La connaissance de soi, l’aube de l’amour de soi et des autres

C’est à l’âge adulte que nous recherchons avec avidité l’amour d’autrui. Rien d’anormal à cette quête, mais c’est aussi au cœur des rencontres que vous risquez de côtoyer le manque d’amour de vous-même.
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C’est à l’âge adulte que nous recherchons avec avidité l’amour d’autrui. Rien d’anormal à cette quête, mais c’est aussi au cœur des rencontres que vous risquez de côtoyer le manque d’amour de vous-même.

 Il existe de nombreuses croyances qui peuvent vous précipiter dans des rencontres sans lendemain. La première est de penser que c’est à partir ou au travers de l’autre que vous rencontrerez le bonheur. Autrement dit, il ou elle m’aime donc j’existe. C’est bien souvent le signe d’un manque d’enracinement dans l’amour qui vibre en vous. Les blessures qui suintent en vous peuvent également mettre en déroute les amours vécues. De nombreux auto-saboteurs peuvent également trahir la relation à l’autre... Pour aimer et être aimé, il est utile également d’apprendre à se respecter dans ses propres besoins et de cultiver l’amour en soi. Dans ce chapitre, je vais proposer quelques pistes de réflexion pour apprendre à mieux vous connaître et ainsi pouvoir nourrir des rencontres avec autrui avec le plus de conscience de la personne que vous êtes. C’est une démarche importante que de mieux se connaître pour aller à la rencontre d’autrui. Notre existence ne nous a pas forcément initiés à cette introspection, c’est quand nous sommes en déroute que nous ouvrons cette voie... Depuis notre enfance, nous sommes davantage tournés vers l’autre et pas suffisamment formés à être à l’écoute de soi ! Certains vivent les blocages comme des contraintes et demandent alors une recette pour s’en sortir ! Ce fameux « connais-toi toi-même » repris par Socrate nous invite avec lucidité à aller à la rencontre de nous- mêmes. Plus celle-ci se réalisera à partir de notre expérimentation, plus nous comprendrons les liens entre ce qui nous bloque aujourd’hui et ce que nous avons vécu de difficile dans notre enfance, dans notre famille. Alors nous deviendrons des êtres savants, libres et aimants. Car nous aurons pansé nos plaies et retrouverons une grande liberté d’être soi.

Dans mes consultations, le nombre de demandes centrées sur ces questions est phénoménal : « Je n’arrive pas à rencontrer l’âme sœur »... « Je ne peux pas vivre dans la durée avec un homme ou une femme »... « J’aime systématiquement des hommes qui sont déjà amoureux d’une autre »... « Je vis à répétition des aventures amoureuses où je reçois beaucoup de violence »... « Au niveau du sexe ça ne marche pas »... Toutes ces difficultés vécues renvoient à une seule et unique interrogation, qu’est-ce qui est touché chez moi, ou, dit autrement, qu’ai-je à apprendre sur moi ?

Je vais poser quelques pistes de travail, à chacun d’entendre ce qui le touche, pour une meilleure « conaissance » avec soi-même. « Notre mal-être ne nous empêche pas d’aimer autrui, mais il sabote la relation et il entame notre bonheur d’être, de vivre et de s’aimer soi-même. »

Le réveil des blessures de l’enfance
L’espace de la rencontre amoureuse peut avoir pour effet de réveiller des blessures ouvertes dans notre enfance. J’ai remarqué que trois d’entre elles l’étaient souvent, risquant de mettre en déroute la relation ou tout du moins de nous gâcher l’existence avec des comportements dictés par la souffrance de ces blessures. La blessure de rejet (se sentir rejeté) est une blessure archaïque qui remonte à notre naissance ou tout du moins aux trois premières années de notre vie. Cette dernière a tendance à nous bloquer pour aller vers l’autre. « De toute façon, il ou elle ne m’aimera pas, je n’en vaux pas la peine... » « Les autres sont mieux que moi », ou alors, par peur d’être rejeté une nouvelle fois, vous risquez de déployer tellement d’énergie pour être « accepté » que ce sera trop pour l’autre et qu’il risque de prendre de la distance. Ouvrant en vous un champ émotionnel, vous replongeant dans les miasmes déjà vécus... La blessure d’abandon (se sentir abandonné) risque également de vous faire vivre la relation avec la peur d’être abandonné par l’autre. Vous vous sentez habité par la peur de la rupture et quelquefois c’est vous qui prendrez l’initiative de la séparation par peur d’être abandonné. D’autres accepteront dans la relation les pires turpitudes ; pour ne pas être abandonné, vous resterez, craignant l’abandon, la solitude. De toutes les façons, si vous portez en vous l’une de ces blessures, lors d’une séparation votre être en sera beaucoup plus affecté... Que se passe-t-il ? Que faire ?

 
Lucien Essique

 

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