Evaluer les troubles du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité chez l'enfant

Lorsque vous détectez un grand nombre de symptômes TDA/H chez lui, ou encore lorsque l’école remarque des comportements que vous n’avez peut-être pas la chance d’observer en contexte familial, mais qui semblent handicaper son fonctionnement, il est indiqué de faire évaluer votre enfant. L’évaluation est en effet nécessaire pour déterminer s’il s’agit bel et bien d’un trouble ou si les symptômes sont plutôt de simples manifestations de difficultés.
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Lorsque vous détectez un grand nombre de symptômes TDA/H chez lui, ou encore lorsque l’école remarque des comportements que vous n’avez peut-être pas la chance d’observer en contexte familial, mais qui semblent handicaper son fonctionnement, il est indiqué de faire évaluer votre enfant. L’évaluation est en effet nécessaire pour déterminer s’il s’agit bel et bien d’un trouble ou si les symptômes sont plutôt de simples manifestations de difficultés.

Établir un diagnostic psychologique de TDA/H relève de l’évaluation des troubles mentaux, activité réservée au Québec aux psychologues (incluant les neuropsychologues), médecins (incluant les médecins psychiatres), infirmières et conseillers d’orientation qui détiennent une formation universitaire et une expérience clinique en soins psychiatriques. La démarche diagnostique est d’abord et avant tout une évaluation comportementale globale qui doit être faite par un clinicien qui connaît bien le TDA/H ; c’est son expertise qui déterminera sa capacité à établir le diagnostic. Il n’existe ni test sanguin, ni examen physique, ni test neuropsychologique qui pourraient confirmer ou infirmer un diagnostic de TDA/H à eux seuls.

Une fois que vous avez contacté un professionnel et que votre démarche est amorcée, il convient d’être transparent avec votre enfant en lui parlant du processus, sans cependant recourir à un langage qui pourrait faire germer l’anxiété. N’utilisez pas les termes «évaluation», «tests» ou «diagnostic», mais parlez plutôt d’activités réalisées avec un professionnel qui permettront d’identifier ses grandes forces et ses zones à travailler.

L’évaluation diagnostique se déroule sur plusieurs rencontres. En premier lieu, un entretien avec l’enfant et/ou ses parents (selon l’âge) permet au clinicien de cerner les difficultés vécues et les symptômes pouvant être associés au TDA/H ou à d’autres troubles. Des questionnaires doivent parallèlement être remplis par l’enfant (si son âge le permet) ainsi que par les personnes clés gravitant autour de lui (parents, enseignant, entraîneur, etc.) afin que l’on obtienne un éclairage plus complet sur la présence et les manifestations des symptômes ainsi que leur impact sur son fonctionnement et son autonomie.

Les rencontres d’évaluation subséquentes portent, entre autres et de façon non exclusive, sur l’appréciation des capacités cognitives et des ressources attentionnelles, réalisée à l’aide d’instruments de mesure psychométriques normés (c’est-à-dire qui comparent l’enfant avec des pairs de même âge).

Il se peut que des examens supplémentaires soient recommandés lorsque des difficultés particulières sont mises en évidence par les résultats obtenus, ou si l’historique laisse croire que des causes autres que le TDA/H (comme l’anxiété) peuvent être responsables des obstacles rencontrés par l’enfant. Il importe de garder à l’esprit que plusieurs pathologies médicales et psychiatriques ou situations psychosociales risquent de causer des problèmes qui ressemblent au TDA/H ou peuvent coexister avec lui. En fait, selon les études, de 50 à 90 % des individus atteints de TDA/H présentent aussi des syndromes ajoutés qui sont susceptibles de compliquer le tableau (des comorbidités). Les troubles anxieux, les troubles de comportements et les troubles d’opposition sont parmi les plus fréquents. La recherche de problèmes et de maladies associés est essentielle pour l’établissement du diagnostic autant que du plan de traitement.

Les examens sont souvent réalisés en clinique, en présence de l’enfant seulement (le parent doit alors rester dans la salle d’attente). Une rencontre de présentation des résultats est par la suite convenue avec les parents, et un rapport est remis. Dans l’éventualité d’un diagnostic positif, ce précieux document devra être présenté à l’école, afin que soient mises en place les adaptations auxquelles l’enfant TDA/H a droit, ainsi qu’au médecin traitant lorsqu’une médication est suggérée. Le secret professionnel oblige le clinicien à ne divulguer aucune information à qui que ce soit, sauf si la demande est clairement formulée et le formulaire de consentement, signé. Il revient donc aux parents de transmettre une copie du rapport aux intervenants ou professionnels œuvrant auprès de l’enfant.

Bien que le dossier scolaire doive normalement suivre l’élève, il est approprié de s’assurer en début d’année que le diagnostic est connu de l’enseignant et des intervenants scolaires.

Ariane Hébert, psychologuee


 

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