Les graines du Taoïsme...

Avant qu’elle ne soit projetée malgré elle dans le vingtième siècle, la Chine était un univers fermé. Les cercles concentriques des générations familiales en constituaient les galaxies. C’était un monde de pics embrumés, de pavillons laqués couverts de tuiles, de maisonnettes en terre battue. Un monde où se mêlaient l’odeur de camphre, de santal, de lotus et de sang ; le goût du miel et du millet, de l’amertume et des larmes ; un monde où l’or et les fastes s’étalaient au milieu des lépreux, où le chant des oiseaux et des cloches se mêlait au bruit des épées : l’univers chinois était peuplé de sensations infiniment variées. Il se repliait sur lui-même et se redéployait constamment en de multiples dimensions. Il réunissait tous les paradoxes, juxtaposant sorciers et astronomes, paysans et seigneurs, courtisans et mendiants, sages et voleurs. Splendeur, extravagance et opulence alternaient avec sauvagerie, désespoir et misère. La mythologie était présente dans le quotidien, la légende devenait réalité. Dans cette Chine si vaste, si gigantesque, si démesurée, les choses prenaient les formes les plus extrêmes.

Les univers existent dans le temps, et ce dernier avait nourri la structure compliquée de la Chine, dont les branches tourmentées s’étaient éloignées les unes des autres. Le temps avait rendu possible de tels extrêmes. Car tout se mesurait par la répétition, et c’est par la répétition que le monde chinois se développait. Chaque jour le paysan puisait de l’eau et chaque jour il labourait ses champs. Le sculpteur de jade passait toute sa vie au travail, taillant chaque jour la pierre. Le sage méditait quotidiennement. Ainsi était le temps : un recommencement, un éternel recommencement. Recommencer jusqu’à ce que la répétition devienne persévérance. Recommencer jusqu’à ce que la persévérance devienne endurance.

Au fil d’une évolution de plus de cinq mille ans, la Chine devint un lieu animé d’une vie intense, aux multiples strates, où l’extraordinaire avait cessé d’être hors du commun. Elle avait tranquillement progressé d’une manière que nul n’aurait pu imaginer. Mais ses richesses, sa splendeur et son gouvernement ne purent vaincre ni la souffrance humaine, ni le Tao. Car la paix et la quiétude faisaient défaut, et il était impossible d’échapper au Tao. La Chine était un univers, mais celui-ci n’était qu’un bout de rocher dans le grand fleuve du Tao. La culture chinoise, à son niveau le plus élevé, était incapable de révéler cette vérité que dans leurs lointains ermitages de montagnes, les sages connaissaient : renoncez au monde. Suivez le Tao.

Et pourtant, comme il était séduisant le monde ! Que de merveilles ! Que de délices ! On pouvait toujours être tenté de se laisser prendre à ses sortilèges. Mais on pouvait aussi rencontrer, comme par hasard, un Taoïste qui vous précipitait dans des mondes surnaturels, même pour cette Chine déjà imprégnée de magie. C’est ce qui était arrivé il y a plusieurs siècles à Lu Dongbin, un jeune étudiant qui s’en allait passer les examens impériaux. Dans une auberge, il rencontra un mystérieux personnage qui lui donna un oreiller. En dormant sur cet oreiller, Lu vit se dérouler en rêve toute sa vie : après avoir atteint les plus hauts sommets et connu les plus belles réussites, il finissait par sombrer dans la misère et le crime. À son réveil, Lu Dongbin comprit la vanité de ce monde, se joignit au voyageur, le Taoïste Han Zhongli, et devint par la suite un Immortel.

Les mystiques taoïstes suivirent cet exemple : ils renoncèrent au monde et se retirèrent dans les royaumes mystérieux des dieux, des immortels, des esprits et des démons. Ils parcouraient le ciel et la terre, suivant le Tao, jusqu’au moment où ils parvenaient à transcender le plan physique. Mais ils ne partaient pas avant d’avoir transmis leurs traditions. Kwan Saihung était un de ceux qui avaient reçu la connaissance sacrée, après avoir été admis dès son enfance à l’ermitage de Huashan. Soixante ans plus tard, son histoire, contée dans un pays où légende et réalité ne se mêlent jamais, est encore animée du souffle qui faisait vivre cette lointaine montagne.

