Séduction : le corps compte plus que les mots



Avant un entretien, une rencontre importante, nous préparons avec soin ce que nous allons dire... quand il faudrait surtout travailler notre expression corporelle, nos mimiques, nos intonations de voix. Car tout passe par là ou presque. Faire « bonne impression », le terme est bien choisi. En effet, lors des premières secondes du début de contact, c’est un flash qui nous parvient, une couleur, un style, une aura. Cette personne que nous découvrons, on ne la regarde pas encore vraiment. On la perçoit globalement d’une manière floue, indistincte. Plus que notre raison, ce sont nos sens qui alors se mobilisent pour l’évaluer. Voilà pourquoi les attitudes corporelles comptent bien plus que les mots.

La Droopy’s attitude
Voyez Droopy : mine triste, joues tombantes, corps figé. Il déclare « I’m happy » (« Je suis heureux »). On rit du décalage entre ce qu’il dit et ce qu’il montre de si visiblement malheureux. De même, la contradiction saute aux yeux lorsque nous sommes présentés à quelqu’un de préoccupé. Machinalement, il débite sa formule de politesse : « Enchanté de vous connaître. » Ses mots sont aimables mais son regard s’échappe, il tend une main distraite, son corps paraît crispé... Ce n’est pas à ses paroles mais à son attitude physique que nous nous fions pour penser qu’il n’est pas du tout enchanté de nous connaître, qu’il est ailleurs.

Autre exemple, demandons à une amie comment elle va. Elle répond d’un petit air pincé, triste, précipité : « Très bien merci », et nous comprenons aussitôt que, contrairement à ce qu’elle dit, elle ne va pas bien du tout. Alors bien sûr, il importe que nos phrases d’accueil soient chaleureuses, mais seulement si le corps et les mimiques suivent, avec ouverture et sympathie.

Cette primauté du langage corporel est à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle. Une mauvaise nouvelle parce qu’il va falloir contrôler bien plus de choses que nous ne pensions : faire attention à notre voix, à nos gestes afin qu’ils transmettent, eux aussi, le message positif que nous voulons faire passer. Une bonne nouvelle car il n’est pas nécessaire d’avoir une vie intéressante et quantité de choses à raconter pour faire bonne impression. Non, il suffit de faire dire à nos expressions que nous sommes très contents d’être là, heureux de faire connaissance et prêts à l’échange.

Les bases de La sympathie
Sur quoi se fondent les autres pour décider que nous sommes plus ou moins sympathiques ? Très peu sur ce que nous disons : nos mots, nos idées sont pris en compte à 7 %. Importe beaucoup plus la manière dont nous disons les choses, sur quel ton, avec quelle douceur, quelles intentions dans la voix, des critères qui entrent à 38 % dans les jugements portés.

Enfin, le plus important est le langage du corps et toutes les émotions, les sentiments qui se lisent sur notre visage. Ils sont décisifs à 58 %. (Certaines données étant cotées deux fois, on obtient 103 % au coefficient de sympathie de Mehrabian, 1971.)

Patricia Delahaie

 

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