La découverte des principes fondateurs des constellations familiales

 
Les constellations familiales vont vous inviter à prendre votre véritable place dans la vie. Dès votre naissance, j’affirme même dès votre conception, une place vous est donnée dans la longue cohorte d’hommes et de femmes qui constitue le système de vie auquel vous appartenez. S’il en est ainsi, aux prémices de votre existence, les événements, les aléas de la vie, la vôtre et celle de vos ancêtres, vont influer sur la façon de l’apprécier, et beaucoup de personnes vont revendiquer une autre place, par mission de fidélité au destin d’un autre ou par le simple fait de ne pas se sentir reconnues. Cet état est source de mal-être, de blocages divers dans votre vie.

Se sentir à sa juste place est un gage de vitalité, de réussite dans la vie ; pourtant, certains se reconnaîtront dans les quelques exemples suivants :
Le premier sujet auquel je souhaite faire référence est la fratrie, et je désire évoquer cette histoire. Un jeune enfant de 5 ans avait beaucoup de mal à gérer ses nuits : endormissement difficile, sa maman devait lui promettre d’être présente à son réveil... Il était vu et reconnu comme enfant unique. En écoutant cette situation, j’ai perçu qu’il manquait deux frères et sœurs à cet enfant et, suite à cela, la maman me révélait que lors de la naissance par césarienne, il y avait dans l’utérus un autre enfant mort. En poursuivant le travail, il est apparu qu’il y avait eu la perte d’un autre embryon, au début de cette grossesse. Par sa difficulté de vivre ses nuits, ce jeune enfant tentait de faire remonter à la conscience familiale les deux autres membres manquants de sa fratrie. Quelques semaines plus tard, les nuits reprenaient un cours normal. Chacun avait sa place, c’est ce qui s’appelle passer d’un à trois. Cet exemple n’a rien d’extraordinaire dans beaucoup de fratries, il peut s’être produit des fausses couches, des avortements, des enfants mortnés, la perte d’un jumeau avant les trois mois de grossesse. Ces événements sont bien souvent cachés, dissimulés, méconnus... L’enfant vivant d’une fratrie risque alors de rappeler, par des comportements atypiques, des somatisations, un mal-être ou un mal-vivre, le ou les enfants absents. Le fait d’intégrer, de faire remonter à la conscience ces exclus permet de se sentir à sa juste place, il devient alors possible de vivre pleinement sa vie.

Le deuxième exemple est tiré de mon propre travail. Il se trouve que mon père n’a jamais connu son géniteur ou, plus exactement, que son géniteur ne l’a pas reconnu. Je ne l’ai jamais entendu en parler et, dès tout petit – et ce, jusqu’à l’âge adulte –, j’ai inscrit beaucoup de somatisations et de maladies sur le côté droit de mon corps. (Le côté droit renvoie au masculin, voire à la lignée paternelle, et le gauche au féminin, et donc à la lignée maternelle.) J’ai même rencontré une femme qui m’a demandé de lui faire un enfant dont je ne serais pas le père. Cette demande m’a intrigué, elle me conduisait à répéter ce qui avait été vécu deux générations avant moi. Je n’y ai pas répondu, mais la réalité de la vie m’amenait à mettre au jour la place manquante dans l’échiquier familial, celle de mon grand- père. J’ai réalisé deux constellations familiales qui m’ont permis de mettre du sens, d’intégrer ce géniteur qui, même s’il n’avait pas rempli la fonction de père et en ce qui me concerne de grand-père, avait transmis la vie ! Il a aujourd’hui toute sa place dans mon cœur et cela me permet d’être à ma propre place et d’arrêter les répétitions inconscientes. La deuxième constellation m’a permis de mettre en lumière la présence d’un autre homme que je n’avais pas connu, le beau-père, celui qui a pris la fonction de remplacement du père. Ce furent deux belles prises de conscience libératrices !

La notion de place est essentielle dans notre vie, elle est un point d’ancrage au sein de notre famille. La constellation familiale a une dimension systémique et transgénérationnelle, son champ d’investigation est l’ensemble du système familial. Imaginez votre arbre généalogique remontant sur cinq à six générations, vous verrez que chacun y a une place bien déterminée et vous ne vous imagineriez pas vouloir prendre la place de l’arrière-grand-père ; et pourtant, inconsciemment, c’est peut-être ce que vous mettez en œuvre avec beaucoup d’aveu- glement ! Les dynamiques sont nombreuses, j’en évoquerai certaines dans cet ouvrage. Dès à présent, je vous invite à prendre conscience de votre place dans votre système familial et de nourrir régulièrement le sentiment d’appartenance à cette grande famille dont vous avez reçu un don ineffable, votre vie, que vous avez peut-être aussi transmis.
Vous commencez peut-être à prendre conscience du champ que représente le travail en constellation familiale, ce n’est que le début !