Kwan Saihung est un ascète taoïste solitaire, le seul membre de la secte Zhengyi-Huashan à s’être expatrié. Actuellement âgé de plus de soixante ans1, il fut tour à tour artiste martial, acrobate de cirque, artiste de l’Opéra de Pékin (spécialiste du rôle du Roi des Singes), soldat, professeur de sciences politiques, et sous-secrétaire d’état de Zhou Enlai.


Depuis son départ de Chine voici vingt ans, il a voyagé dans le monde entier, exerçant, pour subvenir à ses besoins, diverses activités : masseur, garçon de café, cuisinier, « videur » de cabaret et enseignant d’arts martiaux.

Extérieurement, il ne ressemble pas au vieux sage chinois stéréotypé des films et des livres. Il ne paraît pas plus de quarante ans, s’habille à l’américaine et offre l’allure d’un sportif à la musculature impressionnante. Il parle l’anglais et l’américain avec une aisance stupéfiante. Mais ce n’est là qu’une façade. Intérieurement, il est le dépositaire des traditions de sa secte. Son activité principale est la pratique quotidienne d’exercices de purification physique et de méditation profonde. Il a même abandonné l’enseignement des arts martiaux afin de mener une vie exclusivement contemplative.

Il n’est pas venu aux États-Unis pour propager une religion. Il est arrivé là au terme de ses pérégrinations. Ce n’est pas un missionnaire. Il désire simplement pratiquer son art. Bien qu’il donne l’impression d’être parfaitement à l’aise dans ce pays étranger, les contrastes entre le mode de vie américain et celui de la Chine traditionnelle doivent parfois lui peser. Il dit quelquefois se sentir exilé, comme s’il vivait non seulement loin de sa patrie, mais aussi dans un lieu hors du temps. Il est conscient de l’immense évolution qui a irrémédiablement changé le visage de la Chine.

Il apporte les graines du Taoïsme, mais foule un sol étranger. Peut-être que ces graines finiront par y germer. Mais elles ne peuvent être semées que si l’arbre qui les porte est compris et accepté. Pour cela, nous devons remonter le cours du temps, franchir l’espace et retourner dans la Chine du début du vingtième siècle, pays qui pourrait a priori nous sembler aussi étranger que l’Amérique contemporaine aux yeux de Kwan.

Kwan Saihung est né avant 1920 dans un clan guerrier aristocratique, à une époque d’instabilité politique et de décadence culturelle. Il y avait à peine dix ans que la dynastie Qing était tombée. Chefs de guerre, Européens, Américains, Japonais, Nationalistes et Communistes se livraient à une lutte sans merci pour s’emparer des morceaux de cet empire brisé. La civilisation chinoise, si confiante depuis des siècles en la solidité de la nation, au point de s’être donné le titre d’Empire du Milieu, s’était effondrée à la fois de l’intérieur et de l’extérieur. Sur le plan intérieur, la Chine était terriblement affaiblie par le poids d’une vieille structure féodale calcifiée, incapable de faire face aux problèmes créés par les famines, les inondations, la surpopulation, une paysannerie frondeuse, des conservateurs et des modernistes qui s’opposaient violemment, ainsi qu’aux problèmes sociaux créés par l’industrialisation. Les carences de ses institutions devinrent encore plus manifestes lorsqu’elle fut confrontée à l’Occident. Concurrence commerciale, commerce de l’opium, invasion, traités défavorables, colonisation par des Européens avides, idéologie des missionnaires chrétiens, annexion par le Japon de la province de Shandong en 1919, ne sont que quelques exemples de l’incapacité de la Chine à se défendre contre l’emprise étrangère. Non que le peuple chinois ait manqué de détermination et de courage. Mais les luttes de résistance, comme la Révolte Boxer, la Révolution de 1911 et les grèves étudiantes, repo- saient sur de vieilles superstitions, sur des croyances et des conceptions dépassées ; chacune était ainsi vouée à l’échec. Les faibleses étaient trop grandes. La Chine était déchirée par les conflits et les guerres.

