Les ruptures : pourquoi on n’y comprend rien...

 

Objectivement, c’est incompréhensible. On nous avait promis un amour éternel. Voici quelques mois, quelques semaines, voire quelques jours encore, nous faisions l’amour, des projets. Il existait entre nous des sentiments, une relation qui nous semblait « unique ». Nous ne l’avions pas rêvée ; elle était partagée. Et soudain, plus personne. On se heurte à une porte close. À moins que ce soit un jour avec, un jour sans... Que se passe- t-il ? Ne pas savoir est insupportable. À moins que du jour au lendemain le grand amour de notre vie ait déserté – parfois juste avant les noces – ou encore qu’il parte avec une autre, si brutalement. Les explications sont vagues, brouillonnes. Parfois, on nous prend même pour des imbéciles : « Tu es vraiment une belle personne. Je n’ai jamais été aussi bien que dans tes bras. Prends bien soin de toi ! » Et le pire est que c’est sincère...
Objectivement, c’est incompréhensible. On nous avait promis un amour éternel. Voici quelques mois, quelques semaines, voire quelques jours encore, nous faisions l’amour, des projets. Il existait entre nous des sentiments, une relation qui nous semblait « unique ». Nous ne l’avions pas rêvée ; elle était partagée. Et soudain, plus personne. On se heurte à une porte close. À moins que ce soit un jour avec, un jour sans... Que se passe- t-il ? Ne pas savoir est insupportable. À moins que du jour au lendemain le grand amour de notre vie ait déserté – parfois juste avant les noces – ou encore qu’il parte avec une autre, si brutalement. Les explications sont vagues, brouillonnes. Parfois, on nous prend même pour des imbéciles : « Tu es vraiment une belle personne. Je n’ai jamais été aussi bien que dans tes bras. Prends bien soin de toi ! » Et le pire est que c’est sincère...

Dans les séparations en pente douce, la fin est prévisible : de moins en moins de sexualité, de complicité, de bien-être ensemble... Elle n’éclate pas comme un orage dans un ciel serein mais arrive par temps si gris que la séparation s’annonce comme une promesse de soleil. La séparation est vécue comme une délivrance qui mènera à la renaissance. La suite est une autre affaire. Pas toujours à la hauteur des bonheurs espérés. Mais en tout cas, l’annonce de la rupture n’est pas une surprise. On s’y attendait plus ou moins. Il en va tout autrement des ruptures brutales, non prévisibles – celles qui provoquent les plus gros chocs – les « ruptures sparadrap » qui arrachent d’un coup toutes nos illusions.

Les ruptures « sparadrap »
C’est une expression de Léo, 23 ans, un coutumier du genre. Ces ruptures consistent à se retirer brutalement d’une histoire sans se confondre « en explications vaseuses ». Elles font très mal mais en une seule fois. Tandis que les séparations au compte-gouttes relèvent plutôt du supplice chinois. Chaque jour je suis un peu moins présent, un peu moins amoureux, un peu moins envie de te voir aussi. Les deux sont insupportables quand on aime encore. La première a le mérite de nous rendre presque fous de douleur mais d’être claire et de nous permettre de guérir plus vite. Ainsi pour Alicia, une jolie femme blonde de 43 ans vivant en couple depuis trois ans avec un homme de sept ans son cadet. C’est un voisin, elle le rencontre au pied de son immeuble. Il possède, à deux pâtés de maisons, une boutique d’instruments de musique : il est luthier. Coup de foudre ! « Il m’a fait craquer... » Elle quitte presque aussitôt le papa de ses deux filles avec lequel elle vit depuis dix ans. Bien sûr, elle redoute la différence d’âge mais lui-même semble si amoureux que ses peurs se dissipent dans un tourbillon de bonheur « évident ». Trois mois plus tard, ils habitent ensemble et commence alors « une vie d’amour absolu. Tout était formidable : la complicité, la relation avec les filles, l’entente sexuelle. Nous avions des tas de copains, des projets : monter chacun notre entreprise, adopter un enfant car je ne trouvais pas raisonnable d’en avoir un autre à mon âge, des voyages, etc. Nous étions dans une bulle ; je n’avais jamais rien vécu de pareil ».

