De quoi est composé un médicament homéopathique ?

 

 

Il existe plus de 3 000 médicaments homéopathiques, obtenus à partir de substances actives issues des trois grands règnes de la nature : le règne végétal, le règne minéral et ses composés, et le règne organique.

Le règne végétal
Il fournit à lui seul près de 60 % des souches en homéopathie. Les plantes sont utilisées dans leur grande majorité sous forme fraîche après avoir été récoltées de préférence à leur état sauvage dans leur environnement naturel. L’homéopathie s’attache ainsi à respecter l’équilibre de la flore et de la faune.

On peut utiliser la plante entière référencée sous son nom latin (par exemple l’arnica des montagnes pour Arnica montana ou encore la chélidoine pour Chelidonium majus) ou seulement une de ses parties (le fruit desséché de la grande ciguë ou Conium maculatum, l’écorce de quinquina rouge ou China rubra ou encore la racine et le rhizome du jasmin jaune de Caroline ou Gelsemium).

Le règne minéral et ses composés
Les substances qui en sont issues peuvent être utilisées sous forme de corps simple (l’or pour Aurum metallicum, l’argent pour Argentum metallicum), de sels (le nitrate d’argent pour Argentum nitricum) ou de sels complexes naturels (le sel de mer pour Natrum muriaticum) ou encore de produits définis par leur mode de fabrication (Mercurius solubilis, Causticum...).

Le règne organique
Il peut s’agir de souches provenant d’un animal entier (l’abeille pour Apis mellifica, la fourmi rouge pour Formica rufa, la tarentule d’Espagne pour Tarentula hispanica) ou d’une sécrétion animale (l’encre de seiche pour Sepia, le venin de serpent pour Lachesis ou pour Vipera redii). L’homéo- pathie peut aussi avoir recours à des dilutions d’organes animaux, c’est l’organothérapie diluée dynamisée (porc, canard, lapin) ainsi qu’à des microbes (exemples : Colibacillinum, Streptococci- num...) ou des sérums (sérum de Yersin, sérum anticolibacillaire) ou des vaccins (Influenzinum...).
Ces divers médicaments font l’objet de contrôles de sécurité virale stricts, encore renforcés depuis la crise de la vache folle. Ainsi, on ne peut plus utiliser certaines espèces animales comme les bovins, les ovins ou les caprins.

Des médicaments spécifiques : les isothérapiques et les biothérapiques
Les isothérapiques sont des dilutions d’une substance qui a provoqué la maladie chez une personne, préparées sur-le-champ.
On en distingue deux types :
• Les hétéro-isothérapiques sont extérieurs à la personne malade. C’est par exemple la dilution
d’un médicament dont il supporte mal les effets secondaires ou encore la dilution des poils
du chat auquel il est allergique.
• Les auto-isothérapiques sont des dilutions de sécrétions pathologiques du sujet (dilution de rhinorrhée, d’otorrhée, de desquamations d’eczéma, de leucorrhée...) Ces dilutions sont interdites en France depuis 1998 mais se pratiquent encore dans les pays voisins, en Suisse, en Belgique ou en Allemagne par exemple.

Les biothérapiques sont des dilutions de substances d’origine pathogène ou non et de structure chimique non obligatoirement définie. Elles sont obligatoirement stérilisées et délivrés uniquement à partir de la dilution en 4 CH. Il peut s’agir :
• de microbes (le colibacille pour Colibacillinum, le staphylocoque pour Staphylococcinum),
• de vaccins (dilution du vaccin de la grippe pour Influenzinum),
• de sérums (Sérum anticolibacillaire, Sérum de yersin).

 

Albert-Claude Quemoun

 

 

 


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