Notre allaitement au fil du temps

 

 


Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, l’allaitement exclusif est recommandé durant les six premiers mois, puis au-moins jusqu’à 2 ans si la mère et l’enfant le souhaitent.

La France accuse depuis de nombreuses années un retard en matière de taux d’allaitement par rapport à ses voisins européens. Les pouvoirs publics, conscients des intérêts communs pour la mère et l’enfant que représente l’allaitement, ont inscrit la promotion de l’allaitement au Programme National Nutrition Santé (PNNS). La version 2 de ce programme, parue en 2006, visait la poursuite de l’augmentation des taux d’allaitement, afin d’atteindre en 2010 70% des bébés allaités à la naissance, mais aussi l’augmentation de la durée de l’allaitement.

Pourtant l’analyse des certificats de santé émis au 8ème jour de vie des nourrissons montre une stagnation des taux d’initiation d’allaitement depuis plusieurs années (68% en 2008 ; 68,4% en 2009 ; 67,9% en 2010).

Selon les premiers résultats de l’étude EPIFANE publiés en 2012, une diminution notable est observée dès le premier mois, puisque 54% des nourrissons âgés de 1 mois sont allaités.

>  Le lait maternel est parfaitement et forcément* adapté au bébé. D’un point de vue biologique, le lait de sa propre espèce est l’alimentation de choix pour le nouveau-né. Le lait maternel a une composition idéale pour favoriser la croissance et le développement du bébé de manière optimale. Il évolue en fonction de l’âge de l’enfant pour être toujours au plus proche des besoins dictés par sa croissance.

Outre une évolution au fil du temps, le lait se modifie aussi au cours d’une tétée : d’aqueux en début (pour étancher la soif), il se fait plus gras et nourrissant vers la fin.
* seule une maladie rare, la galactosémie congénitale ne permet pas l’allaitement maternel, pas plus qu’elle ne permet l’utilisation des laits infantiles classiques, c’est-à-dire fabriqués à partir de lait de vache.

> L’allaitement étant bien plus qu’un mode de nourrissage, la praticité s’étend au-delà même de la nutrition. Téter rassure le bébé et favorise l’endormissement par le fait même de la succion mais aussi par le contact rapproché avec la mère. La tétée ayant aussi un effet antalgique, elle est fort utile pour apaiser les douleurs que connaissent les tout-petits (lors des vaccins par exemple).

> La diversification des bébés allaités est souvent plus facile que ceux nourris aux préparations lactées pour nourrissons. En effet, l’enfant au sein partageant les goûts des repas familiaux est de fait habitué à une palette de saveurs variées. Cette découverte précoce des saveurs participe aussi à la prévention de l’obésité plus tard.

> L’organisation des tétées évolue aussi au fil du temps. De l’allaitement aux signes d’éveil à la naissance, on passe à l’allaitement à la demande après quelques mois. Avec un bambin, l’allaitement négocié se met en place.

> La fin du congé de maternité est souvent à l’origine de l’arrêt de l’allaitement. L’idée d’un arrêt précoce démotive même bon nombre de mères à commencer l’allaitement. La reprise du travail est pourtant compatible avec l’allaitement, qui permet encore une fois une grande souplesse dans le choix de la mère : il est possible de tirer son lait sur son lieu de travail ou de s’en absenter pour aller nourrir son enfant (article 1225 et suivants du Code du Travail). La mère peut aussi choisir de faire donner du lait artificiel en son absence et de conserver les tétées le soir et les week-ends.

> Contrairement à de nombreux préjugés, le père ne se trouve pas exclu de la relation mère-enfant à cause d’un allaitement. La vie avec un nouveau-né ne se résume pas à l’alimentation. Le père peut s’occuper de donner le bain, promener son enfant, jouer, etc. Il est aussi un rôle de soutien non négligeable ; en effet, les études montrent des taux d’allaitement plus importants chez les mères soutenues par leur conjoint dans leur projet d’allaitement. C’est pour aider les pères à supporter leurs compagnes que l’un d’entre eux a créé le site http://papallaitants.fr/ ainsi qu’un groupe de discussion réservé aux pères.

> Une information fiable, non restrictive, non directive, ouverte, permettra à la femme de choisir les modalités de son allaitement, et ainsi de pouvoir s'y épanouir en tant que mère, et en tant que femme. Or la culture de l'allaitement, comme toute culture nous est transmise par nos proches, nos ascendants, les messages publics et publicitaires. Parmi cette transmission, subsistent encore de très nombreux mythes, en défaveur de l'allaitement.

> Du coté des professionnels de santé, la formation sur l'allaitement étant spontanée, tous n'ont pas forcément accès à des informations ou formations de qualité dans un premier temps. Ce sont ces lacunes (au niveau maternel et professionnel) qui rendent nécessaire le travail associatif, qui ont rendu nécessaire l’apparition d'un nouveau métier : les consultants en lactation. Ces professionnels de la santé sont spécialisés en allaitement et lactation humaine, et sont là pour soutenir, accompagner et former.

 

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