Trois ans plus tard, ils partent pour leur dernier été au Maroc, sans les filles, dans un Riad. Il continue de l’aimer passionnément, l’appelle avec affection « ma Shéhérazade » parce qu’elle parle beaucoup, raconte bien et possède un corps ravissant... Elle apprend alors que sa mère vient de tomber gravement malade. Alicia doit écourter son séjour pour la rejoindre à l’hôpital où elle vient de subir une grave opération. Angoissée, Alicia annonce à son amoureux qu’elle va avoir terriblement besoin de lui. Sa réponse ? « Pas de problème, je suis là ! »

Il est rentré du Maroc depuis une semaine tandis qu’elle est au chevet de sa mère à Marseille. À son retour, il l’attend au train. Il la serre dans ses bras. Elle est soulagée : sa mère est sauvée. Elle pleure de le retrouver et... lui aussi. Il sanglote même. Elle n’y comprend rien ! Elle ignorait qu’il fût si attaché à sa belle-mère. Elle le rassure. Tout va bien maintenant. Ils montent dans la voiture. Il continue de l’embrasser et de... pleurer. Un peu agacée, elle lui demande ce qu’il a. C’est alors qu’il lui annonce la nouvelle : « C’est fini, je te quitte ! » Shéhérazade reste sans voix. Tout de même, demande-t-elle, y a-t-il une autre femme ? Non, non ! jure le jeune homme sans arrêter le moteur car il repart. Et c’est ainsi qu’il la dépose devant ce qui était « chez eux ». Elle s’assied par terre, à même le trottoir, la tête entre les mains, le contenu de son sac répandu par terre. Il n’a pas un geste de compassion. La voiture redémarre dans un bruit de moteur qui s’emballe...

Elle reste là un bon moment avec le sentiment « d’être la vieille pute blonde qu’on abandonne sur le trottoir parce qu’elle est usée ». Son image d’elle-même en prend un coup terrible. Elle qui, dans les bras de son amoureux, s’était sentie jeune, belle, sexy, l’égale en beauté de toutes les gamines, l’expérience en plus... reçoit son âge, ses rides – auxquels elle pensait rare- ment –, en plein visage. Finalement, elle trouve la force de monter « leurs » cinq étages pour constater qu’il « avait déménagé toutes ses affaires. Il ne restait plus aucune trace de son passage. Il avait pris jusqu’au panier à linge, le sécateur pour tailler les rosiers du balcon, la table du salon et même le lit de ma fille... ».

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À LA VEILLE DU MARIAGE...
Parfois, la rupture « c’est du brutal » diraient les Tontons Flingueurs. Âmes sensibles s’abstenir, voici deux histoires qui donnent froid dans le dos quand on a trouvé cette âme sœur si recherchée, et une âme sœur – encore plus rare – prête à s’engager civilement et religieusement. Selon la wedding planner (organisatrice de mariages) Chloé Atlan, 10 à 15 % des mariages sont annulés pratiquement au dernier moment. Il s’agirait surtout de jeunes couples (20-25 ans). Mais au dernier moment, le doute ! Aime-t-on assez fort pour s’engager pour toute... la vie ? Non, répondent ces jeunes femmes (car ce sont elles les principales responsables de ces désistements de dernière minute). Explication : elles auraient rêvé d’un mariage de princesse mais, au moment de dire oui, elles seraient prises de panique ou prises... par un autre. Comme quelques années plus tard, ces messieurs surtout, qui, face au bébé, à leurs responsabilités seraient pris d’effroi ou pris... par une autre. Bref, aujourd’hui, un couple sur quatre se sépare dans les quelques mois suivant la naissance d’un enfant si ce n’est juste avant la noce...

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Nicolas n’a pas encore compris : cinq ans de rela- tion suivie mais pas encore de vie commune, la certitude d’avoir rencontré la femme de sa vie. La robe est choisie, les invités sont prévenus, la salle réservée et le curé mobilisé. À mesure que l’échéance « Madame de... » approche, il se rend bien compte que sa fiancée est de plus en plus tendue. Mais il ne s’inquiète pas. C’est la fébrilité de l’avant-tourbillon, l’inquiétude de la perfectionniste espérant que « tout sera parfait ». D’ailleurs, ils continuent de régler les détails, parlent de louer une limousine, de passer leur voyage de noces en Andalousie et de penser à prévoir des pétales de roses pour la sortie de la messe ; plus romantiques que les grains de riz, non ? Timidement, elle suggère qu’on pourrait reporter de quelques mois la cérémonie mais Nicolas avoue qu’il ne « percute pas ». J’ai dû lui dire quelque chose comme « elle est bien bonne ! ». Mais la blague n’est pas drôle car trois semaines avant la publication des bans, il reçoit un texto (très pratiqué par les séparatistes que la honte rend abjects) un texto laconique du style : « Pardon, g t kit. »

Nicolas n’a jamais vraiment compris ce qui était passé par la tête de sa fiancée. Ni lui, ni les parents de la jeune fille qui avaient engagé des frais, et cela bien qu’ils l’aient incendiée, cuisinée, comprise par avance. Aucune méthode n’a fonctionné. Même les copines, même la meilleure amie n’ont pas su dire pourquoi elle avait annulé la fête. Stéphanie a déménagé ses affaires sans parler. On ne sait même pas si elle avait un autre homme... Difficile avec si peu d’explications de ne pas ruminer la sempiternelle question de la rupture : pourquoi ? Et de constater avec angoisse : « Si au moins elle me parlait, je pourrais comprendre, pardonner, me positionner par rapport à cette histoire, savoir ce que j’ai fait ou pas fait de trop, de mal mais là, je n’y comprends rien ! »

