DES RACINES & DES AILES / Paris rive droite, d'hier et d'aujourd'hui


 
    mercredi 9 mars, à 20h55     
          
       
un hors-série inédit
au coeur de la capitale

La Bastille : vue sur Paris ©TSVP

Demain, Des Racines & Des Ailes propose un numéro hors-série consacré au Paris de la rive droite, et plus particulièrement à trois de ses quartiers les plus emblématiques : le quartier de l’Opéra et du Palais-Royal, la Bastille et la colline de Chaillot. Des quartiers qui nous racontent l’histoire de Paris d’hier et d’aujourd’hui.


Pour présenter cette nouvelle émission consacrée à la capitale qui nous révèlera des lieux insolites et exceptionnels, on retrouvera Carole Gaessler dans deux sites prestigieux, l’Opéra de Paris et le sommet de la tour Saint-Jacques. C’est l’ancien clocher de l’église Saint-Jacques de la Boucherie construite au XVIème siècle et détruite à la Révolution. la tour Saint-Jacques restaurée en 2013 domine Paris de ses 62 mètres. Elle offre un point de vue inédit sur la capitale avec un panorama à à 360 degrés sur les principaux monuments qui ont fait l'histoire de Paris mais aussi sur la Seine et ses méandres.

Dans les reportages, nous pénétrerons aussi à l’intérieur de la colonne de Juillet située au milieu de la place de la Bastille. Symbole du quartier, le monument est interdit au public.
Autre découverte, la magnifique galerie dorée de l’hôtel de Toulouse, siège de la Banque de France,  tout juste restaurée.

De l’opéra au Palais Royal
De l’Opéra Garnier à la Comédie Française, ce quartier conjugue culture, finance et art de vivre. Il est l’un des moteurs de la capitale.
L’historien Alexis Markovics remet ainsi l’avenue en perspective, jusqu’au chef d’œuvre décalé de Charles Garnier qui contraste avec les immeubles haussmanniens qui l’entourent.
Plus à l’Est de l’opéra, les banques y ont construit des sièges grandioses, n’hésitant pas à constituer des navires-amiraux de plus d’un hectare, ou à reproduire en leur cœur l’escalier de Chambord. Des bâtiments à la modernité étonnante, révélée à l’architecte Jean-Jacques Ory, lorsqu’il a dû restaurer l’ancien immeuble du Crédit Lyonnais après l’incendie de 1996.

La première de ces banques, la Banque de France, protège toujours les réserves en or de la République, sous sa prodigieuse galerie dorée, fraîchement restaurée.
Le temple de l’argent a été voulu par Napoléon au début du XIXème siècle : la Bourse est une des pointes du périmètre exploré. Jean-Pierre Gaillard en a été le chroniqueur pendant plus de quarante ans. Il nous fait revivre l’effervescence de la nef aujourd’hui désertée pour des marchés plus électroniques.

A deux pas de là, Mazarin avait installé ses collections, et Colbert transféré la bibliothèque royale : la Bibliothèque aujourd’hui nationale y est toujours implantée. En grands travaux depuis six ans maintenant, son architecte Bruno Gaudin nous en dévoile ses secrets.
Entre les affaires et le pouvoir, les galeries et les passages ont gardé leur décor du XIXème siècle. Leurs vocations restent multiples, comme nous le raconte Aimée Dubos de l’association des galeries et passages.
Vénérables institutions ou architectures urbaines, le quartier réussit le tour de force d’un patrimoine qui n’a rien d’un musée. Même les jardins du Palais Royal, sorte de parenthèse dans le temps, s’éveillent chaque matin aussi frais qu’une rose.
Et la Comédie-Française a beau être la plus ancienne troupe théâtrale du monde, sa vitalité et sa jeunesse sont encore dignes de Molière, nous explique l’administrateur général Eric Ruf, entre deux répétitions du Roméo et Juliette qu’il met en scène.
un reportage d’Isabelle Thomas, Guy Sabin, Alain Barnault, Julia Boudet, Thierry Durel, Kléber Fleury
production : France 3

Autour de la Bastille
Berceau de la Révolution française et de l’artisanat d’excellence, la place de la Bastille et le faubourg Saint-Antoine constituent un quartier à part en plein cœur de Paris.
Nous poussons tout d’abord les portes de l’un des monuments les plus secrets de Paris : la colonne de Juillet, dressée au milieu de la place de la Bastille. Chaque jour, des milliers de véhicules circulent tout autour, mais bien peu finalement la remarquent. Avec Sylvain Michel, son conservateur, nous pénétrons à l’intérieur de cette colonne interdite au public, qui renferme une vaste nécropole, à seulement  quelques mètres sous la place.
A la bibliothèque de l’Arsenal, Bruno Blasselle, le directeur, nous conduit à la salle des archives de la Bastille. Cette célèbre prison qui se dressait sur la place jusqu’en 1789 a complètement disparu aujourd’hui. Ces archives sont les seuls vestiges de cette forteresse qui a vu passer d’illustres prisonniers, tels le Marquis de Sade ou Voltaire.


