nous voir pour des symptômes strictement digestifs (difficultés de digestion, nausées et/ou vomissements, ballonnements, borborygmes, flatulences, gaz, brûlures, crampes, douleurs ou spasmes abdominaux, démangeaisons ou irritations anales, troubles du transit – diarrhée banale ou « tsunami », constipation légère ou selles béton, grasses, pâteuses, nauséabondes...) ou des maladies digestives chroniques (Crohn, rectocolite hémorragique, MICI, reflux gastro-œsophagien sur ou sans hernie hiatale, syndrome de l’intestin irritable, parfois cancers coliques, sigmoïdes ou rectaux).
• D’autres,en revanche,sont surtout ennuyés par des troubles variés extra-digestifs :
– infections récidivantes (dermatologiques–acné,aphte,herpès, psoriasis... –, gynécologiques – mycose principalement –, ORL – gorge, nez, rhino-pharynx, sinus... –, urinaires – cystite...) ;
– inflammations terminée sen«ite»:conjonctivite,tendinite, thyroïdite... ;
– allergies et intolérances alimentaires (fruits exotiques,gluten, laitages, œufs), asthme, eczéma ;
– diabète,surpoids,obésité,ostéoporose;
– maladies cardiovasculaires(athérosclérose);
– problèmes rhumatologiques (arthrite, polyarthrite rhumatoïde, pelvispondylite rhumatismale – l’ex-spondylarthrite ankylosante) ;
– pathologies graves(cancer du côlon,maladiesauto-immunes
– Gougerot-Sjögren, lupus, sclérose en plaques...) ;
– troubles de l’humeur (déprime, dépression), syndrome de fatigue chronique, fibromyalgie, problèmes de sommeil... ;
– maladies neuro-dégénératives (des tableaux autistiques... à l’Alzheimer en passant par le Parkinson) qui touchent des personnes âgées... de plus en plus tôt dans leur vie !

Cette liste déconcertante voire préoccupante s’allonge sans cesse et peut laisser à penser que l’immense majorité voire la totalité des maladies et pathologies auraient un lien avec le tube digestif et pourraient peu ou prou être corrigées par des mesures hygié- no-diététiques impliquant le microbiote.

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« QUE TON ALIMENT SOIT TON SEUL MÉDICAMENT »
HIppocrate (460-370 aV. J.-c.)
Le seul probablement pas mais un élément essentiel de la santé, certainement. nous vivons actuellement une approche véritable- ment nutritionnelle de la maladie : il ne semble en effet exister aucune situation physiologique ou pathologique dans lesquelles des recommandations alimentaires n’interviennent au moins partiellement pour soutenir la santé du patient, renforcer ses capacités de défense, booster ses facultés de récupération ou de guérison.
™ L’hygiène de vie, dont bien sûr l’alimentation, constitue un des meilleurs traitements que l’on puisse actuellement proposer.
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La consultation n’a pas de spécificité en dehors du fait qu’elle doit absolument préciser les troubles digestifs (origine, ancienneté, intensité, gravité – sang dans les selles) et rattacher au besoin les troubles extra-digestifs à l’intestin. Nous réservons une place privilégiée à la recherche des intolérances (lait, laitages, gluten, parfois Fodmaps...) et des tentatives d’exclusion avec leurs protocoles précis et les résultats éventuels. Un interrogatoire précis et bien conduit est régulièrement plus contributif que nombre d’examens pratiqués autrefois çà et là en Europe (Belgique, Suisse) et maintenant en France (recherche d’IgG alimentaires par exemple). L’enquête alimentaire est un moment décisif de la consultation, d’autant que les patients que nous recevons ont presque toujours été correctement et largement explorés par les spécialistes avant d’être qualifiés de fonctionnels.

En médecine, n’avoir aucune lésion expliquant les symptômes, décider d’un régime auquel la communauté scientifique n’adhère pas, recourir de surcroît à des médicaments homéopathiques ou des plantes, vous place d’emblée dans une posture délicate vis-à- vis du corps médical et peut pousser vers l’automédication ou des oreilles plus attentionnées, pas toujours expertes ou rigoureuses.

Nous savons à présent avec certitude que des symptômes qui pouvaient n’avoir aucun lien apparent avec l’intestin dépendent en réalité du microbiote. L’enjeu et l’objectif consistent maintenant à le prouver et mettre à notre disposition les outils (probiotiques personnalisés, par exemple) capables de les soulager ou les traiter. C’est l’enjeu des années à venir.

  Dr Serge Rafal        
                                                                              

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