Sexualité : jouissance et orgasme chez la femme

C’est un plaisir qui est d’une intensité moins forte que l’orgasme, qui est moins soudain, qui est plus durable (des dizaines de minutes), mais dont la qualité subjective n’est pas moindre. Si l’orgasme est une déferlante, la jouissance est une lente et ample vague. Si l’orgasme est une violente explosion, la jouissance est une lascive implosion. Si l’orgasme est un feu d’artifice, la jouissance est un bain de lumière. La jouissance est de l’ordre du cueillir, du goûter, du délecter.

 

Il faut distinguer deux niveaux à ces plaisirs :
la jouissance et l’orgasme

La jouissance
C’est un plaisir qui est d’une intensité moins forte que l’orgasme, qui est moins soudain, qui est plus durable (des dizaines de minutes), mais dont la qualité subjective n’est pas moindre. Si l’orgasme est une déferlante, la jouissance est une lente et ample vague. Si l’orgasme est une violente explosion, la jouissance est une lascive implosion. Si l’orgasme est un feu d’artifice, la jouissance est un bain de lumière. La jouissance est de l’ordre du cueillir, du goûter, du délecter.

La « simple » introduction du pénis et sa « simple » présence au creux du vagin produit chez beaucoup de femmes une émotion exquise voire profonde, un ravissement, une euphorie, un apaisement. Ce qui les exalte c’est cette impression de partage, voire de communion avec leur amant, le sentiment de lui faire un don majeur, la sensation que le vide en elles est comblé et qu’elles sont en plénitude, tandis que l’étreinte de l’homme les enveloppe et les emporte.

« Je goûte un réel bonheur à avoir une union sexuelle sans orgasme, dit une femme. La pénétration me fait jouir suffisamment pour ne pas avoir besoin d’orgasme à chaque fois. » « Même sans orgasme, la relation sexuelle peut atteindre chez moi un niveau que j’appellerais mystique. La joie que j’éprouve est quasiment comme une extase », dit une autre.

Mais il n’y a pas que la pénétration qui confère cet état de béatitude. Les femmes peuvent aussi l’éprouver quand l’homme les enveloppe de caresses, les baigne de baisers, les couvre de mots doux, et lorsque l’odeur de la peau mâle les enivre ; la jouissance est de toute sensation.

Combien de femmes, nonobstant le diktat de l’orgasme, accepteraient l’absence du séisme orgasmique tant est bon l’état de jouissance ! Leur bonheur ne se limite pas à un plaisir d’organe, il englobe l’intégralité de leur être qui alors flotte dans un bain de tendresse et d’exquises sensations (tactiles, olfactives, visuelles, gustatives) qu’offrent les bras de l’amant.

Que les femmes qui se croient des « ratées » parce que le plaisir ne les a pas encore secouées, mais simplement enveloppées, soient attentives à ces voluptés qui valent leur pesant de bonheur. Le plaisir se chante sur tous les tons, la mélodie qui s’élève de deux êtres aimants qui se joignent de tous leurs sens est un hymne à la joie.

« Je me sens bien dans ses bras et je n’ai pas toujours envie d’aller plus loin. » « Certaines caresses à certains points de mon corps me mettent dans un état de béatitude. » Ces témoi- gnages doivent nous aider à valoriser les corps à corps sans acmé. Étreintes, baisers, caresses, tout est bon à prendre.

L’orgasme
L’orgasme, du grec orga : bouillonner d’ardeur, est le plus haut degré – ou le point culminant – du plaisir sexuel.

On peut aussi dire : plaisir sexuel extrême ressenti au summum de l’excitation.
Ce plaisir se définit donc :
• par son intensité – la plus forte que puisse ressentir naturellement un être humain ;
• par son origine sexuelle le plus souvent ;
• par sa survenue après une phase plus ou moins longue d’excitation ;
• par la soudaineté de sa survenue ;
• par la brièveté de sa durée – quelques secondes – sauf lorsque les orgasmes s’enchaînent en transe – quelques minutes ;
• par l’irradiation c’est-à-dire la propagation plus ou moins importante du plaisir à travers le corps ;
• par les émotions et les modifications de conscience qui l’accompagnent : félicité, sentiment d’amour, etc.
Fait aussi partie de la description de l’orgasme et achève de le définir, la profonde détente qui le suit : impression de flottement teinté d’un grand bonheur et surtout impression de satisfaction totale dite encore assouvissement qui « délivre » du désir. Le désir et l’excitation mettent le corps et le psychisme « en charge ». L’acmé constitue une complète « décharge ». Sans cette profonde détente, sans cette satisfaction, on peut dire qu’il n’y a pas eu d’orgasme ou un orgasme incomplet.

Si l’orgasme est comblant, il n’est pas indispensable de le renouveler, c’est pourquoi beaucoup de femmes se satisfont d’un seul orgasme, en sont parfaitement heureuses et épanouies et ne cherchent pas à exploiter leur capacité polyorgasmique.

Si l’orgasme n’a pas apporté un total apaisement, si le désir n’est pas entièrement assouvi, s’il n’y a pas eu décharge complète, la personne va avoir besoin d’un autre orgasme et d’un autre encore, bref va être insatiable. L’orgasme vaginal se révèle souvent plus comblant que l’orgasme clitoridien.
Ce qui manque le plus aux femmes qui ratent un orgasme ce n’est pas le plaisir, c’est la détente qui suit le plaisir.

Le mode culmination-explosion
L’orgasme fonctionne sur le mode de la culmination explosion : une succession de stimulations élémentaires est appliquée sur un point érogène, chaque stimulation procure un plaisir légèrement supérieur au précédent ; la bénéficiaire ressent donc des sensations voluptueuses d’intensité croissante. Et soudain, à un certain niveau d’excitation, éclate un plaisir plus fort que tous les petits plaisirs préalables additionnés : c’est l’explosion.

C’est un phénomène analogue à celui d’un condensateur électrique : en charge, il accumule de l’énergie ; mis en service – en décharge – il libère soudain la totalité de l’énergie accumulée. En matière d’orgasme il est possible d’accroître l’énergie accumulée – c’est-à-dire l’excitation – par la stimulation de plusieurs zones érogènes. C’est le phénomène de sommation. Par exemple, à la stimulation du clitoris on ajoutera la stimulation d’un mamelon ou de l’anus. La décharge, c’est-à-dire le plaisir orgasmique, en sera d’autant accrue.

Docteur Gérard Leleu
Leduc.s éditions

 

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