Depuis 1895, la Garde Républicaine est installée boulevard Henri IV, à quelques mètres de la place de la Bastille. Cette véritable ville dans la ville ne compte pas moins de 150 cavaliers. Nous assistons à leur entraînement spectaculaire dans le somptueux manège de la caserne.
Retour sur la place, ou plutôt « sous » la place. Aux commandes de son bateau, Baptiste Gougaud nous emmène sous les voûtes de la Bastille, un lieu insolite. Recouvrant le canal Saint-Martin, ces voûtes de près de deux kilomètres de long débouchent au port de l’Arsenal.  Avec ses quelques 200 bateaux, ce port a des allures de village en plein cœur de la capitale.
Surplombant le port de l’Arsenal, l’Opéra Bastille est l’un des emblèmes du quartier. Construit en 1989 pour célébrer le bicentenaire de la Révolution, cet opéra est hors norme. Héloïse Bourdon fait partie du ballet de l’Opéra de Paris. A l’occasion d’une répétition, elle nous guidera à l’intérieur de cette gigantesque salle d’opéra, la plus grande d’Europe.
Depuis la Renaissance, le faubourg Saint Antoine et ses passages abritent de nombreux  ébénistes. La Maison Dissidi, fondée en 1840, est l’une des dernières ébénisteries d’excellence du quartier. C’est ici, dans ce décor inchangé depuis plus de 150 ans, que les artisans perpétuent la tradition.


Face à la pression immobilière, certains artisans du faubourg ont trouvé refuge au viaduc des Arts. Yann Porret, maître-luthier, est installé sous les voûtes de cette ancienne voie ferrée. Son atelier atypique dispose d’une acoustique exceptionnelle.
Au-dessus, du viaduc, une promenade plantée de plus d’un kilomètre de long remplace désormais les rails. Pascal Closier, le jardinier en chef, partage sa passion des lieux avec les habitués.
Nous terminons notre voyage au rythme de la salsa cubaine, au Balajo. Ouvert en 1936, cet établissement est une légende des nuits parisiennes.
un reportage de  Thibaud Marchand, Raphaël Licandro, Quentin Cebe, Geoffrey Quellien
production : Tournez s’il vous plaît

Sur la Colline de Chaillot
Paris a accueilli plusieurs expositions universelles qui ont laissé leur empreinte dans le paysage et l’architecture de la capitale. Dès 1867, les expositions universelles se déroulent au Champ de Mars. En 1878, on décide d'agrandir le périmètre et de traverser la Seine. L’élargissement du Pont d’Iéna, et surtout la construction du premier palais du Trocadéro sur la colline de Chaillot, permettent la création de la grande perspective que nous connaissons aujourd'hui. En 1889 la tour Eiffel vient compléter le tableau.
Le palais du Trocadéro, de style mauresque, est alors un grand lieu d'expositions et de spectacles. Un demi-siècle plus tard, le bâtiment est démodé.  En 1937, Paris accueille l'Exposition internationale des arts et des techniques. Le palais est rasé et l'actuel palais de Chaillot prend sa place. Le monde est alors au bord de la guerre. Pour la France du Front populaire cette exposition doit être celle de la concorde entre les peuples. Pourtant, dans les jardins du Trocadéro, les pavillons des deux grands de l'époque, l'Allemagne nazie et l'URSS se font face dans un affrontement symbolique qui annonce déjà la catastrophe à venir. C'est cette grande histoire que nous raconte encore aujourd'hui le palais de Chaillot.
Depuis quelques mois, le palais de Chaillot entame une nouvelle vie. Dans son aile gauche, après plus de six ans de travaux, le musée de l'homme vient de rouvrir ses portes. Nous assistons au retour de la collection d'anthropologie humaine et découvrons quelques-unes des pièces les plus remarquables.


De l'autre côté du palais, le théâtre de Chaillot fait lui aussi l'objet d'une grande campagne de rénovation. Depuis son ouverture en 1937, aucune restauration n'a été réalisée dans le foyer où les décors Art nouveau ont beaucoup souffert.
Derrière le palais de Chaillot s'étend une partie du XVIème arrondissement. C’était, jusqu’en 1860, la commune de Passy qui s'élevait sur la colline. De l'ancien village, il ne reste que quelques rues à l'ambiance bien particulière, comme la rue Berton. C'est à deux pas de ce passage que l'écrivain Honoré de Balzac se cacha pendant une dizaine d'années, loin de la capitale et de ses créanciers.
Nous poussons aussi les grilles de l’une des plus belle demeures de Paris, l'hôtel de Lamballe. Aujourd'hui résidence de l'ambassadeur de Turquie, ce lieu rappelle que, dès le XVIIème siècle, le village de Passy fut un lieu de villégiature pour les riches aristocrates.
Pour relier ce nouveau quartier de Paris à la rive gauche, le pont de Bir Hakeim est construit en 1906.  Un chef-d’œuvre de pierre et de métal, accueillant piétons, véhicules et métros, que des agents de la RATP nous font découvrir lors d’une inspection nocturne.

un reportage de : Jacques Plaisant, Thibaud Marchand, Raphael Licandro, Antoine Laugier, Geoffrey Quellie
production : Tournez s’il vous plait