Témoignage de Sylvie
Un chemin vers l’acceptation de soi et de sa propre place dans la vie !
« La première fois que j’ai assisté à une soirée de constellations familiales, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. J’en avais entendu parler en bons termes et j’étais curieuse de voir par moi-même. Alors, j’y suis allée. J’ai de suite été choisie pour représenter des personnes mortes. Cela me mettait mal à l’aise, j’avais froid et ne comprenais pas ce qui se passait. C’était très dérangeant pour moi.
Cette première expérience ne fut pas des plus concluantes. Mais quelques mois plus tard, j’ai décidé de renouveler l’expérience, et le fait de me faire expliquer en quoi consistaient les constellations familiales et ce qui se mettait en place lors d’une constellation m’a permis de mieux appréhender ce travail. C’est à ce moment-là que j’ai accepté de me mettre en situation.

Travailler en constellations familiales m’a appris le lâcher-prise : au début, il était tout à fait inconcevable pour moi de faire confiance à des personnes totalement inconnues pour représenter des membres de ma famille et surtout de donner du crédit à ce qu’elles allaient mettre en scène, puisqu’elles ne connaissaient ni de près ni de loin les personnes qu’elles devaient représenter ! Mais quelle surprise d’entendre les personnes dont la constellation était mise en scène dire que ce qui se déroulait sous leurs yeux était conforme à la réalité (le représentant avait du mal à respirer, et on apprenait que dans la réalité cette personne souffrait d’asthme, par exemple) ! Cela m’a également permis d’être plus à l’écoute de mes ressentis et de faire confiance à ce qui se passait dans mon corps pour jouer les rôles que les participants me demandaient d’endosser. Finie l’intellectualisation et bienvenue à la sensation présente !

J’ai souvent été amenée, au travers des sujets que j’ai abordés en constellations, à travailler la problématique de ma place dans la fratrie, puis au sein de ma famille. Troisième enfant dont l’aîné est mort-né (c’était un garçon), je n’ai eu de cesse de rappeler, inconsciemment, ce fils que mes parents n’auront pas eu le bonheur de voir grandir et d’élever. Ayant porté le poids du deuil non fait par mes parents pendant plus de trente ans, il m’a fallu également du temps pour intégrer que ce garçon, qui était destiné à être mon grand frère, avait laissé un grand vide en moi et que j’aurais aimé le connaître. J’ai toujours dit que j’aurais adoré avoir un grand frère et je connaissais l’histoire familiale. Mais il y a un tel écart entre ce que l’on dit et ce que l’on vit au plus profond de soi ! J’ai donc cherché à « prendre la place » de ce garçon et à être l’aînée ; à être la première alors que j’étais en réalité la troisième. Reprendre ma place au sein de la fratrie et également au sein de ma famille m’a fait découvrir l’humilité. Car, en prenant la place d’un autre, je n’étais pas à ma place et, en quelque sorte, je me prenais pour une autre personne : « la grande »... moi qui ne suis que « la petite ».

Ce qui m’a également permis d’éprouver l’humilité, ainsi que le respect et la reconnaissance, c’est d’accepter « que mon père et ma mère sont les meilleurs parents pour moi, eux et eux seuls » ; une acceptation inconditionnelle de qui je suis et d’où je viens. Pourtant, la première fois que je me suis trouvée à genoux, tête inclinée, à réciter les paroles que l’animateur me suggérait, ce fut une position difficile pour moi à tenir. Puis, chemin faisant, après avoir lu et récité plusieurs fois la prière écrite par Bert Hellinger pour les enfants et les parents, j’ai senti de la douceur entrer en moi et une sérénité s’installer.


Et que dire de ce sentiment si énorme de se sentir reliée à sa branche paternelle et à sa branche maternelle ? Quel bonheur, en tant que femme, de pouvoir physiquement m’appuyer, lors d’une constellation, sur toute la lignée féminine et de sentir non seulement la force qui se dégage de la lignée des femmes, mais également la force que cela me procure, là où, quelques minutes avant, je sentais une fragilité en moi ! »

 

Lucien Essique     
                                                                              

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Les constellations familiales