Comment pouvons-nous envisager une interaction entre le mandala et notre cerveau ?

Notre cerveau est formé de deux hémisphères indépendants, le droit et le gauche. Ils sont reliés par une sorte de pont fait de connexions qui leur permettent d’échanger des informations. Notre comportement serait le résultat de ces échanges avec prédominance de l’un ou de l’autre en fonction des activités.



Notre cerveau est formé de deux hémisphères indépendants, le droit et le gauche.
Ils sont reliés par une sorte de pont fait de connexions qui leur permettent d’échanger des informations. Notre comportement serait le résultat de ces échanges avec prédominance de l’un ou de l’autre en fonction des activités.

L’hémisphère gauche est analytique (il analyse, range, classe, etc.), organisé et dévolu à des tâches précises et localisées : le langage, la lecture, l’écriture, le calcul mental, l’utilisation des objets. Il serait plutôt rationnel.

L’hémisphère droit est moins facile à cerner, car il n’utiliserait pas le langage. Il a un fonctionnement global. Par exemple concernant la musique, il ne s’intéresse pas au solfège, mais à la mélodie. Il reconnaît les visages à leur simple vue et comprend leurs expressions. On pense qu’il jouerait un rôle capital dans les émotions.

Celles-ci nous occupent particulièrement ici : les émotions comportent une charge énergétique puissante : joie, tristesse, ravissement, plaisir, frustration, colère, jalousie, envie, passion et d’autres. Les contrôlons-nous ? Les reconnaissons- nous lorsque nous les vivons ? En avons-nous alors conscience ?

Ces émotions peuvent être représentées par des couleurs. C’est ainsi que dessiner un mandala reviendrait à dessiner notre charge émotionnelle, soit reconnaître notre état émotionnel à un moment précis. La prise de conscience de cet état pourrait être un premier pas dans la gestion de nos énergies émotionnelles.

En effet, ce n’est pas l’énergie en soi qu’il s’agit de considérer, mais plutôt la nature de l’émotion qu’elle transporte. Percevoir quelle en est la nature (colère, passion, envie et d’autres) est déjà un pas vers la possibilité de changement et de transformation de cette nature. Déshabiller l’énergie de son voile désagréable (passion, envie, jalousie, colère, orgueil, aveuglement), la conserver et la revêtir de façon adaptée, ce serait idéal. Mais déjà une prise de conscience grâce au mandala pourrait nous apporter une meilleure gestion de nos émotions, meilleure gestion de notre hémisphère droit et, au total, un comportement plus choisi, plus libre. En somme, faire bouger la balance entre gérer ou être géré.

Une autre région de notre cerveau pourrait bénéficier de l’apport du mandala. Cette région, le lobe frontal, est la plus évoluée. En particulier, dans une situation donnée, le lobe frontal joue un rôle important dans le choix de la réponse, car il permet d’inhiber des réponses immédiates venant de région plus instinctive. Cette inhibition de la réponse donne place à la réflexion avant d’engager une réponse. La connaissance de notre état émotionnel pourrait faciliter cette réflexion, nous apportant ainsi plus de liberté dans le choix de nos réponses.

Depuis longtemps je souhaite arrêter de fumer. Mais malgré cela, je saisis une cigarette et je la fume. Quel est mon état émotionnel au moment de la prise de la cigarette ? Dessinons un mandala au plus juste et prenons conscience de cet état. Et de mandala en mandala, voyons comment cet état évolue.

C’est ainsi que le mandala peut interagir avec notre cerveau : devenir plus décisionnaire dans le fonctionnement de l’hémisphère droit et amplifier la réflexion du lobe frontal.

Docteur Pierre Le Canuet
Neurologue
Lauréat de la faculté de médecine Necker-Enfants malades Consultant des Hôpitaux de Paris
Médecin de la Fondation ophtalmologique Adolphe de Rothschild

 

                                                                                           

Si cet extrait vous a intéressé,
vous pouvez en lire plus
en cliquant sur l'icone ci-dessous 

Rencontrer l'autre avec le mandala