Longévité : une quête millénaire


Les exercices physiques représentés dans un tombeau de la dynastie de Han attestent de l’ancienneté de la connaissance chinoise au sujet des mouvements de santé qui, bien plus tard, seront connus sous le nom de Qigong. Ils s’inscrivent pleinement dans la recherche taoïste de la longévité et de l’hygiène physique et mentale. Les médecines traditionnelles de la Chine et de l’Inde sont d’anciennes méthodes et philosophies médicales qui prirent naissance en Asie dans des conditions difficiles à cerner du point de vue historique. Elles considèrent le corps humain comme une entité d’intégrée, inséparable de la nature et de l’environnement local et cosmique.

Le corps et ses fonctions sont appréhendés selon un langage reflétant le modèle de l’univers en mouvement. Cette vision a mûri et s’est développée avec les millions d’expériences dont ces médecines ont bénéficié au cours des siècles, voire des millénaires. Les connexions internes du corps humain et ses relations avec l’environnement ont fait de ces médecines les premières à accumuler une masse énorme de connaissances dans le domaine des soins et de la prévention des maladies, et cela avec une technologie rudimentaire et un savoir-faire porté au niveau de l’art. Par le fait, ces médecines sont restées « naturelles » au sens noble du terme et ont su utiliser tous les facteurs de l’environnement : alimentation, plantes médicinales, règles d’hygiène, soins physiques (massages, acupuncture, moxibustion, sudation, etc.), exercices thérapeutiques (Qigong), connaissance des forces telluriques (Feng Shui) et méditations thérapeutiques.

Les textes classiques chinois attribuent à Fu Xi la découverte des neuf aiguilles de l’acupuncture, 4000 ans avant notre ère, et rien qu’en Chine, plus de 6000 textes jalonnent l’histoire de la médecine traditionnelle ! Au xive siècle, le médecin Li Zi Zhen compilait plus de 10 000 formules thérapeutiques médicinales dans son Compendium de matière médicinale.

Ces médecines traditionnelles dans leur vision globale de l’homme ont observé les mécanismes les plus subtils du corps humain et les ont reliés à la vie mentale, émotionnelle et spirituelle de l’homme. Ce point de vue d’une extrême ouverture d’esprit a permis de cerner les manifestations d’énergie que la science actuelle est à peine à même d’entrevoir. Plus encore, les fonctions organiques furent expliquées dans leur intervention bien avant les découvertes de la physiologie moderne, selon les schémas qui fonctionnent au niveau de la pratique clinique.

Non seulement l’intégrité du corps humain fut démontrée, mais on s’appliqua à découvrir les relations entre la nature et l’être humain par la compréhension des effets des saisons sur la physiologie et des cycles naturels. De nombreuses théories en rapport avec les cycles naturels sont utilisées cliniquement dans les instituts de médecine les plus modernes en Chine et au Japon, en particulier avec l’acupuncture.

Gérard Edde 

                        
                                                                              

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