Colloque « espèces invasives »


8 décembre 2016
Assemblée Nationale


35 ans de « lutte » contre l’ambroisie
…et le double de malades


L’ambroisie a été déclarée « problème de santé publique » en 1980. Ce qui marque le début de la lutte, voilà 35 ans.

Pendant ces 35 années de « lutte », au lieu de régresser l’ambroisie n’a fait que proliférer en Rhône Alpes (40000 ha) et dans d’autres régions. Le nombre d’allergiques à l’ambroisie a explosé et passe de 6 % à 20 % de la population de la vallée du Rhône.

Depuis 1980 de nombreuses mesures de lutte ont été prises mais aucune d’entre elles ni même leur somme n’ont réussi à aboutir à un contrôle de l’ambroisie. Ainsi, de 1980 à 2010, l’activité de l’administration s’est limitée à produire un communiqué de presse annuel, ce qui n’a évidement guère inquiété l’ambroisie ! A partir de 2000, des arrêtés ambroisie ont été pris mais ils n’ont jamais été appliqués, etc…

Les différents responsables qui auraient pu agir efficacement n’avaient soit pas les consignes ou les missions (Préfets, ARS, DDT), soit pas la compétence (conseils départementaux, communautés de communes, …). Restent les maires qui ont effectivement l’autorité et la compétence salubrité publique, mais combien d’entre eux se sentent-ils vraiment concernés ?

En réalité, la lutte contre l’ambroisie n’a jamais décollé en France parce que personne n’a jamais été en charge de son organisation depuis 35 ans, par manque de volonté politique !  Il en est résulté des mesures « par défaut » c'est-à-dire inefficaces, et bien sûr aucun objectif de résultats.

Et pourtant le contrôle de l’ambroisie est possible.
On sait que la Suisse a pris le problème à bras le corps dès son apparition, et mène la lutte avec succès depuis 10 ans et que le Québec, très infesté, est parvenu à contenir le problème.
Ce que l’on sait moins parce que les institutionnels ne communiquent pas, c’est que certaines municipalités arrivent à un très bon contrôle de l’ambroisie, sans mesures coercitives, sans coûts excessifs mais avec une grande détermination et un fort investissement des référents communaux.
Si on le veut, on peut donc obtenir de bons résultats. Mais l’ambroisie continue de s’étendre et de faire des dégâts chez les personnes sensibles. Il manque juste une volonté politique.

Les malades ne demandent pas une accumulation d’études épidémiologiques, de colloques savants, de mesures administratives compliquées, ils veulent juste une diminution des pollens, donc un contrôle renforcé et généralisé des infestations de plantes dans les secteurs concernés.

Une lutte efficace ne peut être que territoriale, impulsée, coordonnée et contrôlée par les pouvoirs publics. De plus, l’Ambroisie devrait être déclarée nuisible dans les cultures, ce qui rendrait son éradication obligatoire.
Dans tous les cas, il faut absolument une volonté publique pour mettre en mouvement les acteurs de la lutte.

Plus d'infos sur www.stopambroisie.com