Quand rien n’est clair...
Les ruptures sparadrap ont au moins le mérite d’être sans espoir de retour. Il y a déménagement, rupture de contrat d’engagement... Quant au partant, il n’entreprend aucune manœuvre de réconciliation, que sa décision ait été mûrement réfléchie ou prise sur un coup de tête. Et puis il y a ces au revoir qui n’en sont pas. Ces séparations parsemées de retrouvailles enfiévrées. Ces longues absences jalonnées de ce que Sophie qualifie de « piqûres de rappel ». Karim, 40 ans, met longtemps à tomber amoureux mais une fois qu’il est pris, il aime de tout son corps, de toute son âme. Avec Vanessa, ils vivent une relation torride et parlent mariage, enfants... bien qu’elle en ait déjà deux. Cependant, la réalisation de ces projets est retardée par des soucis de travail. Elle vient de divorcer. Elle a besoin de gagner sa vie. Une occasion se présente. Un copain de Karim lui propose un emploi en Guadeloupe. « Et là, surprise, elle me raconte par téléphone qu’elle a une aventure avec lui mais que c’est moi qu’elle aime. Comme je ne veux pas la perdre, je l’accompagne dans les bras de l’autre. Je l’écoute des heures au téléphone... Elle me disait tout ; il n’est pas très difficile d’être honnête quand on n’est pas touché par le mal qu’on peut faire. C’était une situation bizarre. J’étais son mec mais je l’écoutais parler de ses coucheries avec un autre. C’était avec lui qu’elle faisait l’amour mais moi qu’elle aimait... Quand elle rentrait à Paris, elle me faisait des « revival », me retombait dans les bras et je repartais dans la relation avec la fougue des premiers jours. Je lui ai même acheté une bague de fiançailles quand... elle m’a appris qu’elle était enceinte de ce mec. Le sang m’est tombé dans les bottes ! Je lui ai proposé de revenir se faire avorter ici pour la consoler et lui tenir la main. C’est ce qu’elle a fait ! »

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ON S’EN VEUT D’AVOIR MIS TANT DE TEMPS À COMPRENDRE...
Ces relations en dents de scie qui ne disent jamais où elles en sont, où rien n’est clair, entretiennent la passion car elles soufflent le chaud et le froid et sont insaisissables.
Alors, on s’accroche pour en démêler les fils, pour savoir où on en est et sur quoi, sur qui compter. Les absences sont aussi glaciales que sont brûlantes les retrouvailles. On y croit, on désespère, on adore, on n’aime plus, on veut en finir, on se rejette dans les bras l’un de l’autre. Ces relations en montagnes russes peuvent durer très longtemps car nous n’avons jamais rien connu d’aussi fort. Mais de cette relation ne vient pas de la force de nos sentiments d’amour mais d’un emballement d’émotions mêlées : peur, colère, joie, culpabilité. D’ailleurs, existe-t-il cette estime, cette confiance que l’on retrouve dans l’amour vrai ? Marcel Proust analysait que dans ces cas-là, on aime des hommes, des femmes qui humai- nement « ne sont pas mon genre ». Et l’on s’en veut plus tard d’être resté si longtemps dans cette relation si malsaine et déséquilibrée. Mais n’était-ce pas le temps qu’il fallait pour trouver ses repères dans ce magma sordide et merveilleux ?
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Enfin, Karim ouvre les yeux, cesse d’agir contre ses valeurs, de se plier aux caprices de sa Dulcinée et de se dire « que j’étais une merde de supporter ce que je supportais ». Il réalise : « Elle me gardait en réserve, au cas où l’autre ne serait pas à la hauteur. » Nous verrons comment il s’est vengé...
Incompréhensibles aussi sont les amours qui s’écrivent en morse. Silence, texto, silence, coup de fil, silence, carte postale, etc. Ces amoureux en pointillés disparaissent de notre circulation puis réapparaissent : « Je pense à toi. » Oui, mais quand, comment : un peu, beaucoup, passionnément, pour la vie ? Sur ce point comme sur bien d’autres, mystère ! Un mystère qui nous tient en éveil car rien n’est cohérent, logique, explicite. S’agit-il d’un simple break dont notre amour aurait besoin pour se régénérer ? Nous en sommes réduits à des supputations obsédantes : qu’est-ce qu’il se passe ? Où en est-il ? Où en est-elle ? Pour savoir, on fait des crises ou on se tait en rongeant son frein. En réponse, ceux dont on ne sait plus très bien s’ils sont nos amoureux nous rassurent avec les mots et s’éloignent par leurs actes avant de revenir les bras chargés de fleurs peut-être. On ne sait pas à quoi s’en tenir. C’est que l’amour n’est pas ce sentiment cartésien auquel nous prêtons un début, un milieu et une fin. Longtemps, il va, il vient et... revient. La voilà dans nos bras, le voilà complice comme au premier jour. On espère que la crise est passée et l’amour revenu mais à nouveau, il joue des tours.