Sur le plan culturel, la Chine connaissait également des problèmes. Alors que l’histoire politique est susceptible d’évoluer rapidement, l’évolution sociale se fait souvent lentement.

C’était particulièrement vrai pour les Chinois. Ils se cramponnaient avec obstination à leurs vieilles coutumes. La réalité quotidienne conservait un caractère profondément féodal, et ces structures sociales, bien qu’en décadence, survécurent jusqu’à la révolution de 1949.

La Chine était un pays agricole. L’architecture des villes et des villages demeurait inchangée : murs de bois, de briques et de stuc ; fenêtres à treillis, toits pointus recouverts de tuiles. Les transports étaient archaïques, le passage d’un train était un événement. Chevaux, ânes et bateaux étaient réservés aux plus fortunés. Presque tout le monde marchait à pied. En dehors des grandes villes, l’électricité était rare. Les gens portaient leurs vêtements traditionnels, qui symbolisaient le rigide système de classes : riches fourrures et brocarts pour la noblesse, toile de coton pour les paysans. Beaucoup d’hommes por- taient encore une natte, et beaucoup de femmes avaient encore les pieds entravés.


La Chine était un pays complètement différent des autres. Ce n’était pas une société industrielle ; elle avait porté sa culture à un niveau exceptionnel d’une manière typiquement chinoise. Ayant préservé son mode de vie grâce à son isolement, la Chine de cette époque évoquait plutôt une société médiévale très avancée. Pour autant qu’on puisse lui trouver un parallèle en Occident, ce n’était pas parmi les membres de la toute nouvelle Société des Nations, mais au temps du Roi Arthur et de ses chevaliers. La Chine possédait encore la même structure, basée sur les relations confucéennes empereur-sujet, seigneur-paysan, mari-femme, parent-enfant. La société était stratifiée en castes : impériale, aristocratique, administrative, militaire, guerrière, religieuse, intellectuelle, commerçante et agricole ; et il n’y avait aucune possibilité de changer de caste.

La situation familiale de Kwan Saihung reflétait le conflit entre l’ancienne et la nouvelle Chine. Son grand-père – chef de clan, fonctionnaire impérial, érudit, artiste martial et conseiller respecté de cinq provinces - était en conflit permanent avec son père - militariste et moderniste. C’est dans ce contexte social et familial difficile que le jeune Kwan fut envoyé dans un ermitage sur Huashan. Cette monta- gne, à mi-chemin entre les deux anciennes capitales de Xian et de Luoyang – une région qui fut le berceau même de la civilisation chinoise - était un centre sacré de l’ascétisme taoïste. C’est là que Kwan entra dans son ordre taoïste.

Avant de pouvoir expliquer le Taoïsme, il faut définir le Tao, mais c’est une tâche difficile. Littéralement le mot Tao signifie « la Voie » ; ce terme ne traduit cependant qu’imparfaitement tout ce que contient cet énoncé complet de l’ultime réalité. Le mot lui-même existe depuis l’origine de la langue écrite chinoise. Mais contrairement aux langues occidentales où le mot est un concept intellectuel étroitement défini, le mot chinois est un pictographe, un symbole. Aussi, bien que le mot Tao ou « Voie » symbolise l’ultime, il n’a qu’une fonction indicative. Il ne cerne pas un objet. Le Tao est infini. Il est tout ce que l’on peut imaginer et tout ce que l’on ne peut imaginer. Le Tao ne peut être circonscrit par des mots et des définitions. Il ne peut pas être vraiment analysé. Il doit être perçu.

