L’empathie ou le ciment des familles

 

L’empathie est vitale pour les familles et la société. Elle agit comme un ciment social et constitue ce qu’il y a de bon dans l’espèce humaine. Sans empathie, il n’y aurait pas d’humanité, mais simplement un monde composé d’individus dispersés. Imaginons comment serait le monde si nous n’avions pas la moindre empathie.

L’empathie est vitale pour les familles et la société. Elle agit comme un ciment social et constitue ce qu’il y a de bon dans l’espèce humaine. Sans empathie, il n’y aurait pas d’humanité, mais simplement un monde composé d’individus dispersés. Imaginons comment serait le monde si nous n’avions pas la moindre empathie.

L’empathie désigne la compréhension de la perspective d’un autre individu – il s’agit de se mettre à la place de quelqu’un et de ressentir ce qu’il ressent. Lorsque nous sommes en empathie, non seulement nous ressentons la souffrance de l’autre personne, mais nous sommes également incités à y répondre d’une manière socialement appropriée. En d’autres termes, l’empathie nous aide à prendre soin d’autrui. Lorsque nous sommes affligés par la souffrance de quelqu’un, cette affliction devient le germe de notre compassion. Dans les pages qui vont suivre, nous montrons que l’empathie et la compassion sont indispensables pour renforcer les relations de famille, et c’est pourquoi nous les plaçons au cœur de ce livre.

Selon toute probabilité, l’empathie se développe au moment du soin apporté par les parents à leur enfant. Les nourrissons sourient et pleurent afin de demander à leurs parents de les aider. Le premier type d’empathie vécu par la plupart des êtres humains est qualifié de contagion affective (capacité inconsciente d’imiter les émotions d’une autre personne). Il s’agit d’un caractère inné chez les humains. Elle s’observe par exemple lorsque les tout-petits rient et gargouillent de manière contagieuse avec d’autres enfants. L’empathie se développe à partir de ce modèle précoce, lorsqu’un enfant passe par les jalons normaux du développement.

Sans ce mécanisme de compréhension et de réponse aux besoins de notre progéniture, nous, les humains, ne pourrions pas survivre. L’empathie est vitale pour la survie du groupe (de la famille). Il faut prêter une grande attention aux activités et aux objectifs des autres pour pouvoir coopérer effectivement et s’épanouir en tant que groupe. La capacité d’empathie ne se révèle parfois que lorsqu’une situation tourne mal, ou lorsque l’on est jugé négativement par quelqu’un et que l’on se sent blessé. Dans ces circonstances, la réaction que l’on aura permettra à l’autre personne de prendre conscience du malentendu et des conséquences de ses actions. C’est la compréhension des sentiments de son entourage qui permet l’émergence d’un comportement coopératif.

Pourtant, l’empathie et fragile. Elle peut surgir lors d’événements au sein de la famille ou de la communauté, par exemple lorsque nous voyons un enfant dans la souffrance. Mais elle peut aussi facilement disparaître si la personne en souffrance se trouve être extérieure à la communauté ou qu’elle a été rejetée par elle. De plus, certaines personnes font preuve d’une impressionnante empathie lorsqu’il s’agit de s’occuper des autres mais elles se ferment aux émotions qui leur font peur, comme la colère ou la rage. Par conséquent, l’émergence de l’empathie dépend de la situation dans laquelle nous sommes et de la disposition que nous avons à ressentir certaines choses.

Les familles ne coopèrent pas toujours – parfois elles sont plutôt un lieu de compétition. Dans leur ouvrage Super­ cooperators (en français, Super­coopérateurs)*, Martin Nowak et Roger Highfield montrent que «coopération et concur- rence sont toujours étroitement enlacées ». Ce qu’ils veulent dire par là, c’est que dans la poursuite de nos objectifs person- nels, nous sommes souvent incités à répondre à la gentillesse par la gentillesse, afin que les autres nous rendent service lorsque nous en aurons besoin.

La lutte pour survivre, que ce soit en refusant de donner de l’aide ou même en tentant de détruire quelqu’un d’autre, est seulement une expression de cette compétition. La compétition ne passe pas uniquement par le combat ou l’hostilité, elle se décline aussi dans les jeux, le sport, les concours et le statut social et professionnel. Et il y a une bonne raison à cela : suivre son propre intérêt et faire preuve d’une faible empathie permet d’agir de manière égoïste lorsque c’est notre intérêt, par exemple dans les situations où notre vie est en danger. Il est donc clair qu’il y a de la place à la fois pour l’égoïsme et l’empathie dans les familles et la vie de tous les jours. Nous pouvons choisir l’une ou l’autre de ces caractéristiques selon notre bon vouloir ou selon ce que les circonstances nous imposent. L’empathie renforce la cohésion sociale. Elle permet d’obtenir un soutien au sein d’un réseau social et d’une famille, sur lesquels on peut compter en cas de besoin d’aide et pour ne pas se retrouver tout seul. De plus, faire preuve d’un certain degré d’empathie permet d’éviter d’offenser ou de blesser quelqu’un par inadvertance. Avoir un certain niveau d’égoïsme est également important. Cela permet de ne pas voir ses besoins et désirs négligés en faveur de ceux des autres au sein du groupe. Il s’agit de trouver un juste équilibre. Ces questions – comment tirer davantage profit à la fois de l’empathie et de l’auto-compassion – seront traitées en détail dans la suite de ce livre.

Dr Jane Mc Gregor / Tim Mc Gregor

 

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