Les états émotionnels de celui qui vous ment : cohérence et contradiction

 

 


Un collègue casse du sucre sur votre dos ? Votre banquier essaie de vous avoir ? Vous suspectez votre petit(e) ami(e) d’être infidèle ? Grâce à ces quelques conseils simples et incroyablement efficaces, vous pourrez connaître la vérité en quelques minutes seulement.

Il convient d’observer les gestes de la personne à la fois de façon séparée et en liaison avec la conversation. Dans cette article, nous allons examiner la relation entre les paroles et les gestes. Sans parler d’incohérences évidentes comme le fait de faire « non » de la tête tout en disant « oui », il existe des signes plus subtils mais tout aussi révélateurs de la tromperie. Il s’agit de gestes qui peuvent être conscients ou inconscients.

Parfois aussi, nous faisons un effort conscient pour faire passer une idée, mais si notre geste est forcé, nous manquons de spontanéité et nous ne sommes pas naturels. Pour qui sait ce qu’il doit observer, cela se voit tout de suite.

Les incohérences entre les gestes, les paroles et les émotions sont aussi de précieux indicateurs, car nous avons alors un message double. C’est ce qui se produit, par exemple, lorsqu’une personne affiche un rictus tout en exprimant sa tristesse à un ami qui a perdu sa femme.

Observez bien ce qu’on appelle l’expression de réaction initiale (ERI). Il s’agit de l’expression initiale des véritables sentiments de la personne. Cette expression peut durer moins d’une seconde, le temps que la personne parvienne à masquer ce qu’elle éprouve. Même si vous ne pouvez pas déchiffrer cette expression fugace, le fait que l’expression de la personne ait changé est une raison suffisante pour soup- çonner que l’émotion qu’elle manifeste à présent est feinte.

Tout est dans la simultanéité
Si la personne commence à secouer la tête comme pour confirmer alors que les mots ne sont pas encore sortis de sa bouche ou au moment où ils en sortent, il est clair qu’elle dit la vérité. En revanche, si elle secoue la tête après avoir dit ce qu’elle avait à dire, peut-être essaie-t-elle de vous faire croire qu’elle en est convaincue. Le mouvement est alors forcé, il ne procède plus de l’émotion : c’est trop tard.
Observez aussi les mouvements des mains et des bras qui ponctuent une affirmation après coup. Le geste semble alors être quelque chose d’ajouté, car c’est bien ce qu’il est. La personne veut exprimer rapidement ce qu’elle a à dire, mais elle se dit qu’il est peut-être important qu’elle ait l’air vraiment déterminée, et elle se met à jouer un rôle. Non seulement ses mouvements des mains et des bras sont tardifs, mais ils paraissent mécaniques et ne coïncident pas avec la ponctuation verbale.

Si vous vouliez convaincre quelqu’un que vous êtes en colère, alors qu’en réalité vous ne l’êtes pas, il vous faudrait jouer un rôle. Mais il y a autre chose. Le moment précis où apparaît cette expression de colère sur votre visage est déterminant. Si l’expression faciale est postérieure à l’ex- pression verbale, elle paraît fausse. Au contraire, si vous exprimiez la colère sur votre visage avant de la déclarer verbalement, il n’y aurait aucun signe qu’elle est feinte. Tout ce que cela indiquerait, c’est que vous cherchez vos mots ou que vous hésitez sur la façon d’exprimer votre colère.
Par ailleurs, celui qui croit à ce qu’il dit aura tendance à hocher la tête sur les syllabes importantes. Que ce soit verticalement ou latéralement, un mouvement de tête est censé ponctuer des points particuliers ou des idées parti- culières. Un hochement mécanique indépendamment de toute insistance est un mouvement conscient, dont le but est de montrer l’insistance. Or, lorsqu’une personne ment, ces mouvements ne font pas partie du rythme naturel du message.

Contradiction et cohérence
Non seulement la simultanéité est importante, mais il est nécessaire d’être attentif au type de gestuelle. Une femme qui fronce les sourcils tout en vous disant qu’elle vous aime émet un message contradictoire. Une contradic- tion évidente entre le geste et la parole est le signe que la personne ment. Un bon exemple est celui de l’homme qui essaie de convaincre sa petite amie qu’il l’aime tout en secouant le poing dans l’air. De même, des mains agrippées l’une à l’autre et l’affirmation qu’on est content ne vont pas ensemble. Le geste doit être cohérent avec la parole.

Le choc de l’émotion
La spontanéité de l’émotion est difficile à contrefaire. Soyez attentif, et vous ne vous y laisserez sans doute pas prendre. Une réponse qui n’est pas sincère n’est pas spontanée : une émotion simulée ne devient donc visible qu’avec un léger retard. La durée de l’émotion est aussi déphasée : la réponse couvre un temps plus long que s’il s’agissait d’une émotion véritable. L’émotion disparaît aussi plus brutale- ment. Elle arrive en retard, elle dure trop longtemps et elle disparaît trop vite.
La surprise est un bon exemple. Une vraie surprise vient et disparaît rapidement. Si la surprise se prolonge, il y a toutes les chances pour qu’elle soit feinte. Quand nous feignons la surprise, nous avons tendance à nous figer dans une expression de stupeur : un observateur averti ne s’y laisserait pas prendre.

La zone d’expression :
attention aux sourires qui n’ont pas l’air heureux
Les expressions trompeuses se limitent souvent à la région de la bouche. Un sourire authentique illumine le visage tout entier. Au contraire, lorsqu’il s’agit d’un sourire forcé, la bouche de la personne est fermée et étirée, et il n’y a pas de mouvement au niveau des yeux ni du front. Un sourire auquel tout le visage ne participe pas est le signe d’une tromperie.
Pendant que nous y sommes, sachez que le sourire est le masque le plus courant de l’émotion, car dans le bas du visage, le sourire est ce qui dissimule le mieux l’expres- sion de la colère, du dégoût, de la tristesse ou de la peur. En d’autres termes, une personne qui ne veut pas révéler ce qu’elle éprouve véritablement aura tendance à adop- ter « une mine réjouie ». Cependant, ne l’oubliez pas, si le sourire n’est pas le reflet d’une émotion véritable, comme par exemple la joie, tout le visage n’y participera pas.

Les états émotionnels : points à retenir
• Il existe un décalage entre le geste et la parole.
• Les mouvements de la tête sont mécaniques.
• Les gestes ne sont pas cohérents avec le message verbal.
• L’expression physique de l’émotion est décalée dans le temps et dans la durée.
• Lorsqu’uneémotion(dejoie,desurprise,d’admiration,etc.) est feinte, son expression se limite au bas du visage.



 

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