Le Patient 3.0 – Comment piloter sa santé ? Le patient ne veut plus être passager ?

 

Intervention de Francois Lescure au séminaire GRAPH d’Aix en Provence du 15 au 17 octobre dernier, cette édition a été animée autour de trois ateliers sur des thématiques de la e-santé :

 

  1. La santé connectée, une révolution silencieuse ?
  2. Les applications concrètes en matière de e-santé
  3. La e-santé, qu’en pensent les médecins

 

François Lescure, Président de MédecinDirect a présenté sa vision du « Patient 3.0 », des patients ayant pour volonté d’être acteurs, non plus d’être spectateurs passifs.

 

« Une parabole autour du patient qui a toujours été considéré comme un passager de la voiture, ne sachant pas où il va et « se laissant conduire ». Mais l’information et la connaissance sont maintenant plus facilement disponibles et cela change nos comportements.

 

La voiture se développant à un rythme tel, que le parallèle avec la santé est facile et amusant. Non seulement le passager (le patient) veut apprendre à conduire, décider, mais il veut aussi pouvoir choisir sa route.

 

La voiture embarque des technologies qui permettent de piloter la voiture même pour les moins formés, tout est prévu, du GPS matérialisant le chemin à suivre (parcours de santé et de soin éventuel), mais qui n’empêche pas de choisir sa route, des technologies embarquées qui contrôlent tout ou presque mais de façon souvent silencieuse, vous informant de ce que vous devez vérifier, contrôler, vous aidant dans la gestion de la conduite (l’ABS, l’EPS entre autres aident le conducteur et améliorent sa sécurité et plus personne ne discute leurs nécessités), toute l’information en temps réel est remontée sous forme synthétique au conducteur, sur un tableau de bord. Le conducteur n’a plus besoin d’être ingénieur pour comprendre toute la technologie embarquée, il a juste besoin qu’elle l’aide, l’accompagne, qu’elle se fasse discrète et ne l’informe que si il y a un danger ou un risque. C’est un progrès considérable, non ?

 

Alors plusieurs interrogations peuvent être soulevées, peut on laisser sa santé se conduire comme nous en avons envie ? Le patient peut (doit) il prendre le contrôle ? Comment peut on l’aider à piloter, s’orienter ?

 

Comment lui remonter les informations utiles et lui permettre de piloter en toute sécurité parce qu’il aura les technologies qui vont bien et qui l’aident au quotidien ? Malgré toutes les technologies, peut il décider de faire ou de ne pas faire ? Quelle liberté lui reste t-il ?

 

Les technologies embarquées peuvent être facilement assimilées aux technologies santé que nous embarqueront demain et qui, sans être invasives, amélioreront l’anticipation des problèmes avant qu’ils ne surviennent. Nous ne traiterons que rarement une « panne » mais plus généralement interviendrons avant qu’elle n’arrive, sans pour autant éviter tous les accidents et les pannes ! La pléiade de technologies embarquées dans un véhicule et qui en permanence évaluent l’état d’usure, la nécessité de révisions etc… la liste peut être longue, nous donne peut être un avant goût de ce que sera notre pilotage santé demain.

 

Et les professionnels de santé seront toujours nécessaires et indispensables car les seuls à avoir la possibilité de vous expliquer simplement des choses de plus en plus complexes et de vous guider in fine

 

Certes tous les métiers évoluent et doivent s’adapter aux changements induits ou imposés par les usagers du système, mais cela nous laisse tout de même de belles perspectives d’évolutions positives de nos comportements santé, comme nous avons pu voir une belle évolution positive de nos comportements routiers. La parabole aura toujours ses limites… »