LA SANTÉ MALMENÉE DES FRANÇAIS...

L’espérance de vie en France était de 28 ans en 1750 et 45 ans en 1900. Aujourd’hui, dans un pays développé tel que le nôtre, on vit près de trois fois plus longtemps qu’au xviii siècle. Mais vivre plus vieux n’a de sens que si les fonctions motrices et cognitives sont préservées. C’est ce que l’on appelle le vieillissement optimisé, comme le pratiquent les Japonais, naturellement, depuis toujours.
 
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L’espérance de vie en France était de 28 ans en 1750 et 45 ans en 1900. Aujourd’hui, dans un pays développé tel que le nôtre, on vit près de trois fois plus longtemps qu’au xviii siècle. Mais vivre plus vieux n’a de sens que si les fonctions motrices et cognitives sont préservées. C’est ce que l’on appelle le vieillissement optimisé, comme le pratiquent les Japonais, naturellement, depuis toujours.

Pourquoi nous est-il si difficile d’y accéder ?
SURPOIDS ET VIEILLISSEMENT EN OCCIDENT
Concrètement, qu’est-ce que le vieillissement ?

Nous le savons tous, le vieillissement se traduit, à un âge avancé, par un affaiblissement, puis une défaillance des capacités neurologiques.

Ce que l’on sait moins, en revanche, c’est que le déclin des compétences physiques s’amorce dès l’âge de 20 ans (systèmes vasculaire, neurologique, endocrinien, ostéo-articulaire, etc.), favorisant l’augmentation de la fréquence et de la gravité des maladies, avec un impact évolutif sur l’autonomie.

Le secret de la jeunesse et de la bonne santé des Japonais serait-il dans leur assiette ?
Si la vie éternelle est bien sûr un mythe, une alimentation hypocalorique associée à une pratique physique régulière peut, en revanche, réellement accroître la longévité.

Des résultats prometteurs, corroborés par l’étude des statistiques sanitaires japonaises, ont été observés dans le cadre d’un régime nutritionnel nippon, correspondant globalement à une diète hypocalorique. Il apparaît que les décès prématurés par maladies cardiovasculaires et cancers chez la population japonaise sont bien moindres qu’aux États-Unis et dans les pays riches occidentaux ; d’où une espérance de vie plus longue.

Le record de longévité en bonne santé se retrouve à Okinawa, une île japonaise dans l’archipel des Ryukyu, où l’on observe une faible prévalence de pathologies cardiovasculaires, de cancers, de diabètes, d’ostéoporose et de maladies dégénératives. Les secrets de la longévité d’Okinawa sont la forte densité micronutritionnelle des aliments consommés (avec au contraire une faible densité calorique), la pratique régulière d’une activité physique et une perception très positive de la vie.

À Okinawa, l’île japonaise des centenaires en forme, le régime alimentaire est en effet constitué d’aliments riches en antioxydants (vitamines, oligoéléments...). Ces bienfaiteurs ralentissent les effets du vieillissement, car ils luttent contre les « radicaux libres », en cause notamment dans le vieillissement tissulaire et l’apparition des rides de la peau.

Au Japon, la tradition culinaire est très présente, mais l’art de vivre a, lui aussi, traversé les âges. Les habitants d’Okinawa ont une activité physique quotidienne importante, entre autres grâce aux nombreux déplacements à pied ou à vélo et aux travaux de jardinage. La diététique y est frugale : de petites portions essentiellement composées de légumes, avec abondance de konjac japonais (voir notre chapitre dédié page 91), de ciboule, de patate douce, de pâte végétale de soja, de riz, de poisson cru, d’algue, de quelques fruits et beaucoup de thé vert. En outre, les légumes sont générale- ment consommés crus ou al dente (à peine blanchis), ce qui permet de conserver l’essentiel de leurs vitamines, et les poissons gras sont nettement favorisés (thon et saumon), car ils regorgent d’oméga 3, dont l’action anti-inflammatoire préserve les cellules.

En résumé, des aliments qui permettent de ralentir le vieillissement parce qu’ils apportent :
– des antioxydants, qui luttent contre le stress oxydatif (voir page 132) ;
– des sels minéraux alcalins, qui contrent l’acidité métabolique (voir page 77) ;
– des acides gras essentiels oméga3, qui régénèrent les membranes cellulaires et préservent l’hydratation ;
– de l’eau et des minéraux, pour la santé des os et de la peau ;
– des protéines de bonne qualité et de l’iode, qui renforcent le métabolisme et entretiennent minceur et tonus musculaire.

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POUR ALLER PLUS LOIN...
• L’hormone de croissance, chez l’adulte, sert à la réparation des tissus, des organes et des muscles, et permet d’optimiser le fonctionnement de l’organisme. Elle est stimulée par la consommation d’aliments riches en protéines animales (viandes et poissons), et tout particulièrement par certains acides aminés comme l’arginine, la glutamine et la leucine (présents dans les viandes et les laitages), qui sont les briques composant les protéines propres à chacun de nos tissus.

• Les hormones thyroïdiennes, elles, régulent le niveau énergétique pour le fonctionnement de toutes nos cellules – elles concernent, en somme, notre tonus général, notre métabolisme et notre température corporelle. Elles sont stimulées par les produits de la mer (poissons, crustacés et coquillages riches en iode).

• La DHEA, hormone produite par les glandes surrénales, est essentielle à la vitalité, la masse musculaire, la libido. Elle augmente l’énergie et la sensation de bien-être, permet une meilleure résistance au stress et aux infections, et améliore la production des hormones sexuelles. Elle est dopée par les apports en protéines, en oméga 3 et en vitamine E – œufs, huile de colza, poissons gras.

Qui plus est, ralentir le vieillissement, c’est également ralentir la fonte musculaire et lutter contre l’embonpoint. La fonte musculaire devient importante après 55-60 ans et la masse grasse prend une part plus conséquente dans la constitution corporelle, alourdissant la silhouette. Pratiquer une activité physique est essentiel, tout autant que valoriser la part protéique dans l’alimentation (viandes, volailles, poissons). L’apport de protéines et d’iode maintient ainsi le capital musculaire et préserve la vitalité en stimulant les systèmes endocriniens, déficients avec les années.

C’est avec les conclusions de SU.VI.MAX* et des études** portant sur le régime d’Okinawa que les recommandations du PNNS (Programme national nutrition santé) ont vu le jour en France. Le corps médical, en association avec les autorités nationales compétentes, a mis au point ce programme pour lutter contre le surpoids et l’obésité, permettre le dépistage précoce et la prise en charge des troubles micronutritionnels de la population française, et améliorer les conseils diététiques de base à apporter à la population.

Dans notre ouvrage, et notamment grâce à la méthode Tokyo-Paris, nous vous proposons de vous inspirer d’une alimentation compo- site alliant les bénéfices anti-âge du régime nippon à notre goût occidental.

 Dr Sophie Ortega 

 

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