Lao Tzu, l’éminent sage Taoïste qui vécut au cours du sixième siècle avant J.-C., a écrit dans le Tao Te Ching :
II y avait quelque chose mystérieusement formé, Qui existait avant le ciel et la terre ;
Silencieux et vide, ne dépendant de rien ; Éternel ;
Omnipénétrant, omnipotent.
On peut l’appeler la mère universelle. Son véritable nom est inconnu.
Tao est le nom qu’on lui donne.

Nous ne pouvons pas exprimer le Tao, mais seulement l’étroite conception que nous en avons. Le véritable Tao, sans nom et sans limite, est ce qui est absolu.

En définissant l’absolu comme une voie, la réalité était considérée comme un continuum en perpétuel mouvement, en perpétuel changement. La Voie n’était pas linéaire, mais cyclique : les anciens observèrent que le changement - que ce soit dans les étoiles, les planètes ou les saisons - était le principe sur lequel reposait l’univers, et qu’il suivait des cycles de rotation, de fréquence, ou d’expansion et de contraction. La Voie n’était pas matérielle : elle était force et non matière. La Voie n’était pas un dieu ou un être : s’il y avait eu un « créateur », la Voie précédait une telle entité. La Voie, dans sa nature infinie, pouvait à juste titre être appelée Wu Ji : « Néant ».

Le Tao se percevait plus aisément dans la nature, non parce que celle-ci était le Tao, mais parce qu’elle reflétait parfaitement le Tao de deux manières fondamentales. Elle existait uniquement dans l’action (n’ayant pas conscience d’elle-même) et, bien que toujours changeante, demeurait en équilibre constant.

L’humanité, à une lointaine époque préhistorique, faisait partie de l’équilibre naturel et vivait en harmonie avec le courant cosmique. Il n’y avait pas de Taoïsme. Puisque l’humanité n’était pas séparée du Tao, une doctrine était superflue. Mais dès l’instant où les êtres humains, dans leur vanité, se sont placés à part, ils se sont éloignés de la Voie. Distinction et conscience firent leur apparition. Les sages durent alors inventer des méthodes pour réintégrer l’humanité, pour faire disparaître chez l’être humain cette conscience d’être une entité séparée, et pour retrouver l’équilibre de la voie. La civilisation était la cristallisation de la vanité humaine. C’est pourquoi le Taoïsme existe depuis le commencement de la civilisation.

Les premiers sages connus du Taoïsme furent trois empereurs chinois légendaires : Fu Xi, 2800 avant J.-C., formula la divination et l’agriculture ; Shen Nung, 2700 avant J.-C., en expérimentant sur lui- même les effets des plantes, fut le précurseur de la phytothérapie ; l’Empereur Jaune, 2696-2598 avant J.-C., codifia la médecine, y com- pris la chirurgie et l’acupuncture, dans son Classique de médecine interne. Encore utilisé de nos jours par les médecins chinois, cet ouvrage fait du Tao son thème central et indique la façon dont la médecine peut rendre au malade la santé, celle-ci étant définie comme un état de complet équilibre avec le Tao.

Au cours des siècles suivants, des sages illuminés ou immortels enseignèrent progressivement d’autres aspects du Tao : contemplation de la nature, météorologie, astronomie, divination, géomancie, astrologie, sorcellerie, stratégie militaire, médecine, philosophie, arts martiaux, austérités ascétiques, peinture, poésie, musique, calligraphie, rituel et méditation. Les sages laissèrent également une vaste collection de recueils, et le Canon Taoïste finit par comprendre des centaines de volumes. Les plus célèbres, parmi ceux traduits en Occident, sont le I Ching, le Tao Te Ching, et le Chuang Tzu.

Le Taoïsme devint un système pluraliste complexe au cours des quarante siècles qui suivirent ses origines légendaires. Il couvre quatre domaines principaux : philosophique (Lao Tzu et Chuang Tzu, par exemple), ritualiste (culte d’innombrables dieux et déesses), talismanique (sorcellerie et magie pour écarter le mal), et ascétique (obtention de l’immortalité ou de l’illumination spirituelle au moyen d’élixirs ou de la méditation). Ce n’est là qu’une division assez théorique ; la plupart des sectes taoïstes associaient ces quatre domaines dans des proportions variées. Presque tous les ordres, par exemple, entretenaient des temples publics qui leur permettaient à la fois de desservir leurs paroisses et de recueillir des fonds pour des pratiques plus ésotériques.

