Que faire quand on a un enfant intolérant au gluten?

 

 



Chez les enfants, l’intolérance est souvent facile à détecter car elle entraîne des symptômes assez évidents. Encore faut-il penser à une intolérance, ce qui n’est pas le cas de tous les pédiatres. Les symptômes qui doivent vous alerter :
• De violents troubles intestinaux dans les quelques heures qui suivent l’absorption de produits à base de gluten (diarrhées, vomissements).

• Une pâleur.

• Une mauvaise humeur ou au contraire un repli sur soi-même.

• Une cassure de la courbe de croissance, puisque l’intolérance entraîne une malabsorption des nutriments. D’où l’intérêt de bien surveiller cette fameuse courbe.

• Des anomalies de l’émail dentaire.

• Chez les pré-ados, un retard de la puberté.

Quelle alimentation pour un bébé intolérant ?
Nourrir un tout petit est très facile puisque toute son alimentation est, d’une part sous le contrôle de ses parents, d’autre part extrêmement cadrée.
• Pour les laits infantiles, pas de questionnement, ils sont déjà forcément « sans gluten ».

• Quand l’enfant passe aux céréales infantiles, il suffit de regarder
les mentions sur les étiquettes pour vérifier l’absence de gluten. Il existe des versions de bouillies de céréales sans gluten, à base de millet ou de riz, en magasins diététiques et bios.

• Pour les petits pots, on trouve très facilement des références sans gluten dans le commerce ou sur Internet, par exemple sur le site : www.tout-sans-gluten.com

Si j’ai un enfant cœliaque, ses frères ou sœurs seront-ils forcément intolérants ?
Non. On estime que les frères ou sœurs d’un petit cœliaque n’ont que 10 % de risques de développer une maladie cœliaque, ce qui est loin d’en faire une fatalité. Les médecins conseillent en revanche d’allaiter ces enfants afin de renforcer leurs défenses immunitaires. Chez tous les enfants, l’allaitement permettrait ainsi de retarder de 50 % le risque d’apparition de la maladie en bas âge (ce qui ne veut toutefois pas dire, hélas, qu’elle ne peut pas se déclencher plus tard). Autant mettre toutes les chances de son côté ! Si un enfant vient d’être diagnostiqué cœliaque, il est tentant de s’assurer que ses frères et sœurs ne le sont pas également. Malgré cela, les médecins s’accordent à dire qu’à partir du moment où un enfant grandit bien, sans repli sur lui et sans se plaindre de maux de ventre, il n’y a pas lieu de faire un dosage. En tout cas, il est inutile d’en faire avant l’âge de 2 ans, le résultat ne serait pas très fiable. Et sachez qu’un seul test suffira, il n’y a pas besoin d’en faire plusieurs ou bien un chaque année.

En cas d’intolérance de l’un des aînés, faut-il changer quelque chose à la diversification de l’alimentation chez le petit dernier ?
L’étape de la diversification alimentaire relève généralement du casse-tête pour tous les parents. Mais en cas de prédisposition familiale à la maladie cœliaque, le casse-tête prend des pro- portions encore plus importantes ! Finalement, quel que soit l’enfant, les pédiatres recommandent désormais d’introduire le blé à partir de 4 mois et de toute façon avant 6 ou 7 mois, par le biais de céréales infantiles, mélangées en petite quantité dans le lait du biberon ou dans de la compote, par exemple. Pas après ! Cela permettrait de diviser par quatre le risque de maladie cœliaque. Par ailleurs, un effet protecteur semble intervenir lorsque l’allaitement est poursuivi au moins deux mois après l’introduction du gluten.

Comment aider au quotidien un enfant intolérant et lui donner les bons réflexes ?
Même s’il est tout petit, n’hésitez pas à lui expliquer son intolé- rance, l’essentiel étant de ne pas dramatiser.
• Ne le menacez pas. Évitez impérativement les remarques du type : « Si tu manges du pain, tu seras puni. » Ce genre de remarque lui donnera forcément envie de se rebeller ou de vous désobéir.

• N’interdisez pas de façon catégorique. Au lieu d’asséner un « c’est comme ça et c’est tout », prenez le temps d’expliquer en détail. Vous pouvez aller sur Internet et lui montrer des sites dédiés au sans gluten, feuilleter avec lui des livres de recettes sans gluten...

• Expliquez-lui qu’il aura une alimentation un peu différente de celle du reste de la famille car son ventre ne fonctionne pas de la même façon, et qu’il est très important qu’il ne mange jamais de pâtes, de pain, certains biscuits... Mais ce n’est pas pour ça que ses repas seront moins bons que les vôtres ou ceux de ses frères et sœurs !

• Faites-le participer à la cuisine. Par exemple, préparez ensemble des cookies à la farine de quinoa ou des cakes à la farine de riz pour le goûter de toute la famille. Il pourra observer vos gestes, découvrir les odeurs des farines et, sans s’en rendre compte, apprendra tout naturellement à cuisiner sans gluten.

• Apportez des gâteaux et biscuits sans gluten à partager à la sortie de l’école. Entendre que ses copains trouvent « super-bon, ton gâteau chocolat ! », ça fait vraiment du bien. Surtout à l’âge de l’école primaire ou du collège, où les différences, quelles qu’elles soient, sont lourdes à porter. Le plus difficile, c’est surtout de faire comprendre et accepter à un enfant qu’il ne doit pas manger les mêmes pains au chocolat que ses copains à la sortie de l’école, ni les céréales pour petit déjeuner ou les biscuits dont il voit les pubs à la télé. Soyez attentif et rassurez votre enfant sans relâche.

• Mettez tout le monde au régime « sans ». Au début au moins. Ensuite, libre à chacun de manger aussi du pain, des biscuits ordinaires... Le petit intolérant ne se sentira pas exclu et la convivialité des repas, essentielle, sera intacte. Prévoyez un placard, ou au moins une étagère, avec tous les ingrédients sans gluten. Ce sera « son placard », où il aura ses céréales, ses gâteaux, ses pâtes...

Carole Garnier

 


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