Sommes-nous nos pensées ?

Si la compréhension peut se faire que nous ne sommes qu’un paquet de programmes, tendances et conditionnements que nous avons collectés depuis l’enfance, qui sommes-nous réellement ?


Si la compréhension peut se faire que nous ne sommes qu’un paquet de programmes, tendances et conditionnements que nous avons collectés depuis l’enfance, qui sommes-nous réellement ?

Nous n’avons pas voulu être tels que nous sommes, cela nous est advenu comme si nous étions une éponge absorbante, avalant le meilleur comme le pire.

De cela a découlé des milliards d’êtres humains qui se figurent être autonomes, indépendants, disposant d’un libre arbitre et de la possibilité de choisir. Bonne blague s’il en est !
Le point principal à résoudre est de pouvoir vérifier ces assertions concernant ce formatage inconscient.

Pour cela, rien n’est à faire, il suffit de s’observer vivre d’instant en instant, l’acteur évoluant vers le rôle de spectateur.

Contrairement aux spiritualités traditionnelles où il faut faire beaucoup d’efforts, suivre des disciplines aliénantes en vue d’atteindre un but, la voie directe ne préconise ni but ni changement quelconque, simplement voir ce qui est.

Inutile de changer quoi que ce soit à sa vie, seulement observer sans commentaires ce qui se produit au niveau mental, émotionnel et sensoriel.

Curieusement, cette observation va devenir de plus en plus naturelle, ce n’est plus moi qui ressens, des ressentis se produisent.

Au début, la pensée va tenter de s’emparer du rôle d’observateur, manne céleste pour continuer sa domination. Mais ce piège classique sera vite déjoué, non pas en faisant un forcing pour le faire taire, mais en lui laissant le champ libre où elle va finir par s’épuiser et s’affaiblir.
En cas de grande effervescence, un mantra pourra aussi faire l’affaire.

Cette approche n’a pas en vue d’atteindre un but quelconque mais de constater, par nous-mêmes, qu’il se pourrait que nous ne soyons pas nos pensées.

Cette compréhension, d’abord intellectuelle, va faire son chemin dans des zones inconnues du psychisme jusqu’au moment où cela deviendra une évidence qui n’a plus besoin d’une confirmation mentale.

Il est important de savoir que les efforts pour comprendre, que nous déployons, ne sont pas de notre fait, mais que c’est la conscience qui veut retrouver sa source à travers nous.
Cela nous libère de la croyance que nous avons des efforts à faire, la vision silencieuse prenant de plus en plus de prépondérance, une tranquillité intérieure en découle, même dans des circonstances conflictuelles.

Lorsque nous cessons peu à peu de nous identifier aux cinq sens et trois centres d’énergie, nous pointons vers la désidentification au corps.

Où va nous mener cette désidentification ? Tout simplement au ressenti élargi que nous ne sommes pas une entité particulière mais la conscience manifestée toute entière.

Cela ne se pense pas mais notre vision du monde est ressentie comme soi-même en mouvement.

Le bourdonnement de la vie, lorsque nous marchons dans la rue, les situations ou provocations courantes suscitent encore souvent les mêmes réactions qu’auparavant, mais elles pénètrent dans une zone neutre à l’intérieur de nous, pour s’y fondre sans laisser de traces.

Nous n’avons rien fait pour nous débarrasser de notre uniforme égotique, qui existe toujours comme une ombre, mais il ne revêt plus la moindre importance, les pensées traversent le psychisme comme un voleur dans une maison vide.

La pseudo-personnalité que nous avons cru être comprend qu’elle n’était qu’un leurre. Tout ce qui se produit en elle entre dans le cadre de l’interdépendance d’une totalité en expansion, marionnette tirée par des fils invisibles...

Henri Damay

 

Si cet extrait vous a intéressé,
vous pouvez en lire plus
en cliquant sur l'icone ci-dessous

Errances spiritualistes