Très vite, la quête de l’immortalité devint une activité taoïste fondamentale. Il n’y a pas d’explication évidente à ce phénomène. Peut-être s’agissait-il d’un simple désir primitif d’éviter la mort, du prolongement logique des pratiques de santé taoïstes, d’une partie de la doctrine de la réincarnation, ou bien, selon certains Taoïstes, d’un effort pour ramener l’humanité à une époque où tout le monde était réellement immortel. Quoi qu’il en soit, les Taoïstes à la recherche de l’immortalité essayèrent de prolonger la vie par toutes sortes de méthodes. Ils expérimentèrent des élixirs alchimiques, la méditation, les plantes, etc. Aveuglés par leur fanatisme, certains obtinrent exactement le résultat inverse : croyant que l’ingestion des métaux comme l’or, l’étain ou le plomb les conduirait au succès, ils finirent par en mourir.

La quête de l’immortalité exigeait que l’on s’y consacre tota- lement et était une des causes de l’adoption de la vie recluse. Certains devenaient ermites, tandis que d’autres choisissaient une vie errante qui suivait le Tao. On distinguait ainsi entre ceux qui pérégrinaient et ceux qui restaient dans le temple. Ces derniers étaient des Tao Shi. Les autres étaient des renonçants itinérants et visaient uniquement des buts spirituels ; on les appelait Tao Yin. Semblables aux sadhus de l’Inde, ces êtres se fixaient rarement quelque part. C’étaient les Taoïstes errants.

La longue évolution du Taoïsme donna naturellement naissance à une pléthore d’écoles. En Chine, il y avait une culture du Nord et une culture du Sud ; et il en allait de même pour le Taoïsme, qui se constitua finalement en cinq grandes branches, les trois premières du Nord et les deux dernières du Sud :
* Capitale de Jade : Maoshan, sorcellerie.
* Pivot Céleste : Lungmen et Huashan, ascétisme.
* Étoile Polaire : Wudangshan, arts militaires, exorcisme. * Préfecture de Jade : Lunghushan, prêtrise.
* Nuage d’Esprit : Lushan, prêtrise, influence bouddhiste.


Huashan, bien que figurant officiellement dans la branche nordique du Pivot Céleste, s’est en fait toujours tenue à l’écart des distinctions doctrinales des écoles du nord et du sud. Se donnant le nom d’École d’Occident (Huashan était le pic ouest des Cinq Monta- gnes Sacrées de Chine), il se dissocia de la concurrence nord-sud et pratiqua l’alchimie interne. En résumé, les Taoïstes de Huashan croyaient que l’illumination, la libération spirituelle, la transcendance de la réincarnation et l’obtention de l’immortalité n’étaient possibles que par la purification du corps et de l’esprit au moyen du régime ali- mentaire, de l’exercice, des cures de plantes, du qigong (entraînement du souffle) et de la méditation. Parallèlement, le pratiquant devait aussi acquérir la maîtrise des arts académiques, martiaux et liturgiques.

Kwan Saihung entra au Temple du Pic Sud à l’âge de neuf ans. Il devint par la suite le treizième et dernier disciple du Grand Maître de Huashan, les pratiques taoïstes ne pouvant être transmises que sous la direction immédiate d’un maître accompli. Le fait qu’un jeune garçon se soit dirigé vers une vie de renoncement et qu’il en ait préservé l’héritage malgré la tempête qui secouait la société chinoise au début du vingtième siècle, nous rappelle avec force que la spiritualité est possible même aux époques les plus sombres. Ses efforts en vue d’insuffler le Tao au cœur d’un âge, d’un pays et d’une culture différents, nous incitent à sauvegarder un maximum d’éléments de sa tradition avant qu’il ne quitte ce monde pour rejoindre sa destination finale.

 

 Deng Ming-Dao                           
                                                                              

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