Sophie s’enferre dans une relation qui la comble et la torture. Jamais elle n’a aussi bien fait l’amour, jamais on ne l’a autant aimée... Ce magicien est un collègue de bureau. Pour ce type qu’elle ne trouvait à l’origine ni très beau ni très séduisant, elle a quitté son mari avec lequel ça n’allait plus très fort, mais tout de même. Mais le divin amant est marié. Il n’aime pas sa femme (c’est lui qui le dit). Ils ne font plus l’amour mais il est attaché à elle. À trente ans. Sophie a eu toutes les caresses et toutes les déclarations qu’espèrent les amoureuses : des nuits de rêve et des mots doux à n’en plus finir. Et... concrètement ? Du vague, du contradictoire, des phrases prononcées dans le désordre : « Je vais quitter ma femme » ; « Je lui ferais trop de peine » ; « Tu es la femme de ma vie » ; « Je t’aime trop ; l’amour me rend malheureux ! » Malheureux ? « Il n’y a pas d’amour ; il n’y a que des preuves d’amour. » Notre tort est de prendre le désir pour l’une des ces preuves tant recherchées alors qu’il est surtout l’expression d’un tempérament sexuellement impétueux.

Et que valent les mots quand les faits ne suivent pas ? Six ans plus tard, bien qu’il l’ait juré mille fois, il n’a toujours pas quitté sa femme. Leur relation continue d’être clandestine : personne ne doit savoir, ni les collègues de bureau, ni ses enfants à elle, ni sa femme à lui... Est-elle la maîtresse honteuse d’un amant fantôme ? Parfois Sophie n’en peut plus. Elle fait des crises. Elle rompt mais il y a toujours un texto, un mail, un week-end en amoureux pour la rattraper au vol... C’est ainsi que l’on se fait piéger par le sexe ou le grand jeu...

La rupture des tricheurs...
Et puis il y a la rupture des tricheurs. Ils mènent la belle vie, ont des projets plein la tête, d’autres femmes, d’autres hommes tout en faisant croire que nous sommes au centre de leur monde, que sans nous la vie ne vaut pas la peine d’être vécue, etc. Aurélie a vécu un an et demi avec une sorte d’artiste maudit, toujours en galère mais apparemment très amoureux ; il ne jurait que par elle, sa muse qui le rassurait, lui donnait « envie de peindre jour et nuit... son corps, ses yeux ». Irrésistible ! Ça, ce sont des preuves non ? Il créait grâce à elle. Il n’était plus « maudit ». Il devenait le plus heureux des hommes.

Puis... il a eu besoin de « réfléchir » (c’est toujours mauvais signe ce genre de « besoin » car dans un couple, en principe, on réfléchit à deux). Un jour, il déclare qu’il va faire une retraite avec son papa. En fait, il est attiré par une certaine Gerda (une allemande) et... ne donne plus signe de vie pendant six mois. Aurélie attend, parvient à piéger sa boite e-mail et son répondeur (il paraît que c’est possible), entend un message lui apprenant qu’il est bien avec sa Berlinoise, trouve « vraiment dégueulasse » qu’il ne lui ait rien dit et s’en remet plus en moins en pensant qu’au lieu de jouer les muses, elle ferait mieux de se consacrer à son propre travail de décoratrice car elle va finir par perdre tous ses clients.

Quelque temps plus tard, pour son anniversaire, elle reçoit un texto adorable puisqu’il dit : « Bon anniversaire. Je ne t’oublie pas. Je t’adore. » Je t’adore ! Mais qu’est-ce que ça veut dire ? Et il ajoute (mais de qui se moque-t-on ?) : « Tu es la plus belle histoire de ma vie. » Alors, pourquoi l’avoir brisée ? Karim aussi a éprouvé la même incrédulité en entendant la voix de Vanessa sur son répondeur : « La page de notre amour est tournée. Mais tu es un homme exceptionnel. Je ne me suis jamais sentie aussi belle que dans tes bras. Prends bien soin de toi ! »

Pourquoi la rupture des tricheurs ? Mais parce qu’ils font croire qu’ils n’ont jamais rencontré « mieux ». Parce qu’ils taisent tout le travail effectué pour nous jeter à bas de notre piédestal. Parce qu’ils ne racontent pas comment ni pourquoi ils ont saboté l’histoire.

 

Patricia Delahaie
Leduc.s Editions
 

                        
                                                                              

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