La respiration harmonieuse active


La première méthode de Shaolin pour retrouver une respiration efficace et tonique n’est pas une technique de contrôle de type sportif, mais plutôt une harmonie subtile dont l’Orient garda longtemps le secret : Tiao Qi. Ce terme, difficile à traduire, décrit une méthode dans laquelle on tente de relier la respiration naturelle à la conscience de soi et à l’environnement. De nombreux sutras du « Petit Véhicule » bouddhiste (hînayâna) décrivent l’importance de la respiration naturelle dans le processus de l’éveil spirituel. En particulier l’Anapani Sutra démontre l’importance de la conscience de l’inspiration et de l’expiration.

Dans l’esprit de Shaolin imprégné à la fois de bouddhisme et de solides bases de médecine traditionnelle chinoise, la respiration joue un rôle clé dans le maintien de la santé physique et spirituelle. Les premiers sutras du bouddhisme du Petit Véhicule, en particulier le texte connu sous le nom d’Ekottara Agama Sutra, furent transmis en Chine dès le iie siècle. Ce texte lie clairement la réalisation spirituelle et la cessation des pensées perturbatrices. La méthode consiste à prendre conscience de l’inspiration et de l’expiration. Si nous comparons cette méthode avec les textes anciens de la médecine chinoise, nous pouvons faire un lien entre le bénéfice de la pratique de la respiration consciente avec la pacification des sept émotions conflictuelles citées par le Nan Jing. Le bénéfice de la respiration consciente est donc basé en premier chef sur la psychosomatique. Dans le fameux texte du xvie siècle, le Voyage vers l’Ouest, le moine Tang monte un cheval qui symbolise le souffle et la difficulté à le maîtriser.

Une citation de sutra ancien illustre parfaitement ce propos :
« Fais attention ! Si tu ne peux t’asseoir tranquillement et fermement en posture de méditation, et si l’impatience de tes jambes te pose problème, alors tu ne peux prétendre au plus haut statut des bipèdes ! »
Une maxime antique complète le point de vue du Bouddha :
« Lorsque les émotions et sentiments se mêlent au souffle, il est certain que votre énergie (Qi) sera perturbée. »
Du point de vue de la médecine chinoise classique, le rôle du Tiao Qi, la régulation du souffle, est triple :
-- assurer une bonne circulation de l’énergie (Qi) ;
-- enlever les blocages et stagnations de l’énergie dans le corps (base du processus de guérison naturelle) ;
-- apporter l’énergie extérieure (Wei Qi) pour renouveler celle des organes internes (Nei Qi).
De plus, cette pratique de base se résume en quelques principes simples et faciles à mettre en œuvre.

Il est important de pratiquer cette méthode avant toute autre car la moindre accumulation d’énergie dans des circuits (Méridiens d’acupuncture) bloqués pourrait conduire à des effets secondaires contre-productifs. Cette respiration consciente agit donc comme un principe de sécurité énergétique.


 

 Gérard  Edde                           
                                                                              

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 Qi Gong et art de santé Shaolin